La question de l’hivernage de la tagète est simple dans la plupart des cas, car il s’agit d’une plante annuelle. Cela signifie qu’elle accomplit l’intégralité de son cycle de vie, de la germination à la production de graines, sur une seule saison de croissance. Par conséquent, aux premières gelées automnales, la plante meurt naturellement. Il n’est donc généralement pas possible ni nécessaire de chercher à la conserver durant l’hiver. Cette caractéristique en fait une plante idéale pour des compositions florales saisonnières, renouvelées chaque année.
Le gel est le facteur qui met un terme définitif à la vie de la tagète. Dès que les températures descendent en dessous de 0°C, les tissus de la plante, gorgés d’eau, sont détruits par le gel. Le feuillage et les tiges noircissent, ramollissent et s’affaissent rapidement. Il n’y a aucun moyen de protéger une tagète en pleine terre contre un gel significatif. Son cycle est terminé, et il faudra attendre le printemps suivant pour en semer ou en planter de nouvelles.
Après les premières gelées, lorsque les plants ont noirci, il convient de les arracher pour nettoyer les massifs et les jardinières. Ces débris végétaux peuvent être ajoutés au tas de compost, à condition qu’ils ne présentent pas de signes de maladies graves. Le compostage de ces plantes permettra de restituer la matière organique au sol, contribuant ainsi à sa fertilité pour les cultures futures. C’est une étape importante du nettoyage d’automne au jardin.
Avant d’arracher définitivement tes plants, c’est le moment idéal pour penser à l’année suivante en récoltant des graines. Laisse quelques-unes des plus belles fleurs sécher complètement sur pied. Une fois bien sèches, récolte les capitules et extrais-en les graines. En les conservant dans un endroit sec et frais, tu auras de quoi recommencer tes semis au printemps, assurant ainsi la pérennité de tes tagètes d’une année sur l’autre de la manière la plus économique qui soit.
Le cas particulier des tagètes vivaces
Bien que la grande majorité des tagètes cultivées dans nos jardins soient des annuelles (comme Tagetes patula, erecta ou tenuifolia), il existe quelques espèces de tagètes qui sont vivaces dans leur région d’origine, où les hivers sont doux. C’est le cas par exemple de la Tagetes lemmonii, aussi appelée tagète arbustive, ou de la Tagetes lucida, le « estragon du Mexique ». Ces espèces ne supportent pas le gel et ne peuvent être cultivées en pleine terre toute l’année que dans les régions au climat très clément, comme le pourtour méditerranéen.
Pour ces variétés vivaces, si tu habites dans une région où les hivers sont froids, la seule solution pour les conserver est de les cultiver en pot. Cela te permettra de les rentrer à l’abri pendant la mauvaise saison. Avant les premières gelées annoncées, il faut déplacer le pot dans un lieu hors gel, lumineux et frais. Une véranda non chauffée, une serre froide ou une pièce peu chauffée de la maison avec une fenêtre bien exposée sont des endroits idéaux.
Durant la période d’hivernage, la plante entre dans une phase de dormance ou de repos végétatif. Ses besoins en eau diminuent considérablement. Il faut donc réduire les arrosages de manière drastique, en laissant le substrat sécher presque complètement entre deux apports d’eau. Un arrosage léger une fois par mois est souvent suffisant. L’excès d’eau en hiver, combiné à des températures basses, est la principale cause de pourriture des racines. Il faut également stopper toute forme de fertilisation.
Au début du printemps, lorsque les jours rallongent et que les températures remontent, tu pourras observer les premiers signes de reprise de la végétation. C’est le moment d’augmenter progressivement les arrosages et de procéder à une taille de nettoyage pour supprimer les parties sèches ou abîmées et redonner une belle forme à ta plante. Tu pourras ressortir le pot à l’extérieur une fois que tout risque de gelée sera définitivement écarté.
Préparer le terrain pour la saison suivante
Même si les tagètes annuelles ne survivent pas à l’hiver, la fin de leur cycle de vie est une opportunité pour préparer le terrain pour les plantations du printemps suivant. Une fois les plants gelés arrachés, il est judicieux de ne pas laisser le sol à nu pendant tout l’hiver. Un sol nu est exposé au tassement par la pluie, à l’érosion par le vent et au lessivage de ses nutriments. Le couvrir est un geste bénéfique pour sa santé à long terme.
L’une des meilleures options est de semer un engrais vert d’automne, comme la moutarde, la phacélie ou un mélange de seigle et de vesce. Ces plantes vont germer rapidement et couvrir le sol de leur végétation, le protégeant ainsi pendant l’hiver. Leurs racines travailleront le sol, l’aérant et améliorant sa structure. De plus, ils capteront les nutriments restants, évitant qu’ils ne soient perdus. Au début du printemps, il suffira de faucher l’engrais vert et de l’incorporer superficiellement au sol, où il se décomposera et l’enrichira en matière organique.
Une autre solution, plus simple, consiste à pailler le sol libéré. Après avoir arraché les tagètes et désherbé la parcelle, épands une épaisse couche de feuilles mortes, de paille ou de compost pas tout à fait mûr. Ce paillis hivernal protégera le sol des intempéries, limitera la pousse des mauvaises herbes de saison froide et nourrira la vie du sol (vers de terre, micro-organismes). Au printemps, tu n’auras plus qu’à écarter le paillis pour planter ou à l’incorporer aux premiers centimètres du sol.
Ce travail d’automne est un investissement pour le futur. Un sol bien entretenu et nourri pendant l’hiver sera beaucoup plus fertile, meuble et facile à travailler au printemps. Les futures plantations, qu’il s’agisse de nouvelles tagètes ou d’autres fleurs ou légumes, bénéficieront de ces conditions optimales et démarreront leur croissance avec une longueur d’avance.
Nettoyage et entretien des contenants
Si tu as cultivé tes tagètes dans des pots, des bacs ou des jardinières, l’hiver est le moment idéal pour les nettoyer et les préparer pour la saison suivante. Après avoir arraché les plants morts et mis le vieux terreau au compost, il est important de bien nettoyer les contenants. Des résidus de terre et de racines peuvent en effet abriter des œufs de ravageurs ou des spores de maladies qui pourraient contaminer tes futures plantations.
Commence par brosser vigoureusement l’intérieur et l’extérieur des pots pour enlever toute la terre et les débris restants. Utilise une brosse dure et de l’eau. Pour une désinfection plus poussée, surtout si tu as eu des problèmes de maladies fongiques, tu peux laisser tremper tes pots dans une solution d’eau et de vinaigre blanc ou d’eau de Javel très diluée. Rince-les ensuite abondamment à l’eau claire et laisse-les sécher complètement à l’air libre.
Profite de cette occasion pour inspecter l’état de tes contenants. Vérifie que les trous de drainage ne sont pas bouchés et agrandis-les si nécessaire. Répare les éventuelles fissures sur les pots en terre cuite avec une colle adaptée ou décide de les remplacer s’ils sont trop endommagés. Un pot en bon état et propre est une garantie pour la santé des plantes que tu y installeras au printemps.
Une fois propres et secs, stocke tes pots à l’abri des intempéries hivernales. Le gel peut faire éclater les pots en terre cuite s’ils sont humides. Empile-les à l’envers dans un garage, une cabane de jardin ou sous un auvent. En effectuant ce travail d’entretien en automne ou en hiver, tu gagneras un temps précieux au printemps, une période souvent très chargée pour les jardiniers. Tout sera prêt pour accueillir tes nouveaux semis et plants de tagètes.