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Les maladies et les ravageurs du bacopa

Daria · 27.04.2025.

Bien que le bacopa soit une plante relativement robuste et peu sujette aux problèmes, il n’est pas totalement à l’abri des maladies et des attaques de ravageurs. Une culture dans des conditions optimales, avec une bonne circulation de l’air, un arrosage maîtrisé et une fertilisation adéquate, constitue la meilleure des préventions. Cependant, il est essentiel pour tout jardinier de savoir identifier les premiers signes d’une infestation ou d’une maladie afin d’intervenir rapidement et efficacement. Une vigilance constante te permettra de protéger tes plantes et de garantir qu’elles restent saines et florifères tout au long de la saison, en privilégiant toujours les méthodes de lutte les plus respectueuses de l’environnement.

Les problèmes les plus fréquents rencontrés sur le bacopa sont souvent liés à des erreurs de culture. Un excès d’humidité est la porte ouverte aux maladies fongiques. La plus redoutable est la pourriture des racines et du collet, causée par des champignons comme le Pythium ou le Phytophthora. Elle se manifeste par un flétrissement soudain de la plante, un jaunissement du feuillage et une base de tige qui devient molle et brune. Malheureusement, une fois installée, cette maladie est souvent fatale. La prévention, passant par un drainage impeccable et un arrosage contrôlé, est donc cruciale.

Parmi les autres maladies fongiques, l’oïdium (ou « blanc ») peut parfois apparaître. Il se reconnaît à un feutrage blanc poudreux sur les feuilles, les tiges et parfois les fleurs. Il se développe par temps chaud et humide, surtout lorsque l’air circule mal. Le botrytis, ou pourriture grise, est un autre champignon qui se développe dans des conditions similaires et attaque les fleurs fanées et les tiges, les recouvrant d’un duvet grisâtre. Pour ces deux maladies, la suppression des parties atteintes et l’amélioration de la ventilation sont les premières mesures à prendre.

Côté ravageurs, le bacopa peut être la cible des insectes piqueurs-suceurs les plus courants. Les pucerons, petits insectes verts, noirs ou roses, s’agglutinent souvent sur les jeunes pousses et les boutons floraux, affaiblissant la plante en se nourrissant de sa sève. Les aleurodes, ou mouches blanches, s’envolent en nuage lorsqu’on agite la plante et se cachent sous les feuilles. Enfin, les araignées rouges, de minuscules acariens à peine visibles à l’œil nu, tissent de fines toiles et provoquent un jaunissement et un aspect grisonnant du feuillage, particulièrement par temps chaud et sec.

L’identification des principaux ravageurs

Savoir qui attaque ta plante est la première étape pour choisir la bonne stratégie de lutte. Les pucerons sont faciles à repérer. Ils forment des colonies denses sur les extrémités tendres des tiges. Leur présence est souvent trahie par un miellat collant qu’ils excrètent, sur lequel peut se développer un champignon noir, la fumagine. Ce miellat attire également les fourmis, qui les élèvent pour s’en nourrir. Un amas de pucerons affaiblit la croissance et peut déformer les jeunes feuilles.

Les aleurodes, ou mouches blanches, sont de petits insectes volants qui ressemblent à de minuscules papillons de nuit blancs. Ils se tiennent principalement au revers des feuilles, où ils pondent leurs œufs et se nourrissent de la sève. Lorsqu’on secoue la plante, ils s’envolent en un nuage caractéristique avant de revenir se poser. Leurs piqûres provoquent un affaiblissement de la plante et, comme les pucerons, ils produisent un miellat qui favorise la fumagine. Ils sont particulièrement fréquents dans les serres ou les vérandas.

Les araignées rouges sont en réalité des acariens et non des insectes. Elles sont extrêmement petites et difficiles à voir. Leurs dégâts sont plus faciles à identifier : le feuillage prend un aspect plombé, grisâtre ou jaunâtre, avec de minuscules points de décoloration. En cas de forte infestation, de très fines toiles d’araignée peuvent être visibles entre les feuilles et les tiges. Ces ravageurs prospèrent dans les atmosphères chaudes et sèches et détestent l’humidité. Un feuillage qui jaunit rapidement en plein été doit faire suspecter leur présence.

Moins fréquents sur le bacopa mais possibles, les thrips sont de minuscules insectes allongés qui piquent les cellules des feuilles et des fleurs pour s’en nourrir. Leurs dégâts se manifestent par des taches argentées ou décolorées sur le feuillage et des déformations sur les fleurs. Les chenilles de divers papillons peuvent également s’attaquer aux feuilles, les dévorant et laissant des trous bien visibles. Une inspection régulière permet de repérer ces indésirables avant qu’ils ne causent des dommages importants.

Les maladies fongiques courantes

La pourriture des racines, causée par un excès d’eau, est la maladie la plus grave pour le bacopa. Les champignons pathogènes du sol (Pythium, Fusarium, Phytophthora) prolifèrent dans un substrat asphyxiant et s’attaquent au système racinaire. Les racines deviennent brunes, molles et se désagrègent. La plante ne peut plus absorber l’eau ni les nutriments, ce qui explique son flétrissement paradoxal malgré un sol humide. La prévention est la seule arme : un pot bien drainé, un substrat léger, et un arrosage adapté.

L’oïdium est une maladie fongique très reconnaissable. Il forme un dépôt poudreux et blanc à la surface des feuilles, qui peuvent finir par se déformer et se dessécher. Contrairement à beaucoup d’autres champignons, l’oïdium n’a pas besoin d’eau liquide sur les feuilles pour se développer ; une forte humidité atmosphérique et une mauvaise circulation de l’air lui suffisent. Il apparaît souvent lorsque les nuits sont fraîches et humides et les journées chaudes et sèches.

Le botrytis, ou pourriture grise, est un autre champignon opportuniste qui s’attaque aux tissus affaiblis ou morts. Il se développe souvent sur les fleurs fanées qui ne sont pas retirées, surtout par temps humide et frais. Il se manifeste par des taches brunes qui se couvrent rapidement d’un duvet grisâtre caractéristique. De là, il peut se propager aux tiges et aux feuilles saines. Retirer régulièrement les fleurs fanées et éviter de mouiller le feuillage sont de bonnes pratiques pour l’éviter.

Plus rarement, le bacopa peut être touché par des taches foliaires causées par divers champignons. Celles-ci se présentent comme des taches rondes, brunes ou noires, parfois avec un halo jaune, qui apparaissent sur les feuilles. En général, ces maladies ne sont pas très graves si l’attaque reste limitée. Il suffit de retirer les feuilles atteintes dès leur apparition et d’améliorer les conditions de culture, notamment en assurant une bonne ventilation et en évitant de mouiller les feuilles lors de l’arrosage.

Les méthodes de lutte biologique et écologique

Face aux ravageurs, la première réponse ne devrait pas être chimique. Un simple jet d’eau puissant peut suffire à déloger une colonie de pucerons naissante. Pour une action plus forte, une pulvérisation d’eau savonneuse (avec du savon noir ou du savon de Marseille) est très efficace. Le savon dissout la cuticule protectrice des insectes à corps mou comme les pucerons et les aleurodes, qui meurent ensuite par déshydratation. Il faut bien rincer la plante à l’eau claire quelques heures après le traitement.

L’huile de neem est un autre excellent allié du jardinier bio. Extraite des graines du margousier, elle a des propriétés insecticides, fongicides et répulsives. Pulvérisée sur le feuillage, elle agit par contact et par ingestion sur un large spectre d’insectes (pucerons, aleurodes, thrips) et perturbe leur cycle de reproduction. Elle est également efficace en prévention contre certaines maladies fongiques comme l’oïdium. Il faut l’appliquer de préférence le soir, car elle peut être photosensible.

Pour lutter contre les araignées rouges, l’arme la plus simple est l’eau. Ces acariens détestent l’humidité. Des pulvérisations régulières d’eau (de préférence non calcaire) sur et sous le feuillage peuvent suffire à contenir une infestation légère. Encourager la présence de leurs prédateurs naturels, comme les coccinelles, les chrysopes ou de petits acariens prédateurs (Phytoseiulus persimilis), est la solution la plus durable dans un écosystème de jardin équilibré.

Contre les maladies fongiques, les purins de plantes sont des traitements préventifs et curatifs efficaces. Le purin de prêle, riche en silice, renforce les parois cellulaires de la plante et la rend plus résistante aux champignons. Une décoction d’ail a également des propriétés fongicides reconnues. Le bicarbonate de soude, dilué dans l’eau avec un peu de savon noir comme agent mouillant, peut être pulvérisé pour lutter contre l’oïdium en modifiant le pH à la surface de la feuille, le rendant défavorable au champignon.

La prévention : la meilleure stratégie

La meilleure façon de lutter contre les maladies et les ravageurs est de ne pas avoir à le faire. Une plante saine et vigoureuse, cultivée dans des conditions optimales, est naturellement plus résistante. Tout commence par le choix d’un terreau de qualité et d’un pot assurant un drainage parfait. Un sol qui reste constamment détrempé est la principale cause de problèmes. Il faut donc ajuster l’arrosage aux besoins réels de la plante.

Assurer une bonne circulation de l’air est fondamental. Ne serre pas trop tes plantes les unes contre les autres dans tes jardinières. Un espacement adéquat permet au feuillage de sécher rapidement après la pluie ou l’arrosage, ce qui limite grandement le risque de développement de maladies fongiques. Choisis également un emplacement où l’air circule bien, mais sans être exposé à des vents violents qui pourraient endommager la plante.

Une fertilisation équilibrée joue un rôle important dans la résistance de la plante. Un excès d’azote produit des tissus mous et gorgés d’eau, qui sont une cible de choix pour les pucerons et les maladies. À l’inverse, une plante carencée est affaiblie et plus sensible à toutes les agressions. Un engrais pour plantes fleuries, riche en phosphore et en potassium, contribue à renforcer les défenses naturelles de la plante.

Enfin, une hygiène rigoureuse au jardin est une mesure préventive simple mais efficace. Retire régulièrement les feuilles jaunes ou malades ainsi que les fleurs fanées, qui peuvent être des foyers d’infection pour le botrytis. Nettoie tes outils de taille entre chaque plante pour ne pas propager d’éventuels pathogènes. Et surtout, pratique une surveillance régulière. En inspectant tes plantes de près et souvent, tu pourras détecter le moindre problème à son tout début, lorsqu’il est encore facile de le maîtriser avec des méthodes douces.

Quand recourir aux traitements chimiques ?

L’utilisation de produits phytosanitaires chimiques devrait toujours être considérée comme le dernier recours, lorsque toutes les autres méthodes ont échoué et que la plante est en péril. Ces produits ne sont pas sélectifs et peuvent tuer les insectes utiles (pollinisateurs, prédateurs naturels) au même titre que les ravageurs. Leur utilisation peut également avoir un impact négatif sur l’environnement et ta santé. Si tu dois y recourir, choisis le produit le plus spécifique possible pour le problème identifié.

Avant d’acheter et d’utiliser un insecticide ou un fongicide de synthèse, lis attentivement l’étiquette. Assure-toi que le produit est homologué pour l’usage que tu veux en faire et qu’il est efficace contre le ravageur ou la maladie ciblée. Respecte scrupuleusement les doses, les conditions d’application (température, absence de vent, etc.) et les délais avant récolte s’il y a lieu. Porte des équipements de protection individuelle appropriés (gants, masque) lors de la préparation et de l’application du produit.

Pour une application efficace et sécuritaire, traite de préférence en fin de journée. Cela évite les risques de brûlure du feuillage par le soleil et limite l’impact sur les insectes pollinisateurs comme les abeilles, qui sont moins actives à ce moment-là. Ne traite jamais par temps venteux pour éviter la dispersion du produit, ni juste avant une pluie qui le rincerait et le rendrait inefficace. Cible bien les zones atteintes, en n’oubliant pas le dessous des feuilles où se cachent de nombreux ravageurs.

Après un traitement chimique, il est important de surveiller la plante et l’environnement. Évalue l’efficacité du traitement après quelques jours. Parfois, une seule application ne suffit pas et il faut la renouveler selon les indications du fabricant. Sois conscient que l’utilisation répétée du même produit chimique peut entraîner l’apparition de résistances chez les ravageurs ou les maladies. L’idéal est d’alterner les matières actives et, une fois l’infestation maîtrisée, de revenir à des pratiques de prévention pour éviter qu’elle ne réapparaisse.

📷: DeavmiCC BY-SA 3.0, via Wikimedia Commons

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