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Maladies et ravageurs du dahlia

Daria · 17.06.2025.

Malgré leur apparence robuste et leur croissance vigoureuse, les dahlias ne sont malheureusement pas à l’abri des attaques de divers ravageurs et de l’infection par plusieurs maladies. La vigilance et la proactivité sont les meilleurs atouts du jardinier pour préserver la santé et la beauté de ses plantes. Une surveillance régulière permet de détecter les premiers signes d’un problème et d’intervenir rapidement, avant que l’infestation ou la maladie ne prenne de l’ampleur. Adopter de bonnes pratiques culturales, comme assurer une bonne circulation de l’air, un arrosage adéquat et une nutrition équilibrée, est la première ligne de défense pour renforcer la résistance naturelle des plantes. Cet article a pour but de présenter les principaux ennemis du dahlia et de fournir des stratégies de lutte efficaces, en privilégiant autant que possible les méthodes respectueuses de l’environnement.

Parmi les ravageurs les plus courants et les plus redoutés du dahlia, les limaces et les escargots figurent en tête de liste. Ces gastéropodes sont particulièrement friands des jeunes pousses tendres qui émergent du sol au printemps. En une seule nuit, ils peuvent anéantir les efforts de plusieurs semaines en dévorant complètement les jeunes plants. Leur activité est maximale par temps humide et doux. La lutte contre ces indésirables doit donc être mise en place dès la plantation et maintenue tout au long de la saison.

Les pucerons sont un autre ennemi fréquent. Ils se massent généralement sur les jeunes pousses, les boutons floraux et sous les feuilles, où ils piquent la plante pour se nourrir de sa sève. Une forte infestation affaiblit la plante, provoque la déformation des feuilles et des fleurs, et peut entraîner l’apparition de fumagine, un champignon noir qui se développe sur le miellat sucré excrété par les pucerons. De plus, les pucerons peuvent être des vecteurs de maladies virales, qu’ils transmettent d’une plante à l’autre.

Les perce-oreilles, bien qu’ils puissent être des prédateurs utiles dans certains cas, peuvent également causer des dommages importants aux dahlias. Ils ont une prédilection pour les pétales des fleurs, qu’ils grignotent durant la nuit, laissant des trous inesthétiques et des bords déchiquetés. Ils peuvent également s’attaquer aux feuilles tendres. Leur présence est souvent trahie par les dégâts sur les fleurs et par les petites déjections noires qu’ils laissent derrière eux.

Enfin, les acariens, comme les tétranyques tisserands, peuvent poser un problème, surtout par temps chaud et sec. Ces minuscules arachnides sont à peine visibles à l’œil nu, mais leur présence est signalée par un jaunissement et un aspect plombé du feuillage, ainsi que par la présence de très fines toiles d’araignée sous les feuilles. Ils se nourrissent en aspirant le contenu des cellules végétales, ce qui affaiblit considérablement la plante si l’infestation est sévère.

Les principales maladies fongiques

L’oïdium, souvent appelé « maladie du blanc », est sans doute la maladie fongique la plus répandue chez le dahlia. Elle se manifeste par l’apparition d’un feutrage poudreux de couleur blanche à grisâtre sur les feuilles, les tiges et parfois même les boutons floraux. Cette maladie prospère par temps chaud et humide, avec une mauvaise circulation de l’air. Bien qu’elle ne tue généralement pas la plante, une forte infection réduit la photosynthèse, affaiblit la plante, et nuit considérablement à son esthétique.

La pourriture grise, causée par le champignon Botrytis cinerea, est une autre maladie fréquente. Elle se développe souvent à la faveur d’une humidité élevée et de températures fraîches. Elle se caractérise par l’apparition de taches brunes et molles sur les pétales, les tiges ou les feuilles, qui se couvrent ensuite d’un duvet grisâtre caractéristique. Les fleurs bien ouvertes et les blessures sur la plante sont des portes d’entrée privilégiées pour ce champignon.

Le charbon du dahlia est une maladie spécifique qui se manifeste par des taches jaunes sur les feuilles, qui virent ensuite au brun puis au noir. Ces taches finissent par se nécroser et tomber, laissant des trous dans les feuilles, ce qui donne un aspect « criblé » au feuillage. Cette maladie peut entraîner un affaiblissement progressif de la plante. Les spores du champignon peuvent survivre dans le sol, rendant la rotation des cultures importante.

Enfin, la pourriture des tubercules est une menace constante, que ce soit en terre ou durant la période de stockage hivernal. Plusieurs types de champignons et de bactéries du sol peuvent provoquer la décomposition des tubercules, surtout dans des conditions de sol lourd, mal drainé et excessivement humide. Pendant le stockage, une mauvaise aération, une température trop élevée ou une humidité excessive sont des facteurs favorisant le développement de pourritures. Une inspection minutieuse avant le stockage et des conditions de conservation optimales sont essentielles.

Les méthodes de lutte préventive

La prévention est la stratégie la plus efficace pour garder ses dahlias en bonne santé. Tout commence par le choix de l’emplacement de plantation : un site en plein soleil avec une excellente circulation de l’air est primordial. Il faut respecter des distances de plantation suffisantes entre les plants pour que l’air puisse circuler librement, ce qui permet au feuillage de sécher rapidement après la pluie ou un arrosage, limitant ainsi les risques de maladies fongiques.

Un sol bien drainé est une condition non négociable pour prévenir la pourriture des tubercules. L’amendement du sol avec du compost et, si nécessaire, du sable, améliore sa structure et son drainage. L’arrosage au pied de la plante, en évitant de mouiller le feuillage, est une autre pratique préventive essentielle contre l’oïdium et autres maladies foliaires. La mise en place d’un paillis au pied des plantes peut également aider à prévenir la propagation de spores de champignons depuis le sol.

La propreté au jardin est cruciale. Il faut ramasser et éliminer régulièrement les feuilles malades ou tombées au sol, ainsi que les fleurs fanées, qui peuvent être des foyers d’infection. Les outils de taille, comme les sécateurs, doivent être désinfectés régulièrement, surtout après avoir coupé une partie malade, pour ne pas propager l’infection d’une plante à l’autre. La pratique de la rotation des cultures, en ne plantant pas de dahlias au même endroit plusieurs années de suite, aide à réduire l’accumulation de pathogènes spécifiques dans le sol.

Le renforcement de la santé générale de la plante est une forme de prévention active. Une plante bien nourrie, avec un engrais équilibré pauvre en azote, et correctement arrosée est naturellement plus résistante aux agressions. L’utilisation de purins de plantes, comme le purin de prêle riche en silice, en pulvérisation sur le feuillage, peut aider à renforcer les tissus végétaux et à les rendre moins pénétrables pour les champignons.

Les traitements écologiques et biologiques

Face à une attaque de ravageurs, de nombreuses solutions respectueuses de l’environnement existent. Contre les limaces, des barrières physiques comme des coquilles d’œufs broyées, du sable grossier ou de la cendre de bois autour des plants peuvent être dissuasives. La pose de pièges à bière ou la collecte manuelle nocturne sont également des méthodes efficaces. L’utilisation de granulés à base de phosphate ferrique, non toxiques pour la faune et les animaux domestiques, est une alternative écologique aux granulés chimiques traditionnels.

Contre les pucerons, la première action est de favoriser la présence de leurs prédateurs naturels, comme les coccinelles, les syrphes ou les chrysopes, en plantant des fleurs mellifères à proximité. En cas d’infestation, une pulvérisation d’eau savonneuse (à base de savon noir) ou une douche au jet d’eau puissant peut suffire à déloger les colonies. Pour les attaques plus importantes, l’huile de neem est un insecticide naturel efficace qui agit par contact et ingestion.

Pour lutter contre les perce-oreilles, on peut utiliser leur habitude de se cacher pendant la journée. Un piège simple consiste à placer un pot de fleurs en terre cuite retourné et rempli de paille ou de papier journal sur un piquet. Les perce-oreilles viendront s’y réfugier et il suffira de vider le piège loin du jardin chaque matin. Contre les tétranyques, des pulvérisations d’eau régulières sur le feuillage (surtout le dessous des feuilles) peuvent aider, car ils détestent l’humidité. Des acaricides à base d’huile de colza ou l’introduction d’acariens prédateurs (Phytoseiulus persimilis) sont des options biologiques efficaces.

Pour les maladies fongiques comme l’oïdium, des traitements préventifs à base de soufre mouillable, de bicarbonate de soude dilué ou de lait écrémé peuvent être appliqués sur le feuillage. Le purin de prêle, mentionné précédemment, a également des propriétés antifongiques reconnues. En cas de maladie déclarée, il est impératif de couper et de brûler (ne pas mettre au compost) toutes les parties atteintes pour limiter la propagation. Pour le charbon ou la pourriture grise, la suppression des parties malades est le principal moyen de lutte.

Les maladies virales

Les virus sont des ennemis plus insidieux et malheureusement incurables pour les dahlias. Le virus de la mosaïque du dahlia (DMV) est le plus connu. Les symptômes peuvent être variés et parfois difficiles à diagnostiquer : marbrures ou mosaïques jaunes sur les feuilles, déformations, rabougrissement de la plante, et une réduction générale de la vigueur et de la floraison. Les symptômes peuvent être plus ou moins visibles selon la variété de dahlia et les conditions de culture.

La propagation des virus se fait principalement par les insectes piqueurs-suceurs, comme les pucerons, qui transportent le virus d’une plante malade à une plante saine. Elle peut également se faire par les outils de coupe non désinfectés lors de la taille ou de la division des tubercules. Une fois qu’une plante est infectée, elle le reste à vie, et le virus sera présent dans ses tubercules.

La lutte contre les maladies virales est exclusivement préventive. Elle passe avant tout par un contrôle rigoureux des populations de pucerons pour limiter la transmission. La désinfection systématique des outils de taille entre chaque plante est une autre mesure de précaution indispensable, surtout lors de la division des souches.

Lorsqu’une plante est identifiée comme étant porteuse d’un virus, la seule solution responsable est de l’arracher et de la détruire complètement (en la brûlant ou en la jetant aux ordures ménagères, mais jamais au compost) pour éviter qu’elle ne devienne une source de contamination pour les autres dahlias du jardin. Il est également important de n’acheter que des tubercules certifiés sains auprès de fournisseurs réputés et d’inspecter attentivement toute nouvelle acquisition avant de l’introduire dans son jardin.

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