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L’or du balcon : plantation et multiplication

Linden · 23.07.2025.

Planter et multiplier le bident à feuilles de férule est une démarche gratifiante qui permet de profiter pleinement de sa floraison généreuse et de pérenniser sa présence dans le jardin ou sur le balcon. La plantation initiale est une étape fondamentale qui conditionne la vigueur et la santé future de la plante ; un bon départ est la garantie d’une saison réussie. Quant à la multiplication, elle offre la possibilité de créer de nouveaux plants à partir d’un pied mère, que ce soit pour garnir d’autres jardinières, pour partager avec des amis jardiniers ou simplement pour renouveler ses plantations d’une année sur l’autre. Ces techniques, qu’il s’agisse de la plantation de jeunes plants achetés en jardinerie ou de la multiplication par bouturage, sont accessibles à tous les niveaux de jardinage. Elles ne requièrent pas de compétences techniques complexes, mais plutôt de l’attention et le respect de quelques principes de base. En maîtrisant ces gestes, vous vous assurez une abondance de fleurs dorées pour les saisons à venir.

La réussite de la plantation commence bien avant de mettre la plante en terre. Le choix du moment est crucial : attendez que tout risque de gelée soit écarté, généralement après les Saints de Glace à la mi-mai dans de nombreuses régions. Planter trop tôt exposerait le jeune bident au froid, ce qui pourrait stopper sa croissance, voire lui être fatal. Le choix du contenant est également primordial. Optez pour des pots, des jardinières ou des suspensions avec des trous de drainage efficaces pour éviter l’asphyxie des racines. Le volume doit être suffisant pour permettre un bon développement racinaire ; ne soyez pas tenté de choisir un pot trop petit, même si le plant semble modeste au départ.

La préparation du substrat est l’étape suivante. Le bident n’est pas excessivement exigeant, mais il prospère dans un terreau pour plantes fleuries de bonne qualité, léger et bien drainant. Pour optimiser le drainage, n’hésitez pas à ajouter au mélange une poignée de sable grossier, de perlite ou de vermiculite. Avant de remplir le contenant, vous pouvez placer une couche de billes d’argile ou de graviers au fond pour faciliter encore davantage l’évacuation de l’excès d’eau. C’est une précaution simple qui peut sauver votre plante en cas d’arrosages trop généreux ou de pluies abondantes.

Avant de dépoter le jeune plant de son godet d’origine, il est conseillé de le faire tremper quelques minutes dans une bassine d’eau. Cette hydratation préalable de la motte facilite le dépotage et réduit le stress de la transplantation pour la plante. Une fois la motte bien humide, elle se détachera plus facilement des parois du godet. Examinez les racines : si elles forment un chignon dense et compact au fond du pot, n’hésitez pas à les démêler délicatement avec vos doigts pour les encourager à coloniser le nouveau terreau.

Le moment de la mise en place est arrivé. Remplissez partiellement votre contenant avec le substrat préparé, créez un trou au centre de la taille de la motte, et placez-y votre bident. Le haut de la motte doit se trouver juste un ou deux centimètres en dessous du rebord du pot. Comblez les espaces vides avec le reste du terreau, en tassant légèrement autour de la motte pour assurer un bon contact entre les racines et la terre, et pour éliminer les poches d’air. Un arrosage copieux juste après la plantation est indispensable pour bien installer la plante et assurer une bonne cohésion du substrat.

Le processus de plantation étape par étape

La plantation du bident en pot ou en jardinière est une opération simple qui se déroule en plusieurs étapes claires. Après avoir choisi un contenant percé et préparé votre substrat drainant, commencez par disposer une couche de drainage au fond, comme des billes d’argile. Remplissez ensuite le pot aux deux tiers avec votre mélange de terreau. C’est le moment idéal pour incorporer un engrais à libération lente qui nourrira la plante progressivement tout au long de la saison. Mélangez bien les granulés au terreau pour une diffusion homogène des nutriments.

Sortez délicatement la plante de son godet de transport après l’avoir hydratée. Si la plante est un peu à l’étroit, une légère pression sur les côtés du godet en plastique aidera à libérer la motte. Positionnez la plante au centre du pot, en veillant à ce que le collet (la base de la plante, à la jonction des tiges et des racines) soit au niveau de la surface finale du terreau. Il ne faut ni l’enterrer trop profondément, ce qui pourrait provoquer de la pourriture, ni le laisser trop en surface, ce qui exposerait les racines.

Une fois la plante bien positionnée, ajoutez du terreau tout autour de la motte jusqu’à atteindre le niveau souhaité, à environ deux centimètres du bord supérieur du pot. Cet espace, appelé collet d’arrosage, est essentiel pour que l’eau ne déborde pas lors des arrosages futurs. Tassez modérément le substrat avec vos doigts pour stabiliser la plante. Un tassage excessif compacterait le sol et nuirait au drainage et à l’aération, tandis qu’un manque de tassage laisserait des poches d’air qui assèchent les racines.

L’étape finale et non des moindres est l’arrosage post-plantation. Arrosez abondamment, jusqu’à ce que l’eau s’écoule librement par les trous de drainage. Cet arrosage a plusieurs fonctions : il hydrate la plante après le choc de la transplantation, il assure le bon contact entre les racines et le nouveau terreau, et il tasse naturellement le substrat. Placez ensuite votre bident à son emplacement définitif, en plein soleil, et surveillez l’humidité du sol dans les jours qui suivent pour ajuster les arrosages.

La multiplication par bouturage

La méthode la plus simple et la plus efficace pour multiplier le bident à feuilles de férule est le bouturage. Cette technique permet d’obtenir de nouveaux plants génétiquement identiques à la plante mère, garantissant ainsi la conservation de ses qualités, comme la couleur et l’abondance de la floraison. Le bouturage peut se pratiquer du printemps à la fin de l’été, sur des tiges qui n’ont pas encore fleuri ou dont on a retiré les boutons floraux. C’est une excellente façon d’obtenir de nouvelles plantes gratuitement.

Pour prélever une bouture, choisissez une tige saine et vigoureuse, exempte de maladies ou de parasites. À l’aide d’un sécateur ou d’un couteau bien désinfecté, coupez une extrémité de tige d’environ dix à quinze centimètres de long. La coupe doit être nette et réalisée juste en dessous d’un nœud (le point d’insertion d’une feuille sur la tige), car c’est à cet endroit que les racines se formeront le plus facilement. Une coupe nette prévient les risques de maladies et favorise une cicatrisation rapide.

Une fois la bouture prélevée, préparez-la pour la mise en terre. Retirez les feuilles situées sur la moitié inférieure de la tige, celles qui risqueraient d’être en contact avec le substrat et de pourrir. Si la bouture porte des boutons floraux ou des fleurs, supprimez-les également. Cela permet à la bouture de concentrer toute son énergie sur la production de racines plutôt que sur la floraison. Vous pouvez laisser seulement deux ou trois paires de feuilles à l’extrémité supérieure de la bouture.

Pour augmenter les chances de succès, il est possible de tremper la base de la bouture dans de la poudre d’hormone de bouturage. Bien que ce ne soit pas strictement indispensable pour le bident qui s’enracine assez facilement, cela peut accélérer le processus et améliorer le taux de réussite. L’hormone stimule le développement des racines et aide à protéger la coupe contre les infections fongiques. Appliquez une fine couche de poudre sur la base de la tige avant de la planter.

L’enracinement des boutures

Après avoir préparé vos boutures, il est temps de les mettre en culture pour qu’elles développent leurs racines. Remplissez des petits pots ou une terrine avec un substrat de bouturage très léger et drainant. Un mélange de terreau et de sable, ou un terreau « spécial semis et bouturage » du commerce, conviendra parfaitement. Humidifiez légèrement le substrat avant de planter les boutures. Un substrat détrempé risquerait de faire pourrir les tiges avant même qu’elles n’aient eu le temps de s’enraciner.

À l’aide d’un petit bâton ou d’un crayon, faites des avant-trous dans le substrat pour y insérer les boutures. Cela évite d’endommager la base de la tige et de retirer l’hormone de bouturage si vous en avez utilisé. Enfoncez chaque bouture sur environ trois à cinq centimètres de profondeur, puis tassez délicatement le substrat autour pour assurer un bon maintien. Vous pouvez placer plusieurs boutures dans le même contenant, en veillant à ce que leurs feuilles ne se touchent pas pour garantir une bonne circulation de l’air.

Pour créer un environnement propice à l’enracinement, il est essentiel de maintenir une atmosphère humide autour des boutures. C’est ce qu’on appelle le bouturage « à l’étouffée ». Vous pouvez couvrir les pots avec un sac en plastique transparent maintenu par un élastique, ou utiliser une mini-serre. Cette technique permet de limiter l’évaporation et de maintenir une hygrométrie élevée, ce qui empêche les boutures de se dessécher avant d’avoir produit des racines. Aérez régulièrement, environ une fois par jour, pour renouveler l’air et éviter le développement de moisissures.

Placez vos boutures dans un endroit lumineux, mais sans soleil direct, qui pourrait les brûler et les dessécher. Maintenez le substrat légèrement humide, mais jamais détrempé. Au bout de quelques semaines, vous devriez observer des signes de reprise, comme l’apparition de nouvelles petites feuilles. Vous pouvez également tester délicatement la résistance en tirant très légèrement sur une bouture ; si elle résiste, c’est que les racines sont formées. Il sera alors temps de les rempoter individuellement dans des pots plus grands.

La multiplication par semis

Bien que le bouturage soit la méthode la plus courante, il est également possible de multiplier le bident par semis. Cette technique est un peu plus longue et les résultats peuvent être plus variables, surtout si les graines proviennent de variétés hybrides, mais elle reste une expérience de jardinage intéressante. Vous pouvez récolter vos propres graines sur des fleurs fanées et séchées, ou acheter des semences dans le commerce pour garantir une variété spécifique.

Le semis se réalise au début du printemps, généralement entre février et avril, en intérieur ou sous abri chauffé. Utilisez une terrine ou des godets remplis d’un terreau pour semis fin et léger. Tassez légèrement la surface et humidifiez le substrat à l’aide d’un pulvérisateur pour ne pas le perturber. Semez les graines aussi régulièrement que possible à la surface du terreau. Les graines de bident ayant besoin de lumière pour germer, il ne faut pas les recouvrir de terreau, ou alors seulement d’une très fine couche de vermiculite ou de sable.

Comme pour le bouturage, maintenez une atmosphère humide en couvrant la terrine avec un couvercle transparent ou un film plastique. Placez le tout dans un endroit chaud (autour de 20°C) et lumineux. La germination prend généralement entre une et trois semaines. Pendant cette période, veillez à maintenir le substrat constamment humide mais pas détrempé. Aérez quotidiennement pour éviter les problèmes de fonte des semis, une maladie fongique qui fait pourrir les jeunes plantules à la base.

Lorsque les plantules ont développé deux à quatre vraies feuilles (en plus des deux premières feuilles embryonnaires appelées cotylédons), elles sont assez robustes pour être repiquées. C’est l’étape de l’éclaircissage. Transplantez délicatement chaque plantule dans son propre godet individuel rempli de terreau pour plantes fleuries. Continuez à les cultiver à la lumière et à l’abri du froid. Avant de les planter à l’extérieur, il faudra les acclimater progressivement aux conditions extérieures pendant une à deux semaines, en les sortant quelques heures par jour.

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