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Les maladies et les ravageurs du basilic

Daria · 08.08.2025.

Bien que le basilic soit réputé pour sa robustesse, il n’est pas à l’abri des attaques de certaines maladies et de la convoitise de divers ravageurs. Une culture saine et productive passe inévitablement par la capacité à identifier rapidement ces menaces et à y répondre de manière appropriée et respectueuse de l’environnement. Les conditions de culture jouent un rôle prépondérant dans l’apparition de ces problèmes ; une humidité excessive, un manque d’aération ou un sol appauvri peuvent rendre la plante plus vulnérable. Apprendre à reconnaître les premiers symptômes et à mettre en place des stratégies de prévention efficaces est la meilleure défense pour protéger vos précieuses herbes aromatiques et garantir des récoltes saines et abondantes.

Les maladies fongiques les plus courantes

Le basilic est particulièrement sensible à plusieurs maladies causées par des champignons microscopiques, qui se développent surtout par temps chaud et humide. La plus redoutable et la plus fréquente est le mildiou du basilic (Peronospora belbahrii). Il se manifeste par un jaunissement des feuilles, souvent délimité par les nervures, qui peut être confondu avec une carence nutritionnelle. Le signe distinctif se trouve au revers des feuilles : un duvet gris violacé, poudreux, qui correspond aux spores du champignon. La maladie progresse rapidement, provoquant le brunissement et la chute des feuilles, et peut anéantir une culture en peu de temps.

Une autre maladie fongique courante est la pourriture grise, ou botrytis. Elle se développe souvent sur des plantes affaiblies ou blessées, ou sur les fleurs en fin de vie. Elle se caractérise par l’apparition de taches brunâtres et molles sur les feuilles et les tiges, qui se couvrent ensuite d’un feutrage grisâtre caractéristique. L’excès d’humidité et le manque de circulation d’air sont les principaux facteurs favorisant son apparition. La suppression immédiate des parties atteintes est cruciale pour limiter sa propagation.

La fonte des semis est une maladie qui affecte les très jeunes plantules. Elle est causée par divers champignons du sol (Pythium, Rhizoctonia) qui attaquent la base de la tige, provoquant son amincissement, son noircissement et son effondrement. Les plantules semblent alors « coupées » au niveau du sol. Un terreau de semis de qualité et stérile, des semis pas trop denses et une gestion rigoureuse de l’humidité sont les meilleures préventions contre ce problème redoutable.

La prévention est la clé de la lutte contre ces maladies. Assurez un espacement suffisant entre les plants pour une bonne aération, arrosez toujours au pied sans mouiller le feuillage, et favorisez une exposition bien ensoleillée. Dès l’apparition des premiers symptômes de mildiou ou de botrytis, retirez et détruisez immédiatement les feuilles ou les plants touchés pour éviter la contagion. Évitez de composter les débris de plantes malades.

La gestion de la fusariose du basilic

La fusariose vasculaire du basilic (causée par Fusarium oxysporum f. sp. basilicum) est une maladie grave qui affecte le système vasculaire de la plante. Le champignon, présent dans le sol, pénètre par les racines et obstrue les vaisseaux qui transportent l’eau et les nutriments. Les symptômes sont un flétrissement soudain, un retard de croissance, des stries brunes sur les tiges et un jaunissement unilatéral (un seul côté de la plante ou d’une feuille). Finalement, la plante entière se dessèche et meurt.

Il n’existe aucun traitement curatif efficace contre la fusariose une fois que la plante est infectée. La lutte est donc exclusivement préventive. Le champignon peut survivre de nombreuses années dans le sol, il est donc essentiel de pratiquer une rotation des cultures stricte en pleine terre. Ne replantez pas de basilic ou d’autres plantes de la même famille (Lamiacées) au même endroit pendant au moins trois à quatre ans. L’utilisation de terreau sain et neuf pour les cultures en pot est également impérative.

La transmission du champignon peut se faire par des semences contaminées, des plants infectés, des outils de jardinage ou même de la terre collée à vos chaussures. Il est donc important d’acheter des semences et des plants certifiés sains auprès de fournisseurs réputés. Nettoyez et désinfectez toujours vos outils, surtout si vous avez travaillé dans une zone potentiellement infectée.

La meilleure stratégie de prévention est de choisir des variétés de basilic résistantes à la fusariose. De nombreuses variétés modernes, notamment certaines variétés de basilic ‘Genovese’, ont été développées pour leur résistance à cette maladie. Si vous avez déjà rencontré des problèmes de fusariose dans votre jardin, opter pour ces variétés résistantes est la solution la plus sûre pour pouvoir continuer à cultiver du basilic avec succès.

Identifier et contrôler les pucerons et aleurodes

Les pucerons sont de petits insectes piqueurs-suceurs qui s’attaquent souvent aux jeunes pousses tendres et aux nouvelles feuilles du basilic. Ils se regroupent en colonies denses, généralement sur la face inférieure des feuilles ou sur les tiges. En se nourrissant de la sève, ils affaiblissent la plante, provoquent le recroquevillement et le jaunissement des feuilles. De plus, ils excrètent une substance collante et sucrée appelée miellat, sur laquelle peut se développer un champignon noir, la fumagine, qui réduit la photosynthèse.

Les aleurodes, ou mouches blanches, sont de minuscules insectes blancs qui s’envolent en nuage lorsqu’on agite la plante. Comme les pucerons, elles se nourrissent de la sève et se trouvent principalement sous les feuilles. Leurs dégâts sont similaires : affaiblissement de la plante, jaunissement du feuillage et production de miellat favorisant la fumagine. Elles apprécient particulièrement les atmosphères chaudes et confinées, et peuvent être un problème en serre ou en intérieur.

La lutte contre ces insectes doit commencer dès leur apparition. Pour une infestation limitée, un simple jet d’eau puissant peut suffire à les déloger. Vous pouvez également les écraser manuellement. Si l’attaque est plus importante, une pulvérisation de savon noir dilué dans de l’eau (environ 15-30 ml de savon liquide pour 1 litre d’eau) est une solution efficace et écologique. Le savon agit par contact en asphyxiant les insectes, il faut donc bien pulvériser sur toutes les parties de la plante, y compris sous les feuilles.

Pour encourager la lutte biologique, favorisez la présence d’auxiliaires naturels dans votre jardin, comme les coccinelles (grandes prédatrices de pucerons), les syrphes ou les chrysopes. Planter des fleurs attractives pour ces insectes (capucines, soucis, aneth) à proximité de votre basilic peut aider à maintenir un équilibre naturel. Pour les aleurodes, des pièges chromatiques jaunes englués peuvent capturer une partie des adultes volants.

La lutte contre les limaces et les escargots

Les limaces et les escargots sont particulièrement friands des jeunes plants de basilic et de leurs feuilles tendres. Leurs attaques sont facilement reconnaissables aux trous irréguliers qu’ils laissent sur les feuilles et aux traces de bave brillantes qu’ils laissent sur leur passage. Ils sont principalement actifs la nuit ou par temps humide et peuvent causer des dégâts considérables en très peu de temps, allant jusqu’à dévorer entièrement de jeunes plants.

La prévention passe par la modification de leur environnement pour le rendre moins accueillant. Évitez les paillages trop épais et trop humides juste au pied des jeunes plants, qui leur offrent un abri idéal. Arrosez de préférence le matin pour que la surface du sol ait le temps de sécher avant la nuit. Une inspection nocturne à la lampe de poche permet de les repérer et de les retirer manuellement, ce qui reste l’une des méthodes les plus efficaces.

La mise en place de barrières physiques peut être très efficace. Un cordon de cendre de bois, de sciure, de coquilles d’œufs écrasées ou de marc de café disposé autour des plants peut dissuader les gastéropodes de s’approcher. Ces barrières doivent cependant être renouvelées après chaque pluie. Des barrières en cuivre (rubans adhésifs ou cercles à enfoncer dans le sol) sont également très efficaces, car le contact avec le cuivre leur procure une légère décharge électrique désagréable.

Les pièges sont une autre option populaire. Le piège à bière est un classique : un récipient enterré au niveau du sol et rempli de bière attire les limaces qui s’y noient. Il doit être vidé régulièrement. Il existe également dans le commerce des granulés à base de phosphate de fer, autorisés en agriculture biologique. Ils sont efficaces et ne sont pas toxiques pour les animaux domestiques, la faune sauvage ou les vers de terre, contrairement aux anciens granulés à base de métaldéhyde, qui sont à proscrire.

Stratégies de prévention et traitements naturels

La meilleure stratégie de lutte reste la prévention. Une plante saine, vigoureuse, cultivée dans de bonnes conditions (bon ensoleillement, sol drainant, arrosage adéquat) est naturellement plus résistante aux maladies et aux ravageurs. Le choix de variétés résistantes, notamment à la fusariose et au mildiou, est également un élément clé de la réussite. La diversité au jardin, en mélangeant les cultures et en implantant des plantes compagnes, favorise un écosystème équilibré où les populations de ravageurs sont naturellement régulées.

Le compagnonnage est une pratique intéressante. On dit que la plantation d’ail ou de ciboulette à proximité du basilic peut aider à repousser certains insectes, tandis que les capucines peuvent servir de « plante piège » en attirant les pucerons sur elles. La présence de fleurs mellifères comme la bourrache ou le calendula attire les insectes pollinisateurs et les auxiliaires, qui participent à la santé globale du potager.

En cas d’attaque avérée, privilégiez toujours les traitements naturels et les solutions de biocontrôle. En plus de la solution de savon noir, des macérations de plantes peuvent être utilisées en pulvérisation. Une macération d’ail, par exemple, a des propriétés répulsives et fongicides qui peuvent aider à contenir les maladies fongiques à leur tout début. Une décoction de prêle, riche en silice, peut être pulvérisée pour renforcer les tissus de la plante et la rendre plus résistante aux champignons.

Enfin, une bonne hygiène au jardin est primordiale. Ramassez et détruisez les feuilles malades tombées au sol. Nettoyez vos outils de taille entre chaque plante, surtout si vous suspectez une maladie. Ne mettez jamais au compost des plants de basilic malades, car cela pourrait contaminer votre compost et propager le problème l’année suivante. Une gestion proactive et observatrice est le secret d’un jardin sain.

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