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Les maladies et les ravageurs du citronnier

Daria · 25.03.2025.

Bien que le citronnier soit un arbre relativement robuste, il n’est pas à l’abri des attaques de divers ravageurs et du développement de certaines maladies. Une surveillance régulière et une bonne connaissance des principaux ennemis de cet agrume sont essentielles pour pouvoir intervenir rapidement et efficacement. La plupart des problèmes peuvent être évités grâce à de bonnes pratiques culturales qui visent à maintenir la plante dans un état de vigueur optimal. Une plante saine est en effet beaucoup plus résistante aux agressions. Cet article présente les maladies et les ravageurs les plus courants du citronnier et propose des solutions pour les prévenir et les traiter.

Les problèmes rencontrés par les citronniers sont souvent liés à leurs conditions de culture, en particulier lorsqu’ils sont cultivés en intérieur ou sous serre. Un manque d’aération, une atmosphère trop sèche ou un excès d’humidité sont des facteurs qui favorisent l’apparition de nombreux parasites et maladies fongiques. La prévention est donc la meilleure des stratégies : il faut assurer une bonne circulation de l’air autour de la plante, gérer l’arrosage avec rigueur et éviter les situations de stress.

Parmi les ravageurs, les plus fréquents sont les insectes piqueurs-suceurs qui se nourrissent de la sève de la plante, l’affaiblissant et pouvant transmettre des maladies. Les pucerons, les cochenilles et les araignées rouges sont les principaux coupables. Leur présence est souvent trahie par des signes indirects comme des feuilles collantes, l’apparition de fumagine (un champignon noir qui se développe sur le miellat) ou un ralentissement de la croissance.

Du côté des maladies, ce sont principalement les affections fongiques qui menacent le citronnier. Celles-ci sont favorisées par un excès d’humidité sur le feuillage ou au niveau des racines. La pourriture des racines, due à un sol trop humide et mal drainé, est l’une des maladies les plus graves. D’autres champignons peuvent affecter les feuilles et les fruits, causant des taches et des déformations. Une bonne gestion de l’environnement de la plante est donc cruciale pour limiter ces risques.

Les principaux ravageurs du citronnier

Les cochenilles sont parmi les ravageurs les plus courants et les plus tenaces du citronnier. Il en existe deux types principaux : les cochenilles farineuses, qui forment de petits amas blancs cotonneux à l’aisselle des feuilles et le long des nervures, et les cochenilles à bouclier, qui se protègent sous une petite carapace brune ou noire. Elles affaiblissent la plante en aspirant la sève et sécrètent un miellat collant qui favorise le développement de la fumagine.

Les pucerons sont de petits insectes, généralement verts ou noirs, qui s’attaquent principalement aux jeunes pousses tendres et aux boutons floraux. Ils se multiplient très rapidement et peuvent former des colonies denses qui déforment les nouvelles feuilles et freinent la croissance. Comme les cochenilles, ils produisent du miellat, attirant les fourmis et favorisant la fumagine. Une forte infestation peut considérablement affaiblir l’arbre.

Les araignées rouges sont en réalité de minuscules acariens, à peine visibles à l’œil nu, qui prospèrent dans les atmosphères chaudes et sèches, typiques de nos intérieurs en hiver. Elles tissent de fines toiles sur la face inférieure des feuilles et piquent les cellules végétales pour se nourrir. Les feuilles attaquées prennent un aspect grisâtre ou plombé, se mouchetent de points jaunes et peuvent finir par se dessécher et tomber.

Un autre ravageur à surveiller est la mineuse des agrumes, une petite chenille qui creuse des galeries sinueuses et argentées à l’intérieur des jeunes feuilles. Bien que les dégâts soient principalement esthétiques et n’affectent généralement pas la santé globale d’un arbre adulte, une forte attaque sur un jeune plant peut ralentir sa croissance. Les feuilles attaquées se recroquevillent et se déforment.

Les maladies fongiques courantes

La pourriture des racines, causée par des champignons comme le Phytophthora, est la maladie la plus redoutable pour le citronnier. Elle est presque toujours la conséquence d’un excès d’arrosage et d’un mauvais drainage du sol. Les racines asphyxiées par l’eau deviennent vulnérables à l’infection. Les symptômes visibles sur la partie aérienne sont un jaunissement et une chute des feuilles, un flétrissement général de la plante malgré un sol humide, et un dépérissement des branches.

La fumagine n’est pas une maladie qui attaque directement la plante, mais un champignon noir qui se développe sur le miellat sucré sécrété par les pucerons et les cochenilles. Ce dépôt fuligineux recouvre les feuilles et les tiges, ce qui est non seulement inesthétique, mais peut également réduire la photosynthèse en bloquant la lumière. La présence de fumagine est donc un indicateur fiable d’une infestation par des insectes piqueurs-suceurs qu’il faut traiter en priorité.

L’oïdium, aussi connu sous le nom de « maladie du blanc », est un autre champignon qui peut affecter le citronnier, bien que ce soit moins fréquent. Il se manifeste par l’apparition d’un feutrage poudreux et blanc sur les feuilles, les jeunes pousses et parfois les fleurs. Il se développe par temps chaud et humide avec une faible circulation de l’air. Si elle n’est pas contrôlée, cette maladie peut entraîner une déformation des feuilles et une chute prématurée des fleurs.

D’autres maladies fongiques, comme l’anthracnose, peuvent provoquer l’apparition de taches brunes ou noires sur les feuilles, les tiges et les fruits, surtout dans des conditions d’humidité élevée. La prévention passe par une bonne aération de la ramure, en évitant de mouiller le feuillage lors de l’arrosage et en supprimant les parties atteintes dès leur apparition pour limiter la propagation des spores.

Les stratégies de prévention

La meilleure lutte contre les maladies et les ravageurs est la prévention. Maintenir le citronnier dans des conditions de culture optimales est la première ligne de défense. Cela inclut une exposition adéquate à la lumière, un arrosage maîtrisé, une fertilisation équilibrée et une bonne circulation de l’air. Une plante forte et en bonne santé est naturellement plus apte à résister aux agressions.

Une inspection régulière et minutieuse de la plante est cruciale. En examinant l’arbre sous toutes ses coutures au moins une fois par semaine, on peut détecter les premiers signes d’une infestation ou d’une maladie et agir immédiatement, avant que le problème ne prenne de l’ampleur. Il est beaucoup plus facile de se débarrasser de quelques cochenilles que d’une colonie entière bien installée.

Assurer une bonne hygiène autour de la plante est également important. Il faut ramasser et éliminer les feuilles mortes tombées sur le substrat, car elles peuvent abriter des spores de champignons ou des œufs de parasites. De même, il est essentiel de nettoyer et de désinfecter régulièrement les outils de taille (sécateurs, ciseaux) pour éviter de transmettre des maladies d’une plante à l’autre.

Enfin, pour les citronniers cultivés en pot, il faut veiller à la qualité de l’environnement intérieur, surtout en hiver. L’air sec de nos maisons favorise les araignées rouges. Augmenter l’humidité ambiante en vaporisant le feuillage ou en utilisant un humidificateur peut grandement limiter ce risque. Éviter les courants d’air froids et les chocs thermiques contribue également à réduire le stress de la plante et à la maintenir en bonne santé.

Les méthodes de lutte biologique et naturelle

Lorsque les ravageurs sont présents, il est préférable de commencer par des méthodes de lutte douces et respectueuses de l’environnement. Pour un petit nombre de cochenilles ou de pucerons, un retrait manuel est souvent possible. On peut utiliser un coton-tige imbibé d’alcool à 70° ou d’eau savonneuse pour déloger les cochenilles et nettoyer les feuilles.

Une pulvérisation de savon noir est une solution très efficace contre de nombreux insectes à corps mou comme les pucerons et les jeunes cochenilles. On dilue une cuillère à soupe de savon noir liquide dans un litre d’eau tiède, puis on pulvérise cette solution sur tout le feuillage, en insistant sur le dessous des feuilles. Le savon agit par contact en asphyxiant les insectes. Il faut rincer le feuillage à l’eau claire quelques heures après le traitement.

L’huile de neem est un autre excellent insecticide et fongicide naturel. Extraite des graines du margousier, elle agit comme un répulsif, perturbe le système hormonal des insectes et a une action préventive contre certains champignons. On l’utilise diluée dans l’eau avec un peu de savon noir pour servir d’émulsifiant. Des pulvérisations régulières en préventif ou en curatif peuvent aider à maintenir la plante saine.

La lutte biologique, qui consiste à introduire des prédateurs naturels des ravageurs, est également une option, surtout en serre ou en véranda. Les larves de coccinelles, par exemple, sont de grandes consommatrices de pucerons. De même, certains acariens prédateurs peuvent être utilisés pour contrôler les populations d’araignées rouges. Ces solutions écologiques permettent de rétablir un équilibre naturel.

Quand recourir aux traitements chimiques

L’utilisation de produits chimiques de synthèse devrait toujours être considérée en dernier recours, lorsque les méthodes de lutte biologique et naturelle se sont avérées insuffisantes face à une infestation massive qui menace la survie de la plante. Ces produits peuvent être efficaces, mais ils ne sont pas sans risques pour l’environnement, la faune auxiliaire (comme les abeilles) et la santé humaine.

Si l’on doit utiliser un insecticide ou un fongicide chimique, il est impératif de choisir un produit homologué, portant la mention « Emploi autorisé dans les jardins », et spécifiquement conçu pour les agrumes ou les arbres fruitiers. Il faut lire attentivement et respecter scrupuleusement les instructions du fabricant concernant le dosage, les conditions d’application et les précautions d’emploi (port de gants, de masque, etc.).

L’application doit être faite de préférence le soir, en l’absence de vent et de pluie, pour maximiser l’efficacité du produit et minimiser les risques pour les insectes pollinisateurs. Il faut pulvériser le produit de manière uniforme sur l’ensemble de la plante, y compris le dessous des feuilles. Il est également crucial de respecter le délai avant récolte (DAR) indiqué sur l’emballage, c’est-à-dire la période à attendre entre le dernier traitement et la cueillette des fruits pour la consommation.

Il est important de noter que l’utilisation répétée du même produit chimique peut entraîner le développement de résistances chez les ravageurs. Il est donc conseillé d’alterner les matières actives si plusieurs traitements sont nécessaires. Cependant, la meilleure approche reste de se concentrer sur la prévention et les méthodes de lutte intégrée pour ne pas avoir à en arriver à ces solutions extrêmes.

📷 Pixabay

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