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Les maladies et les ravageurs du coléus

Daria · 24.03.2025.

Bien que le coléus soit une plante relativement robuste et facile à cultiver, il n’est malheureusement pas à l’abri des attaques de certains ravageurs ou du développement de maladies. Une surveillance attentive et régulière est ta meilleure arme pour détecter rapidement les premiers signes d’un problème et intervenir avant qu’il ne prenne de l’ampleur. La plupart des soucis peuvent être évités en offrant à la plante des conditions de culture optimales : une bonne circulation de l’air, un arrosage adéquat et une nutrition équilibrée. Une plante saine et vigoureuse est en effet beaucoup moins susceptible d’être la cible des parasites et des pathogènes. Savoir identifier les ennemis potentiels de ton coléus et connaître les méthodes de lutte appropriées te permettra de protéger efficacement tes précieuses plantes et de préserver leur beauté éclatante.

Les problèmes rencontrés sont souvent différents selon que la plante est cultivée en intérieur ou en extérieur. En intérieur, l’air sec de nos maisons chauffées en hiver crée un environnement propice au développement d’acariens comme les araignées rouges. Les aleurodes (mouches blanches) et les cochenilles farineuses peuvent également s’inviter sur nos plantes d’intérieur. En extérieur, les limaces et les escargots peuvent se régaler des jeunes feuilles tendres, tandis que les pucerons peuvent coloniser les nouvelles pousses.

Du côté des maladies, le principal ennemi du coléus est la pourriture, qu’elle soit des racines ou du collet, généralement causée par un excès d’humidité dans le sol. Un substrat mal drainé ou des arrosages trop fréquents sont les coupables désignés. Des maladies fongiques foliaires, comme le mildiou, peuvent aussi apparaître, surtout si l’air est confiné et que le feuillage reste humide pendant de longues périodes. La prévention est donc essentielle et passe par une gestion rigoureuse de l’eau et de l’aération.

Heureusement, pour la plupart de ces problèmes, il existe des solutions efficaces et souvent respectueuses de l’environnement. L’utilisation d’insecticides naturels, le recours à la lutte biologique ou la simple modification des conditions de culture suffisent dans bien des cas à rétablir la situation. L’objectif de cet article est de te fournir les clés pour reconnaître les symptômes, identifier les coupables et appliquer le traitement adéquat pour que tes coléus restent en parfaite santé.

Identification des ravageurs les plus fréquents

Parmi les ravageurs les plus courants qui peuvent s’attaquer au coléus, les pucerons figurent en bonne place. Ces petits insectes piqueurs-suceurs, souvent verts ou noirs, se regroupent en colonies sur les parties les plus tendres de la plante, comme les jeunes pousses et les boutons floraux. En se nourrissant de la sève, ils affaiblissent la plante, provoquent la déformation des feuilles et peuvent transmettre des virus. Ils excrètent également un liquide collant appelé miellat, sur lequel peut se développer un champignon noir, la fumagine, qui réduit la capacité de photosynthèse de la plante.

Les aleurodes, plus connues sous le nom de mouches blanches, sont un autre parasite fréquent, surtout sur les plantes cultivées en serre ou en intérieur. Ces minuscules insectes blancs s’envolent en nuage lorsqu’on agite la plante. Comme les pucerons, elles se nourrissent de la sève et se trouvent généralement au revers des feuilles. Leurs piqûres provoquent l’apparition de taches jaunes, le dessèchement et la chute prématurée des feuilles. Elles produisent aussi du miellat, favorisant le développement de la fumagine.

Les araignées rouges sont en réalité des acariens presque invisibles à l’œil nu, qui prospèrent dans les atmosphères chaudes et sèches. Elles sont donc un problème majeur pour les coléus hivernés à l’intérieur. Elles tissent de très fines toiles au revers des feuilles et à l’aisselle des tiges. Leurs piqûres donnent au feuillage un aspect grisonnant, poussiéreux, et les feuilles finissent par jaunir, se dessécher et tomber. Une forte infestation peut être fatale pour la plante.

Enfin, les cochenilles farineuses sont de petits insectes au corps ovale, recouvert d’une sorte de cire blanche cotonneuse. Elles forment des amas blanchâtres à l’aisselle des feuilles et le long des nervures. Elles aussi sucent la sève, provoquant un affaiblissement général de la plante, le jaunissement et la chute des feuilles. Leur protection cireuse les rend particulièrement difficiles à éliminer avec de simples pulvérisations. Une inspection minutieuse et régulière est la clé pour repérer ces envahisseurs dès leur arrivée.

Stratégies de lutte biologique et préventive contre les insectes

La meilleure stratégie de lutte contre les insectes ravageurs est avant tout la prévention. Une plante en bonne santé, cultivée dans des conditions optimales, est naturellement plus résistante. Assure-toi que ton coléus bénéficie d’une bonne circulation d’air pour décourager l’installation des parasites. En intérieur, évite de surpeupler tes plantes. Inspecte régulièrement le revers des feuilles pour détecter toute présence suspecte avant que l’infestation ne devienne incontrôlable. Mets systématiquement en quarantaine toute nouvelle plante pendant quelques semaines avant de l’introduire dans ta collection pour éviter d’importer des parasites.

En cas d’infestation légère de pucerons ou d’aleurodes, une première intervention simple et efficace consiste à pulvériser un jet d’eau puissant sur les parties atteintes pour déloger mécaniquement les insectes. Tu peux ensuite appliquer une solution de savon noir diluée dans l’eau (environ une cuillère à soupe de savon noir liquide pour un litre d’eau). Le savon agit par contact en étouffant les insectes à corps mou. Rince le feuillage à l’eau claire quelques heures après l’application pour éviter de boucher les pores de la plante.

Pour les cochenilles farineuses, qui sont plus résistantes en raison de leur carapace cireuse, une application locale est souvent plus efficace. Imbibe un coton-tige d’alcool à 70° ou d’alcool à brûler et tamponne directement chaque cochenille. L’alcool dissout leur protection cireuse et les tue instantanément. C’est une méthode fastidieuse mais très efficace pour les petites infestations. Répète l’opération tous les quelques jours jusqu’à disparition complète des parasites.

Contre les araignées rouges, qui détestent l’humidité, la première mesure à prendre est d’augmenter l’humidité ambiante autour de la plante. Des vaporisations régulières d’eau non calcaire sur et sous le feuillage peuvent suffire à les faire fuir. En cas d’attaque plus sérieuse, des pulvérisations d’huile de neem, un insecticide et acaricide naturel, peuvent être très efficaces. La lutte biologique, en introduisant des prédateurs naturels comme les larves de coccinelles (contre les pucerons) ou les acariens prédateurs (contre les araignées rouges), est une solution très performante et écologique pour les cultures en serre ou en véranda.

Les maladies fongiques courantes : mildiou et pourriture des racines

Le mildiou est l’une des maladies fongiques les plus redoutables pour le coléus. Il est causé par un champignon qui se développe dans des conditions d’humidité élevée, de températures fraîches et de mauvaise circulation de l’air. Les premiers symptômes apparaissent généralement sur les feuilles sous forme de taches jaunes, anguleuses, sur la face supérieure. Si tu retournes la feuille, tu pourras observer un fin duvet grisâtre ou violacé, qui correspond aux spores du champignon. Si la maladie n’est pas contrôlée, les feuilles finissent par brunir, se dessécher et tomber, pouvant entraîner la défoliation complète et la mort de la plante.

La pourriture des racines, souvent causée par des champignons comme le Pythium ou le Phytophthora, est un autre problème majeur directement lié à un excès d’eau. Un sol constamment détrempé, mal drainé ou des arrosages trop fréquents privent les racines d’oxygène et créent des conditions idéales pour le développement de ces pathogènes. Les symptômes en surface sont trompeurs : la plante flétrit, comme si elle manquait d’eau, ses feuilles jaunissent et sa croissance stagne. Le véritable problème se situe sous terre, où les racines deviennent brunes, molles et se désagrègent.

La pourriture du collet, ou pourriture de la tige, est une autre manifestation d’une infection fongique favorisée par l’humidité. Elle affecte la base de la tige, au niveau du sol. Tu remarqueras une lésion sombre et humide qui finit par ceinturer la tige, coupant la circulation de la sève entre les racines et les feuilles. La plante s’affaisse alors brutalement et meurt. Ce problème est souvent rencontré sur les jeunes plants et les boutures, dans un terreau trop humide et peu aéré.

Ces maladies fongiques sont beaucoup plus faciles à prévenir qu’à guérir. Une fois installées, il est souvent très difficile de sauver la plante, surtout en cas de pourriture des racines avancée. La clé de la réussite réside donc dans la mise en place de pratiques culturales qui défavorisent le développement de ces champignons. Une bonne gestion de l’arrosage, un substrat de qualité et une aération suffisante sont les piliers d’une culture saine et sans maladies.

Prévention et traitement des maladies fongiques

La prévention est de loin la meilleure approche pour lutter contre les maladies fongiques. Pour éviter le mildiou, assure une bonne circulation de l’air autour de tes plantes. Évite de les serrer les unes contre les autres. Lors de l’arrosage, applique l’eau directement au pied de la plante et évite de mouiller le feuillage. Si tu dois absolument arroser par aspersion, fais-le le matin pour que les feuilles aient le temps de sécher complètement avant la nuit. Si tu remarques des feuilles atteintes, supprime-les immédiatement et jette-les à la poubelle (pas au compost) pour limiter la propagation des spores.

Contre la pourriture des racines, la prévention est également primordiale et passe par une gestion irréprochable de l’arrosage. Utilise toujours un pot avec des trous de drainage et un substrat très drainant. N’arrose que lorsque la surface du terreau est sèche et ne laisse jamais d’eau stagner dans la soucoupe. En cas de doute, il vaut toujours mieux que ton coléus ait un peu soif plutôt que de le noyer. Une erreur d’arrosage occasionnelle est pardonnable, mais un sol constamment détrempé est une condamnation quasi certaine.

Si tu penses que ta plante souffre d’un début de pourriture racinaire, tu peux tenter une opération de sauvetage. Dépote délicatement la plante et examine la motte. Coupe toutes les racines sombres, molles et pourries avec un sécateur désinfecté, en ne gardant que les racines saines (blanches et fermes). Saupoudre les coupes avec un peu de poudre de charbon de bois pour ses propriétés antifongiques et asséchantes. Rempote ensuite la plante dans un nouveau pot avec un substrat frais, sain et très drainant. Arrose très modérément et place la plante à l’ombre le temps qu’elle se remette du choc.

En cas d’attaque avérée de mildiou, des traitements fongicides peuvent être utilisés, en privilégiant les solutions les moins nocives pour l’environnement. La bouillie bordelaise (à base de cuivre) ou des traitements à base de soufre peuvent être efficaces en pulvérisation, mais ils sont à utiliser avec précaution. Des solutions plus douces comme les décoctions de prêle, riches en silice, peuvent être utilisées en prévention pour renforcer les défenses de la plante. Cependant, rappelle-toi que la meilleure lutte reste la prévention par des pratiques de culture saines.

Créer un environnement sain pour minimiser les risques

Pour minimiser les risques de maladies et d’attaques de ravageurs, l’objectif est de créer un environnement de culture qui soit le plus favorable possible au coléus et le plus défavorable possible à ses ennemis. Cela commence par le choix d’un substrat de qualité, stérile et bien drainant. Un bon terreau limite les risques de voir se développer des champignons pathogènes présents dans un sol de mauvaise qualité. Lors du rempotage, nettoie et désinfecte toujours tes pots, surtout s’ils ont déjà servi, pour éliminer toute trace de maladie.

La gestion de l’environnement aérien est tout aussi cruciale. Une bonne circulation de l’air est l’ennemi numéro un des maladies fongiques et de certains insectes. Si tu cultives tes coléus en intérieur ou en serre, n’hésite pas à aérer la pièce quotidiennement, même en hiver. Un petit ventilateur fonctionnant à faible vitesse peut également aider à faire circuler l’air dans les zones de culture denses. L’espacement adéquat entre les plantes est également essentiel pour permettre à l’air de passer et aux feuilles de sécher rapidement.

L’hygiène générale de ton espace de culture est un facteur important. Retire régulièrement les feuilles mortes ou jaunies de la plante et de la surface du pot. Ces débris végétaux en décomposition peuvent abriter des spores de champignons ou des œufs de parasites. De même, garde tes outils de jardinage (sécateurs, ciseaux) propres et désinfecte-les régulièrement avec de l’alcool, surtout lorsque tu passes d’une plante à une autre, pour éviter de propager des maladies.

Enfin, favorise la biodiversité dans ton jardin si tu cultives tes coléus en extérieur. En attirant des insectes auxiliaires comme les coccinelles, les syrphes ou les chrysopes, tu bénéficieras d’une armée de prédateurs naturels qui réguleront les populations de pucerons et autres ravageurs. Pour ce faire, plante des fleurs mellifères (comme les soucis, la bourrache ou l’aneth) à proximité de tes coléus. Un écosystème de jardin équilibré est la forme de prévention la plus durable et la plus efficace qui soit.

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