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Les maladies et les ravageurs du millepertuis androsème

Linden · 24.04.2025.

Bien qu’il soit reconnu comme un arbuste particulièrement résistant et peu exigeant, le millepertuis androsème n’est pas entièrement immunisé contre les attaques de maladies ou de ravageurs. Une connaissance des problèmes potentiels qui peuvent l’affecter est essentielle pour tout jardinier souhaitant maintenir ses plants en parfaite santé. La plupart du temps, les problèmes sanitaires surviennent lorsque les conditions de culture ne sont pas optimales, rendant la plante plus vulnérable aux agressions. Adopter une approche préventive, basée sur une culture adéquate et une surveillance régulière, est de loin la stratégie la plus efficace pour éviter les traitements curatifs, qui devraient rester une solution de dernier recours. L’identification précoce des symptômes est la clé pour une intervention rapide et réussie.

La meilleure défense contre les maladies et les parasites est de cultiver une plante forte et saine. Une plante qui bénéficie d’un emplacement adapté, d’un sol bien drainé, d’une exposition lumineuse adéquate et d’un arrosage correct est naturellement plus apte à se défendre. Le stress, qu’il soit hydrique, nutritionnel ou lié à de mauvaises conditions de lumière, affaiblit les défenses naturelles de l’arbuste et le rend plus susceptible d’être attaqué. La prévention commence donc dès la plantation.

Une bonne circulation de l’air autour et à travers l’arbuste est un facteur préventif crucial, notamment contre les maladies fongiques. Il est donc important de respecter les distances de plantation recommandées et d’éviter de créer des massifs trop denses où l’air stagne. De plus, une taille annuelle, qui vise à aérer le centre de la touffe en supprimant les branches qui s’entrecroisent, contribue grandement à réduire l’humidité ambiante au niveau du feuillage, créant ainsi un microclimat moins favorable au développement des champignons.

L’hygiène au jardin joue également un rôle non négligeable. Il est important de ramasser et de détruire (ne pas composter) les feuilles malades tombées au sol, car elles peuvent abriter les spores des champignons pendant l’hiver et être une source de réinfection au printemps suivant. De même, la désinfection des outils de taille, comme le sécateur, entre chaque plante ou après avoir taillé une partie malade, permet d’éviter la propagation des pathogènes d’un arbuste à l’autre.

Enfin, favoriser la biodiversité dans le jardin est une excellente stratégie de prévention à long terme. La présence d’une faune auxiliaire variée, comme les coccinelles, les syrphes ou les oiseaux, aide à réguler naturellement les populations de ravageurs tels que les pucerons. Planter des fleurs mellifères à proximité, installer des hôtels à insectes ou des nichoirs sont autant de gestes qui contribuent à créer un écosystème équilibré où les ravageurs ont du mal à proliférer.

La rouille, principale ennemie fongique

La maladie la plus courante et la plus spécifique au millepertuis est sans aucun doute la rouille. Causée par un champignon pathogène du genre Melampsora ou Puccinia, elle se manifeste par l’apparition de petites pustules poudreuses de couleur orange vif à brun-rouille, principalement sur la face inférieure des feuilles. La face supérieure peut présenter des taches jaunes ou décolorées correspondantes. En cas de forte infestation, les feuilles finissent par jaunir entièrement et tomber prématurément, ce qui peut affaiblir considérablement l’arbuste.

Les conditions favorables au développement de la rouille sont une humidité élevée et des températures douces, typiques du printemps et de l’automne. Le champignon se propage par des spores qui sont disséminées par le vent et les éclaboussures d’eau. C’est pourquoi il est si important d’éviter de mouiller le feuillage lors de l’arrosage et de favoriser une bonne aération de la plante. Les attaques sont souvent plus sévères lors des saisons particulièrement pluvieuses.

Dès l’apparition des premiers symptômes, il est crucial d’agir rapidement pour limiter la propagation. Il faut retirer manuellement et détruire toutes les feuilles atteintes. Il ne faut surtout pas les mettre au compost, car le champignon pourrait y survivre. Cette mesure simple, si elle est effectuée précocement, peut suffire à enrayer une infection légère. Un nettoyage méticuleux des feuilles mortes au pied de la plante en automne est également indispensable pour réduire la quantité d’inoculum hivernant.

En cas d’attaque sévère ou récurrente chaque année, des traitements fongicides peuvent être envisagés. On privilégiera les produits d’origine naturelle, comme les purins de prêle ou d’ortie, réputés pour renforcer les défenses des plantes, ou les traitements à base de soufre ou de cuivre (bouillie bordelaise), à utiliser avec précaution et en respectant les doses. Les pulvérisations doivent être appliquées de manière préventive au printemps si les conditions sont favorables au développement de la maladie, ou dès l’apparition des premiers symptômes.

L’oïdium et autres maladies fongiques

Bien que moins fréquent que la rouille, l’oïdium, aussi appelé « maladie du blanc », peut parfois affecter le millepertuis androsème, surtout s’il est cultivé dans des conditions de confinement ou à l’ombre. Cette maladie se reconnaît facilement à l’apparition d’un feutrage blanc et poudreux sur les feuilles, les tiges et parfois les boutons floraux. L’oïdium se développe par temps chaud et humide, mais contrairement à d’autres champignons, il n’a pas besoin d’eau libre sur les feuilles pour germer, une forte humidité de l’air lui suffit.

La prévention de l’oïdium passe, là encore, par une bonne aération de la plante et le choix d’un emplacement suffisamment ensoleillé. Il faut éviter les situations de confinement et les arrosages excessifs qui augmentent l’humidité ambiante. Si la maladie apparaît, les mêmes premières mesures que pour la rouille s’appliquent : suppression des parties atteintes pour limiter la propagation du champignon.

Pour lutter contre l’oïdium de manière biologique, le soufre mouillable est le traitement de référence. Appliqué en pulvérisation, il a une action préventive et curative efficace. Des solutions à base de bicarbonate de soude ou de lait dilué peuvent également donner de bons résultats en traitement d’appoint sur des infections débutantes. Ces traitements doivent être appliqués par temps sec et en dehors des fortes chaleurs pour éviter de brûler le feuillage.

D’autres maladies fongiques, comme l’anthracnose ou les taches foliaires, peuvent occasionnellement apparaître, provoquant des taches noires ou brunes sur les feuilles. La gestion de ces problèmes est similaire à celle de la rouille et de l’oïdium : améliorer les conditions de culture, assurer une bonne hygiène et retirer les parties affectées. En général, le millepertuis androsème est suffisamment vigoureux pour supporter ces attaques mineures sans que des traitements lourds soient nécessaires.

La gestion des insectes ravageurs

Le millepertuis androsème n’est pas une cible privilégiée pour la plupart des insectes ravageurs du jardin, mais il peut subir des attaques occasionnelles. Les pucerons sont les plus courants. Ils s’installent généralement au printemps sur les extrémités des jeunes pousses tendres, où ils piquent les tissus pour se nourrir de la sève. En grand nombre, ils peuvent provoquer un affaiblissement de la plante, une déformation des feuilles et l’apparition de fumagine, un champignon noir qui se développe sur leur miellat.

La lutte contre les pucerons doit privilégier les méthodes douces. Une simple pulvérisation d’eau savonneuse (à base de savon noir) est souvent suffisante pour éliminer une colonie débutante. Il est également très efficace de favoriser la présence de leurs prédateurs naturels. Les larves de coccinelles et de syrphes sont de grandes consommatrices de pucerons. Attirer ces auxiliaires dans le jardin est la meilleure stratégie de contrôle à long terme.

Les araignées rouges, qui sont en réalité des acariens, peuvent parfois poser problème, surtout par temps chaud et sec. Ces minuscules parasites, à peine visibles à l’œil nu, se développent sous les feuilles et provoquent une décoloration du feuillage qui prend un aspect grisâtre ou plombé. Une fine toile d’araignée peut également être visible. Les acariens détestent l’humidité, donc des pulvérisations régulières d’eau sur le feuillage (de préférence le matin) peuvent suffire à les déloger et à prévenir leur installation.

Plus rarement, des chenilles défoliatrices peuvent grignoter les feuilles. Les dégâts sont généralement limités et purement esthétiques. Il suffit le plus souvent de les repérer et de les retirer à la main. Il est rare qu’une infestation de chenilles soit suffisamment importante pour justifier un traitement. L’utilisation d’insecticides, même biologiques comme le Bacillus thuringiensis, doit être réservée aux cas extrêmes, car ils peuvent aussi affecter les papillons et autres insectes non nuisibles.

Les problèmes non parasitaires

Tous les problèmes affectant le millepertuis ne sont pas causés par des organismes vivants. Des conditions environnementales ou de culture inadaptées peuvent également provoquer des symptômes qui pourraient être confondus avec une maladie. Il est important de savoir les différencier pour apporter la bonne solution. Ces problèmes, dits abiotiques, sont souvent liés à des erreurs d’arrosage, de fertilisation ou d’exposition.

Un jaunissement généralisé du feuillage peut être le signe d’un excès d’eau et d’une asphyxie des racines, surtout si le sol est lourd et mal drainé. Dans ce cas, il faut impérativement réduire les arrosages et améliorer le drainage du sol. À l’inverse, des feuilles qui se dessèchent et brunissent sur les bords, surtout en été, sont typiques d’un manque d’eau et d’un stress hydrique. Un bon paillage et des arrosages plus réguliers et profonds corrigeront le problème.

Des brûlures sur les feuilles, qui se manifestent par de larges taches brunes et sèches, peuvent être causées par une exposition à un soleil trop intense et brûlant, surtout si la plante n’est pas suffisamment hydratée. Cela peut se produire lors d’une vague de chaleur ou si l’arbuste a été planté à un emplacement trop exposé. Bien que le millepertuis aime la lumière, une ombre légère aux heures les plus chaudes est bénéfique dans les climats les plus rudes.

Enfin, une croissance faible et une floraison quasi inexistante ne sont pas forcément le signe d’une maladie. Elles sont le plus souvent dues à un manque de lumière. Si un millepertuis androsème est planté dans une ombre trop dense, il survivra mais ne pourra pas fleurir correctement. Dans ce cas, la seule solution est de le déplacer vers un endroit plus ensoleillé. Une taille trop tardive, après la formation des boutons floraux, peut également expliquer une absence de fleurs pour la saison.

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