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Plantation et multiplication de l’Echeveria pulvinata

Linden · 16.03.2025.

La plantation et la multiplication de l’Echeveria pulvinata sont des processus relativement simples qui permettent d’étendre facilement sa collection ou de partager cette magnifique plante avec d’autres amateurs. Le succès de ces opérations repose sur la compréhension de sa nature de plante succulente, qui exige avant tout un excellent drainage et une manipulation soigneuse. Choisir le bon moment, le bon substrat et le bon contenant sont les piliers d’une plantation réussie qui assurera à la plante un départ sain et vigoureux. Que l’on parte d’une jeune plante achetée en pépinière ou d’une bouture faite maison, les principes fondamentaux restent les mêmes et sont accessibles même aux jardiniers débutants.

Le choix du pot est la première décision cruciale. Il est préférable d’opter pour un contenant doté de trous de drainage suffisants pour éviter toute stagnation d’eau, qui serait fatale pour les racines. Les pots en terre cuite sont particulièrement recommandés car leur matériau poreux favorise une évaporation plus rapide de l’humidité du sol. La taille du pot doit être proportionnelle à celle de la plante. Un pot trop grand retiendra l’eau trop longtemps, tandis qu’un pot trop petit limitera la croissance des racines et la stabilité de la plante. Un diamètre légèrement supérieur à celui de la motte est idéal.

Le substrat est le deuxième élément essentiel. Il doit être extrêmement drainant pour imiter les sols rocailleux de l’habitat naturel de l’Echeveria pulvinata. Les mélanges commerciaux pour cactus et succulentes conviennent parfaitement. Pour ceux qui préfèrent préparer leur propre substrat, une recette efficace consiste à mélanger un tiers de terreau de bonne qualité, un tiers de sable grossier (non calcaire) et un tiers d’un matériau drainant comme la perlite, la pouzzolane ou la pierre ponce. Ce type de mélange assure une bonne aération des racines et prévient les risques de pourriture.

Avant la plantation proprement dite, il est important d’inspecter la plante. Si elle provient d’une pépinière, on la sort délicatement de son pot de culture pour examiner son système racinaire. Il faut défaire doucement la motte pour libérer les racines et couper celles qui sont sèches, abîmées ou qui semblent pourries. Cette étape encourage le développement de nouvelles racines saines une fois la plante installée dans son nouveau substrat. Si la plante semble en bonne santé, une manipulation minimale est préférable pour ne pas trop la stresser.

La procédure de plantation est simple. On commence par placer une couche de drainage au fond du pot, comme des graviers ou des billes d’argile, bien que cela soit optionnel si le substrat est suffisamment drainant. On remplit ensuite le pot avec le mélange de terre, en créant un petit trou au centre pour accueillir la motte. On positionne la plante de manière à ce que le collet (la base de la plante) soit juste au niveau de la surface du sol. On comble ensuite les espaces vides avec le substrat, en tassant légèrement pour assurer la stabilité de la plante.

La multiplication par bouturage de tige

Le bouturage de tige est l’une des méthodes les plus rapides et les plus fiables pour multiplier l’Echeveria pulvinata. Cette technique consiste à prélever une section de tige portant une rosette de feuilles pour créer une nouvelle plante identique à la plante mère. Le meilleur moment pour réaliser cette opération est au printemps ou au début de l’été, lorsque la plante est en pleine croissance active. Cela garantit une cicatrisation rapide de la coupe et un enracinement plus efficace.

Pour prélever la bouture, il faut utiliser un outil bien aiguisé et désinfecté, comme un couteau ou un sécateur, pour éviter de transmettre des maladies. On choisit une tige saine et vigoureuse et on la coupe nettement. La bouture idéale mesure entre 5 et 10 centimètres de long. Après la coupe, il est conseillé de retirer les feuilles de la partie inférieure de la tige, sur environ 2 à 3 centimètres, pour faciliter la mise en terre et éviter que ces feuilles ne pourrissent au contact du substrat humide.

L’étape suivante, la cicatrisation, est absolument cruciale pour le succès du bouturage. La bouture fraîchement coupée doit être laissée à l’air libre dans un endroit sec, ombragé et bien ventilé pendant plusieurs jours, voire une semaine. Pendant ce temps, la plaie de la coupe va sécher et former un cal de cicatrisation. Cette barrière protectrice empêchera la pourriture de s’installer lorsque la bouture sera mise en contact avec le substrat. Il ne faut jamais planter une bouture de succulente immédiatement après l’avoir coupée.

Une fois que la coupe est bien sèche au toucher, la bouture est prête à être plantée. On la place dans un petit pot rempli du même mélange drainant que celui utilisé pour les plantes adultes. On enfonce la base de la tige dans le substrat sur environ 2 à 3 centimètres, juste assez pour qu’elle tienne debout. Il ne faut pas arroser immédiatement après la plantation. Il est préférable d’attendre une semaine ou deux avant de commencer à humidifier très légèrement le substrat, le temps que les premières racines commencent à se former.

La multiplication par bouturage de feuille

La multiplication par bouturage de feuille est une autre méthode très populaire et fascinante pour propager l’Echeveria pulvinata. Bien que potentiellement plus lente que le bouturage de tige, elle permet de produire un grand nombre de nouvelles plantes à partir d’une seule plante mère. Cette technique consiste à utiliser une feuille saine pour régénérer une plante complète, avec ses propres racines et sa propre rosette. Comme pour le bouturage de tige, le printemps est la période la plus propice pour cette méthode.

La sélection et le prélèvement de la feuille sont des étapes déterminantes. Il faut choisir une feuille saine, charnue et mature, de préférence située sur la partie inférieure de la tige. Pour la détacher, il est essentiel de le faire avec un mouvement de torsion doux mais ferme, de gauche à droite. Il est crucial que la base de la feuille, là où elle se connecte à la tige, reste intacte. C’est à cet endroit précis que se trouvent les cellules capables de générer de nouvelles racines et une nouvelle rosette. Une feuille cassée ou déchirée ne fonctionnera pas.

Tout comme pour les boutures de tige, les feuilles prélevées doivent passer par une phase de cicatrisation. On les dépose simplement à plat dans un endroit sec et lumineux, mais à l’abri du soleil direct, pendant quelques jours. La petite plaie à la base de la feuille va sécher et se refermer. Cette étape est indispensable pour prévenir la pourriture lorsque la feuille sera placée sur le substrat. On saura que la feuille est prête lorsque la base est bien sèche au toucher.

Après la cicatrisation, les feuilles sont prêtes à être mises en culture. On les dispose simplement à la surface d’un plateau ou d’un pot rempli de substrat pour succulentes, sans les enterrer. On peut légèrement incliner la base de la feuille pour qu’elle soit en contact avec le sol. Il ne faut pas arroser. Au bout de quelques semaines, de petites racines roses commenceront à émerger de la base de la feuille, suivies peu de temps après par l’apparition d’une minuscule rosette. Ce spectacle de la nature est toujours un moment magique pour le jardinier.

Les soins post-plantation et post-bouturage

Après avoir planté une nouvelle Echeveria pulvinata ou une bouture, il est important de ne pas arroser immédiatement. Il faut attendre au moins une semaine avant le premier arrosage. Cela permet aux racines potentiellement endommagées lors de la manipulation de cicatriser et réduit le risque de pourriture. Le premier arrosage doit être léger, juste assez pour humidifier le substrat sans le détremper. Il faut ensuite reprendre un cycle d’arrosage normal pour une succulente, en laissant bien sécher le sol entre chaque apport d’eau.

Les nouvelles plantations et les boutures en cours d’enracinement doivent être placées dans un endroit très lumineux, mais à l’abri du soleil direct. Une lumière trop intense pourrait stresser la plante, la déshydrater ou brûler ses feuilles alors qu’elle n’a pas encore un système racinaire fonctionnel pour absorber l’eau. Une fois que la plante montre des signes de reprise, comme l’apparition de nouvelles feuilles, on peut progressivement l’acclimater à un ensoleillement plus direct. La patience est une vertu essentielle durant cette phase.

Pour les boutures de tige, on peut vérifier la présence de racines en tirant très doucement sur la bouture après quelques semaines. Si l’on sent une légère résistance, cela signifie que l’enracinement a commencé. À partir de ce moment, on peut commencer à arroser un peu plus régulièrement, tout en respectant la règle du séchage complet du substrat. Il faut éviter de fertiliser les boutures jusqu’à ce qu’elles soient bien établies et montrent une croissance active, généralement après plusieurs mois.

Concernant les boutures de feuille, une fois que la nouvelle rosette a atteint une taille d’environ un à deux centimètres de diamètre et a développé son propre petit système racinaire, on peut la séparer délicatement de la feuille mère (qui finira par se dessécher et se détacher d’elle-même) et la planter dans son propre petit pot. On la traitera alors comme une plante adulte miniature, en suivant les mêmes recommandations d’arrosage et d’exposition. La clé du succès est de ne pas être trop pressé et de laisser la nature suivre son cours.

La division des touffes

Une autre méthode de multiplication, bien que moins courante pour l’Echeveria pulvinata qui a tendance à former une tige unique, est la division des touffes. Cette méthode s’applique lorsque la plante a produit des rejets à sa base, formant ainsi une petite colonie. La division est une manière simple de séparer ces rejets pour obtenir de nouvelles plantes autonomes. Cette opération est idéalement réalisée au moment du rempotage, au printemps, pour minimiser le stress pour la plante.

Pour procéder à la division, on commence par dépoter la plante mère. On retire délicatement l’excès de terre autour des racines pour bien visualiser la structure de la touffe et les points de connexion entre la plante mère et ses rejets. Le but est de séparer les rejets en s’assurant que chacun possède son propre système racinaire. Si les rejets sont déjà bien distincts, ils peuvent parfois être séparés à la main avec précaution.

Si les rejets sont fermement attachés à la plante mère, il peut être nécessaire d’utiliser un couteau propre et bien aiguisé pour les sectionner. Il faut s’efforcer de faire une coupe nette et de conserver le plus de racines possible avec chaque rejet. Chaque nouvelle division est ensuite traitée comme une nouvelle plantation. Il est recommandé de laisser les plaies de coupe sécher à l’air libre pendant un jour ou deux avant de planter les nouvelles divisions dans des pots individuels.

Une fois plantés dans un substrat drainant, les soins à apporter sont identiques à ceux d’un rempotage classique. Il faut attendre environ une semaine avant d’effectuer le premier arrosage pour permettre aux coupes de cicatriser. On place ensuite les nouvelles plantes dans un endroit lumineux mais sans soleil direct jusqu’à ce qu’elles montrent des signes de reprise. La division des touffes est une excellente façon de rajeunir une plante qui est devenue trop dense et de multiplier sa collection en une seule opération.

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