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Les maladies et les ravageurs du gomphrena

Linden · 27.07.2025.

Le gomphrena est globalement une plante d’une grande robustesse, très rarement affectée par des maladies ou des attaques de ravageurs. Cette résistance naturelle en fait un choix particulièrement apprécié des jardiniers qui souhaitent une culture simple et sans tracas. Cependant, aucune plante n’est totalement invulnérable. Des conditions de culture inappropriées, telles qu’une humidité excessive, un manque d’aération ou une plantation trop dense, peuvent parfois créer un environnement propice au développement de certains problèmes. Connaître ces rares ennemis et savoir comment les prévenir est la meilleure stratégie pour garantir que vos gomphrenas restent sains et florifères tout au long de la saison. Une approche préventive basée sur de bonnes pratiques culturales est toujours plus efficace que des traitements curatifs.

La grande majorité des problèmes potentiels du gomphrena est liée à un excès d’humidité. Dans son habitat naturel, il est habitué à des conditions plutôt sèches et à une excellente circulation de l’air. Lorsqu’on le cultive dans des climats plus humides ou dans des conditions de jardin où l’air stagne, il peut devenir sensible à certaines maladies fongiques. La pourriture des racines, par exemple, est le problème le plus grave et est presque toujours causée par un sol mal drainé et des arrosages excessifs. Une fois installée, elle est très difficile à traiter et conduit souvent à la mort de la plante.

Les maladies foliaires, comme l’oïdium ou les taches foliaires, peuvent également apparaître, surtout lors d’étés frais et humides ou si les plantes sont arrosées par aspersion en fin de journée. Ces champignons se développent sur les feuilles et peuvent affaiblir la plante en réduisant sa capacité de photosynthèse. Bien qu’elles soient rarement fatales, ces maladies peuvent être inesthétiques et réduire la vigueur de la floraison. Une bonne prévention passe par un espacement adéquat entre les plants et un arrosage ciblé au pied.

Du côté des ravageurs, le gomphrena est très peu attractif pour la plupart des insectes. Sa texture un peu rêche et ses feuilles coriaces semblent le protéger naturellement. Les pucerons peuvent parfois s’installer sur les jeunes pousses tendres au printemps, mais les infestations sont généralement mineures et facilement contrôlables. D’autres insectes de jardin courants, comme les limaces ou les escargots, s’y intéressent très peu. Cette résistance naturelle aux insectes est un atout majeur, car elle évite d’avoir à recourir à des traitements insecticides.

En résumé, la meilleure défense du gomphrena est une bonne attaque, c’est-à-dire la mise en place de conditions de culture optimales dès le départ. Un emplacement en plein soleil, un sol parfaitement drainé, un espacement suffisant pour la circulation de l’air et un arrosage judicieux sont les quatre piliers qui garantiront une plante saine et sans problème dans 99% des cas. La surveillance régulière reste importante pour détecter tout problème naissant et pouvoir y réagir rapidement.

Les maladies fongiques liées à l’humidité

L’oïdium, également connu sous le nom de « maladie du blanc », est l’une des affections fongiques qui peut occasionnellement toucher le gomphrena. Elle se caractérise par l’apparition d’un feutrage poudreux de couleur blanche ou grisâtre à la surface des feuilles, des tiges et parfois même des fleurs. Ce champignon se développe particulièrement par temps chaud et humide, avec des nuits fraîches, et dans des conditions de mauvaise circulation de l’air. Bien qu’il ne tue généralement pas la plante, il l’affaiblit en limitant la photosynthèse et peut stopper la floraison. La prévention est la clé : espacez bien vos plants et évitez de mouiller le feuillage lors de l’arrosage.

En cas d’apparition de l’oïdium, il faut agir rapidement pour limiter sa propagation. Commencez par supprimer et détruire (ne pas mettre au compost) toutes les parties de la plante qui sont fortement atteintes. Ensuite, vous pouvez pulvériser une solution à base de soufre, un fongicide naturel efficace contre l’oïdium, en respectant bien les dosages et les précautions d’emploi. Une alternative plus douce consiste à pulvériser une solution de lait écrémé dilué (1 volume de lait pour 9 volumes d’eau) ou une solution de bicarbonate de soude (1 cuillère à café par litre d’eau, avec une goutte de savon noir comme agent mouillant).

La pourriture grise, causée par le champignon Botrytis cinerea, est une autre maladie qui peut se développer en conditions humides et confinées. Elle se manifeste par l’apparition de taches brunâtres et molles sur les tiges, les feuilles ou les fleurs, qui se couvrent ensuite d’un duvet grisâtre caractéristique. Les fleurs en fin de vie sont souvent les premières touchées. Comme pour l’oïdium, la prévention passe par une bonne aération et l’élimination des débris végétaux. En cas d’attaque, coupez et éliminez immédiatement les parties malades pour éviter la dissémination des spores.

Enfin, diverses taches foliaires, causées par des champignons comme l’Alternaria ou le Cercospora, peuvent apparaître sous forme de taches rondes de couleur brune, noire ou grise sur les feuilles, parfois entourées d’un halo jaune. Ces maladies sont favorisées par l’humidité sur le feuillage. Elles sont rarement graves pour le gomphrena, mais il est tout de même conseillé de retirer les feuilles les plus atteintes pour des raisons esthétiques et pour limiter la propagation. Un arrosage au pied de la plante est la meilleure mesure préventive.

La pourriture des racines et du collet

La pourriture des racines est sans conteste la menace la plus sérieuse pour le gomphrena. Ce problème n’est pas causé par un seul agent pathogène, mais par un complexe de champignons du sol (comme le Pythium, le Phytophthora ou le Rhizoctonia) qui prolifèrent dans des conditions anaérobies, c’est-à-dire en l’absence d’oxygène. Un sol constamment gorgé d’eau, lourd, compact et mal drainé, crée ces conditions idéales. Les racines, asphyxiées, s’affaiblissent et deviennent alors une proie facile pour ces champignons qui les font littéralement pourrir.

Les symptômes aériens d’une pourriture racinaire sont souvent trompeurs. La plante se fane, jaunit, sa croissance est stoppée, des signes qui pourraient aussi faire penser à un manque d’eau. C’est pourquoi un jardinier non averti pourrait avoir le réflexe d’arroser davantage, aggravant ainsi fatalement la situation. Le seul moyen de confirmer le diagnostic est d’examiner les racines. En déterrant délicatement la plante, on observe des racines brunes ou noires, molles, et qui se désagrègent facilement au toucher, au lieu d’être fermes et blanches. Une odeur de moisi ou de pourriture est également caractéristique.

La prévention est la seule approche véritablement efficace contre la pourriture des racines, car une fois la maladie bien installée, il est presque impossible de sauver la plante. Tout commence par le choix d’un emplacement avec un excellent drainage naturel. Si votre sol est argileux et lourd, il est impératif de l’amender généreusement avec du compost, du sable grossier ou du gravier fin pour améliorer sa structure et permettre à l’eau de s’évacuer. La culture sur butte ou en plates-bandes surélevées est également une excellente solution dans les sols très humides.

La gestion de l’arrosage est le second pilier de la prévention. Il faut absolument éviter les excès d’eau et laisser le sol sécher en surface entre deux arrosages. Pour les cultures en pot, l’utilisation d’un terreau drainant et d’un pot percé de trous est non négociable. Il ne faut jamais laisser d’eau stagner dans la soucoupe. En respectant ces principes de base, vous éliminez les conditions qui favorisent le développement des champignons responsables de la pourriture racinaire et vous assurez la santé de votre gomphrena.

Les rares ravageurs potentiels

Le gomphrena est une plante que les insectes ravageurs ont tendance à bouder, ce qui est un avantage considérable. Cependant, aucun jardin n’est une forteresse impénétrable et quelques visiteurs indésirables peuvent parfois faire leur apparition, bien que les dégâts soient quasi systématiquement négligeables. Les pucerons sont les coupables les plus probables. Ces petits insectes piqueurs-suceurs peuvent parfois former de petites colonies sur les jeunes pousses les plus tendres ou sous les feuilles au printemps, lorsque la végétation est particulièrement appétissante.

En cas d’infestation de pucerons, il est rarement nécessaire de recourir à des insecticides chimiques. La plupart du temps, les prédateurs naturels comme les coccinelles, les syrphes ou les chrysopes, si votre jardin est accueillant pour la biodiversité, se chargeront de réguler la population. Pour une action plus directe, un simple jet d’eau puissant suffit souvent à déloger les colonies. Si l’infestation est plus tenace, une pulvérisation d’eau savonneuse (à base de savon noir) est très efficace pour éliminer les pucerons par contact, sans nuire à l’environnement.

Les acariens, comme les tétranyques tisserands, peuvent parfois poser problème, mais uniquement par temps très chaud et sec. Ces minuscules arachnides sont à peine visibles à l’œil nu, mais leur présence est trahie par l’apparition de minuscules points jaunes sur les feuilles et, dans les cas plus avancés, de fines toiles d’araignée. Le feuillage prend alors un aspect grisâtre et poussiéreux. Pour prévenir leur apparition, il peut être utile de doucher le feuillage le matin par temps de canicule, car les acariens détestent l’humidité.

Les limaces et les escargots, grands dévoreurs de nombreuses plantes de jardin, ne montrent généralement aucun intérêt pour le gomphrena. La texture de ses feuilles et de ses tiges ne semble pas leur convenir. Il s’agit donc d’une excellente plante à intégrer dans les jardins sujets aux attaques de ces gastéropodes. Vous pouvez la planter en toute confiance sans avoir à mettre en place de barrières anti-limaces ou autres protections spécifiques.

Stratégies de prévention et bonnes pratiques

La meilleure stratégie pour lutter contre les maladies et les ravageurs est de ne pas avoir à le faire, en cultivant des plantes fortes et saines dans des conditions optimales. Tout commence par le choix d’un emplacement en plein soleil. Le soleil direct aide à assécher rapidement le feuillage après la rosée ou la pluie, limitant ainsi le temps pendant lequel les spores de champignons peuvent germer. Une plante qui reçoit suffisamment de lumière est également plus vigoureuse et donc plus à même de résister aux agressions.

L’espacement entre les plants est un facteur préventif crucial. Planter les gomphrenas trop serrés les uns contre les autres entrave la circulation de l’air. Cette stagnation de l’air crée un microclimat humide autour du feuillage, qui est un véritable paradis pour les maladies fongiques comme l’oïdium ou le botrytis. Respectez scrupuleusement les distances de plantation recommandées pour votre variété (généralement 20 à 30 cm) afin que le vent puisse circuler librement entre les plantes et sécher les feuilles.

L’hygiène au jardin est une autre pratique essentielle. Ramassez et éliminez régulièrement les feuilles mortes ou malades au pied des plantes. Ne laissez pas de débris végétaux s’accumuler, car ils peuvent abriter des spores de champignons ou des œufs de ravageurs. À la fin de la saison, après les premières gelées, arrachez les plants de gomphrena et mettez-les au compost, à condition qu’ils aient été sains. Ce nettoyage d’automne permet de repartir sur des bases saines au printemps suivant.

Enfin, favorisez la biodiversité dans votre jardin. En plantant une grande variété de fleurs, d’herbes aromatiques et en laissant quelques zones un peu plus sauvages, vous attirerez une faune auxiliaire précieuse. Les coccinelles, les syrphes, les chrysopes, les oiseaux insectivores et les araignées sont vos meilleurs alliés. Ils se nourrissent des quelques ravageurs qui pourraient s’aventurer sur vos gomphrenas et maintiennent un équilibre naturel qui vous évitera d’avoir à intervenir avec des produits de traitement.

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