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Maladies et ravageurs de la menthe à odeur de pomme

Linden · 11.03.2025.

Bien que la Mentha suaveolens ‘Variegata’ soit réputée pour sa robustesse et sa culture facile, elle n’est malheureusement pas totalement à l’abri des maladies et des attaques de ravageurs. Connaître les principaux ennemis de ta menthe et savoir comment les identifier rapidement est la première étape pour la protéger efficacement. Une surveillance régulière de ton plant te permettra de détecter les premiers signes d’un problème et d’intervenir avant que l’infestation ou la maladie ne prenne de l’ampleur. Ce chapitre te servira de guide pour reconnaître les symptômes, comprendre les causes et appliquer les solutions les plus respectueuses de l’environnement pour garder ta menthe saine, productive et savoureuse. N’oublie jamais que la prévention est toujours la meilleure des stratégies.

La bonne nouvelle est que la plupart des problèmes peuvent être évités en offrant à ta menthe des conditions de culture optimales. Une plante en bonne santé, qui bénéficie d’un bon ensoleillement, d’un sol bien drainé, d’un arrosage adéquat et d’une bonne circulation de l’air, est naturellement plus résistante. Les problèmes surviennent souvent lorsque la plante est affaiblie par un stress, comme un excès d’humidité, une sécheresse prolongée ou un manque de nutriments. Maintenir un environnement sain est donc ta première ligne de défense.

Les maladies les plus courantes chez la menthe sont d’origine fongique, c’est-à-dire causées par des champignons microscopiques. Celles-ci se développent particulièrement bien dans des conditions d’humidité élevée et de faible circulation de l’air. La rouille et l’oïdium sont les deux affections que tu rencontreras le plus probablement. Il est donc crucial d’éviter les plantations trop denses et d’arroser au pied de la plante plutôt que sur le feuillage pour limiter les risques.

Du côté des ravageurs, la menthe est moins attractive que de nombreuses autres plantes de jardin grâce à ses huiles essentielles qui ont un effet répulsif naturel. Cependant, certains insectes comme les pucerons ou les acariens (araignées rouges) peuvent parfois s’y installer, surtout si les plantes sont cultivées en intérieur ou dans des conditions de stress. La clé est d’inspecter régulièrement le revers des feuilles, où ces petits indésirables aiment se cacher.

Enfin, il est essentiel d’adopter une approche de lutte intégrée, en privilégiant toujours les méthodes préventives et les traitements naturels avant de penser aux produits chimiques de synthèse, qui sont à proscrire pour une plante destinée à la consommation. Des solutions simples comme le savon noir, les purins de plantes ou l’introduction d’insectes auxiliaires sont souvent très efficaces et préservent l’équilibre de ton jardin.

La rouille : l’ennemi numéro un

La rouille est sans doute la maladie fongique la plus fréquente et la plus spécifique de la menthe. Elle est causée par un champignon du genre Puccinia. Tu la reconnaîtras facilement à l’apparition de petites pustules poudreuses de couleur orange à brun-rouille, principalement sur le revers des feuilles et sur les tiges. En cas de forte attaque, les feuilles finissent par jaunir, se déformer et tomber prématurément, affaiblissant considérablement la plante.

Cette maladie se développe par temps humide et doux, au printemps et en automne. Les spores du champignon se propagent par le vent et les éclaboussures d’eau. La prévention est donc primordiale. Assure-toi que tes plants de menthe ne soient pas trop serrés pour permettre une bonne circulation de l’air qui aidera le feuillage à sécher rapidement après la pluie ou l’arrosage. Évite impérativement d’arroser le feuillage, surtout le soir.

Dès l’apparition des premiers symptômes, il faut agir vite pour limiter la propagation. Coupe et détruis immédiatement toutes les parties atteintes de la plante. Ne les mets surtout pas au compost, car les spores pourraient y survivre et contaminer d’autres plantes. Après avoir taillé, nettoie et désinfecte bien tes outils pour ne pas propager la maladie à d’autres plants de menthe.

En cas d’attaque récurrente, des traitements préventifs peuvent être envisagés. Une pulvérisation de décoction de prêle, riche en silice, peut aider à renforcer les tissus de la plante et à la rendre moins sensible aux champignons. Certains jardiniers utilisent aussi des traitements à base de soufre ou de cuivre (comme la bouillie bordelaise), mais leur usage doit être modéré et strictement réservé à la période où la plante n’est pas récoltée pour la consommation, en respectant les délais avant récolte.

L’oïdium ou la maladie du blanc

L’oïdium est une autre maladie fongique courante qui peut affecter la menthe, bien que moins fréquemment que la rouille. Elle se manifeste par l’apparition d’un feutrage poudreux de couleur blanche à grisâtre sur les feuilles, les tiges et parfois même les fleurs. On a l’impression que la plante a été saupoudrée de farine. Les feuilles atteintes finissent par se déformer, jaunir et se dessécher. Contrairement à beaucoup d’autres champignons, l’oïdium se développe par temps chaud et sec, avec une humidité ambiante élevée, mais sans que le feuillage soit forcément mouillé.

Comme pour la rouille, une bonne aération de la touffe est la meilleure des préventions. Une taille régulière pour éclaircir le centre de la plante et favoriser le passage de l’air et de la lumière est très bénéfique. Il faut également éviter les excès d’engrais azoté qui rendent les tissus de la plante plus tendres et plus succulents, et donc plus appétissants pour le champignon. Une plante nourrie de manière équilibrée est une plante plus résistante.

Dès que tu observes les premiers signes de l’oïdium, supprime les feuilles atteintes pour ralentir sa progression. Un traitement simple, écologique et souvent très efficace consiste à pulvériser un mélange d’eau et de lait (de préférence écrémé pour éviter les odeurs de décomposition). La proportion est généralement de 1 volume de lait pour 9 volumes d’eau. Le lactosérum contenu dans le lait aurait des propriétés fongicides. Répète la pulvérisation une fois par semaine jusqu’à la disparition des symptômes.

Une autre solution naturelle consiste à utiliser du bicarbonate de soude. Mélange une cuillère à café de bicarbonate de soude et une cuillère à café de savon noir dans un litre d’eau. Le savon noir agit comme un agent mouillant, permettant à la solution de mieux adhérer aux feuilles. Pulvérise cette préparation sur l’ensemble du feuillage, de préférence le soir, en évitant les heures chaudes pour ne pas brûler les feuilles.

Les pucerons et autres insectes piqueurs-suceurs

Les pucerons sont de petits insectes qui se nourrissent de la sève des plantes en piquant les tissus tendres, généralement les jeunes pousses et le revers des feuilles. Ils peuvent être de différentes couleurs (verts, noirs, etc.) et forment souvent des colonies denses. Leur présence affaiblit la plante, provoque le recroquevillement des feuilles et peut transmettre des virus. De plus, ils excrètent une substance collante et sucrée appelée miellat, sur laquelle peut se développer un champignon noir, la fumagine.

La lutte contre les pucerons commence par la favorisation de la biodiversité dans ton jardin. Leurs prédateurs naturels sont nombreux : les coccinelles (adultes et larves), les syrphes, les chrysopes ou encore les perce-oreilles. En installant des hôtels à insectes ou en laissant des zones de fleurs sauvages, tu attireras ces précieux auxiliaires qui réguleront naturellement les populations de pucerons. C’est la solution la plus durable.

En cas d’attaque limitée, tu peux simplement déloger les pucerons avec un jet d’eau puissant ou les écraser à la main. Si l’infestation est plus importante, une pulvérisation d’eau savonneuse est très efficace. Mélange environ 15 à 30 grammes de savon noir dans un litre d’eau et pulvérise directement sur les colonies de pucerons, en insistant bien sur le revers des feuilles. Le savon va détruire la couche protectrice de leur corps et les asphyxier. Rince la plante à l’eau claire quelques heures plus tard.

D’autres insectes piqueurs-suceurs comme les aleurodes (mouches blanches) peuvent parfois apparaître, surtout dans les cultures sous abri. Le principe de lutte est le même : favoriser les auxiliaires et utiliser des pulvérisations de savon noir. L’installation de pièges chromatiques jaunes englués peut également aider à capturer les adultes et à limiter leur reproduction.

Les acariens ou araignées rouges

Les araignées rouges ne sont pas des insectes mais des acariens, de minuscules arachnides presque invisibles à l’œil nu. Ils se développent par temps chaud et sec et détestent l’humidité. Ils piquent les feuilles pour en aspirer le contenu cellulaire, ce qui provoque l’apparition de minuscules points jaunes ou argentés sur le feuillage. En cas de forte infestation, les feuilles prennent un aspect grisâtre et poussiéreux, se dessèchent et de très fines toiles d’araignée peuvent être visibles à l’aisselle des feuilles et entre les tiges.

La meilleure méthode de prévention contre les araignées rouges est de maintenir une bonne hygrométrie autour de la plante. Comme elles adorent les atmosphères sèches, des pulvérisations régulières d’eau non calcaire sur le feuillage (surtout le revers) peuvent suffire à les décourager. Cette méthode est particulièrement utile pour les plantes cultivées en intérieur ou sur un balcon abrité de la pluie. C’est une mesure préventive simple mais redoutablement efficace.

Si une infestation est déjà installée, la première étape est de doucher abondamment la plante pour éliminer un maximum d’acariens et de toiles. Ensuite, des traitements à base de purin d’ortie ou de décoction d’ail peuvent être pulvérisés, car leur odeur a un effet répulsif. Pour une action plus directe, les pulvérisations de savon noir sont également efficaces contre les acariens, comme pour les pucerons.

Dans les cas les plus sévères, notamment en serre, il est possible d’avoir recours à la lutte biologique en introduisant des acariens prédateurs, comme le Phytoseiulus persimilis. Ces auxiliaires, disponibles dans les jardineries spécialisées ou en ligne, sont très voraces et peuvent nettoyer une plante de ses araignées rouges en quelques semaines. C’est une solution très efficace et totalement naturelle, qui respecte l’équilibre de l’écosystème.

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