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Taille et rabattage du pélargonium à odeur de citron

Linden · 13.08.2025.

La taille est une intervention de jardinage essentielle pour le pélargonium à odeur de citron, qui peut sembler intimidante pour les débutants mais qui est en réalité simple et extrêmement bénéfique. Loin d’être un acte cruel, une taille bien menée est une véritable cure de jouvence pour la plante. Elle permet de contrôler sa forme et sa taille, d’encourager un port plus dense et touffu, de stimuler la floraison et d’améliorer la circulation de l’air au sein du feuillage, prévenant ainsi les maladies. Un pélargonium non taillé a tendance à devenir « chevelu », avec de longues tiges dégarnies à la base et une floraison concentrée uniquement aux extrémités. En apprenant les techniques et le calendrier de taille, tu transformeras ta plante en un spécimen vigoureux, compact et esthétiquement plaisant.

Le principal objectif de la taille est de favoriser la ramification. Lorsqu’on coupe l’extrémité d’une tige, on supprime ce qu’on appelle le bourgeon apical, qui domine la croissance. Cette suppression envoie un signal à la plante pour qu’elle active les bourgeons dormants situés plus bas sur la tige, à l’aisselle des feuilles. Chacun de ces bourgeons activés donnera naissance à une nouvelle tige. Ainsi, pour une tige coupée, on en obtient deux, trois, voire plus, ce qui densifie considérablement la plante. Une plante plus dense signifie plus de feuilles, et donc plus de parfum, ainsi que plus de sites potentiels pour la formation de fleurs.

La taille permet également de maintenir une forme harmonieuse. Tu peux sculpter ta plante pour qu’elle s’adapte à l’espace dont tu disposes, que ce soit pour maintenir une forme arrondie en pot ou pour l’intégrer dans un massif. C’est aussi l’occasion de retirer le bois mort, les tiges faibles, malades ou celles qui se croisent et se gênent mutuellement. Cette opération de nettoyage améliore l’esthétique de la plante mais aussi sa santé en éliminant les foyers potentiels de maladies et en permettant à la lumière et à l’air de mieux pénétrer au cœur du buisson.

Une taille régulière a un effet rajeunissant. Avec le temps, la base des tiges des pélargoniums a tendance à se lignifier, c’est-à-dire à devenir boisée et à perdre ses feuilles. Une taille de rabattage permet de forcer la plante à produire de nouvelles pousses vigoureuses à partir de cette base, renouvelant ainsi son feuillage et maintenant un aspect jeune et frais. Sans cette intervention, la plante devient de plus en plus dégarnie et moins productive.

Enfin, il est crucial d’utiliser les bons outils pour effectuer une taille propre. Un sécateur bien aiguisé et propre est indispensable. Des lames émoussées écrasent les tissus de la plante au lieu de les couper nettement, ce qui crée des plaies plus grandes et plus difficiles à cicatriser, augmentant le risque d’infection. Pense à désinfecter tes lames avec de l’alcool à 70° ou de l’eau de Javel diluée, surtout si tu passes d’une plante à l’autre, pour éviter de propager d’éventuelles maladies.

Quand effectuer la taille ?

Le calendrier de taille est un aspect fondamental pour obtenir de bons résultats. Il y a deux périodes principales pour effectuer une taille importante sur le pélargonium à odeur de citron : au début du printemps et à l’automne. Le choix entre les deux dépend souvent de la manière dont tu hivernes ta plante. Chacune de ces périodes a ses propres objectifs et avantages.

La taille de printemps est la plus courante. Elle se pratique à la fin de l’hiver ou au tout début du printemps (mars-avril), juste avant que la plante ne reprenne sa croissance active. C’est le moment idéal pour façonner la plante pour la saison à venir. Cette taille stimule la production de nouvelles pousses qui porteront les fleurs de l’été. C’est aussi le moment de réparer les éventuels dommages causés par l’hiver et de retirer le bois mort. La plante est pleine d’énergie et cicatrisera rapidement.

La taille d’automne se pratique juste avant de rentrer la plante pour l’hivernage. L’objectif principal est de réduire l’encombrement de la plante pour qu’elle prenne moins de place dans son abri hivernal. Cela permet également de la nettoyer de ses parties les plus faibles avant la période de repos. Si tu pratiques une taille d’automne, une taille plus légère suffira au printemps, se limitant à un nettoyage et à une légère remise en forme. Ne taille jamais sévèrement juste avant une vague de froid si la plante reste dehors dans un climat doux.

En plus de ces deux tailles principales, des interventions plus légères peuvent être pratiquées tout au long de la saison de croissance. Il s’agit du pincement et de la suppression des fleurs fanées. Ces gestes d’entretien régulier sont tout aussi importants pour maintenir la plante en pleine forme. Le pincement consiste à ôter l’extrémité des jeunes pousses pour les forcer à se ramifier, tandis que la suppression des fleurs fanées encourage la production de nouvelles fleurs.

Les différentes techniques de taille

La technique de base de la taille consiste à couper juste au-dessus d’un nœud (le point d’insertion d’une feuille sur la tige) ou d’un bourgeon orienté vers l’extérieur de la plante. Couper au-dessus d’un bourgeon tourné vers l’extérieur encourage la nouvelle pousse à se développer dans cette direction, ce qui ouvre le centre de la plante et améliore l’aération. Fais une coupe nette et légèrement en biais, inclinée dans la direction opposée au bourgeon pour que l’eau de pluie ou d’arrosage ne stagne pas sur la plaie.

La taille de formation se pratique sur les jeunes plantes pour établir une structure de base solide et bien ramifiée. Elle consiste à pincer régulièrement l’extrémité de toutes les nouvelles tiges. Dès qu’une jeune tige a développé quelques paires de feuilles, pince son extrémité. Cela l’encouragera à produire deux nouvelles tiges latérales. Répète l’opération sur ces nouvelles tiges une fois qu’elles se sont développées. Ce processus, bien que retardant légèrement la première floraison, permet d’obtenir à terme une plante beaucoup plus dense, touffue et florifère.

Le rabattage est une taille plus sévère qui consiste à réduire considérablement la longueur des tiges principales. Au printemps, tu peux rabattre les tiges à environ 10-15 centimètres du sol, en veillant à laisser quelques bourgeons sur chaque tige. Cette taille drastique est particulièrement utile pour rajeunir une vieille plante qui est devenue haute et dégarnie à la base. N’aie pas peur, la plante a suffisamment de réserves dans ses racines pour repartir de plus belle.

La suppression des fleurs fanées, ou « deadheading », est une tâche d’entretien simple mais très efficace. Dès qu’une fleur commence à se flétrir, coupe sa tige juste au-dessus du premier groupe de feuilles saines. En faisant cela, tu empêches la plante de dépenser de l’énergie à produire des graines. Toute cette énergie sera alors redirigée vers la production de nouvelles fleurs, prolongeant ainsi considérablement la période de floraison tout au long de l’été.

Le pincement pour une plante plus touffue

Le pincement est une forme de taille très légère qui peut être réalisée sans outil, simplement avec le pouce et l’index. Il s’agit de sectionner la toute extrémité d’une jeune pousse en croissance, sur environ un centimètre. Cette technique est particulièrement efficace sur les jeunes plantes pour les encourager à se ramifier dès le départ, mais elle peut aussi être utilisée tout au long de la saison de croissance sur une plante adulte pour maintenir une forme compacte.

Le principe est le même que pour une taille plus sévère : la suppression du bourgeon terminal lève l’inhibition sur les bourgeons axillaires situés juste en dessous. Au lieu d’avoir une seule tige qui continue de s’allonger, tu en obtiendras deux nouvelles qui pousseront de part et d’autre du point de pincement. En répétant cette opération sur les nouvelles pousses, tu peux multiplier le nombre de branches de manière exponentielle.

Le meilleur moment pour pincer est lorsque les jeunes tiges sont encore tendres et vertes. C’est à ce stade qu’elles se coupent le plus facilement et que la plante réagit le plus rapidement. Tu peux pincer les tiges de ton pélargonium tout au long du printemps et du début de l’été pour maximiser sa densité. Arrête de pincer vers le milieu de l’été si tu veux permettre à la plante de développer ses fleurs, car le pincement retarde légèrement la floraison sur la tige concernée.

C’est une excellente technique pour « réparer » une plante qui commence à s’étioler ou à prendre une forme déséquilibrée. En pinçant les tiges les plus longues, tu les forces à se ramifier et tu permets aux tiges plus courtes de les rattraper, créant ainsi un ensemble plus harmonieux et homogène. C’est un geste simple, rapide, qui ne stresse pas la plante et qui a un impact visuel très important sur sa forme finale.

Que faire des déchets de taille ?

Ne considère pas les morceaux de tiges que tu as coupés comme de simples déchets ! Chaque section de tige saine que tu retires lors de la taille est une bouture potentielle. C’est une excellente occasion de multiplier facilement et gratuitement ton pélargonium à odeur de citron pour en offrir à tes amis, pour créer de nouvelles potées ou pour remplacer un vieux plant vieillissant. La taille de printemps, en particulier, fournit des boutures de très bonne qualité.

Pour faire une bouture, choisis une section de tige saine d’environ 10 à 15 centimètres de long. Coupe juste en dessous d’un nœud. Retire les feuilles de la moitié inférieure de la tige, en ne conservant que quelques feuilles au sommet pour limiter l’évaporation. Tu peux ensuite planter cette bouture dans un pot rempli d’un substrat léger et drainant. Maintiens le substrat légèrement humide et place le pot dans un endroit lumineux mais sans soleil direct.

En quelques semaines, la bouture développera ses propres racines et commencera à produire de nouvelles feuilles. C’est une méthode de propagation incroyablement simple et efficace pour cette plante. Ainsi, chaque séance de taille devient une opportunité de multiplication. C’est une façon économique et durable d’agrandir ta collection de plantes et de partager ta passion pour le jardinage.

Si tu as vraiment trop de déchets de taille et que tu ne souhaites pas tout bouturer, ils peuvent bien sûr être ajoutés à ton tas de compost. Les tiges et les feuilles du pélargonium se décomposeront comme n’importe quel autre déchet vert de jardin. Assure-toi simplement de ne pas composter de matériel végétal qui montre des signes de maladie, afin de ne pas contaminer ton compost et de ne pas propager le problème dans le reste de ton jardin.

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