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Les besoins nutritionnels et la fertilisation de la fleur de gouttelette

Daria · 18.04.2025.

Pour soutenir sa floraison exceptionnellement généreuse et prolongée, qui s’étend du printemps aux premières gelées, l’Osteospermum est une plante qui requiert un apport nutritionnel conséquent et régulier. En effet, la production continue de nouvelles fleurs est un processus énergivore qui épuise rapidement les réserves nutritives disponibles dans le sol, particulièrement dans le volume limité d’un pot ou d’une jardinière. Une fertilisation bien conduite est donc un pilier essentiel de son entretien, au même titre que l’arrosage et l’exposition au soleil. Elle permet non seulement de stimuler la quantité de fleurs, mais aussi d’améliorer leur qualité, l’intensité de leurs couleurs et la vigueur générale de la plante, la rendant plus résistante face aux maladies et aux ravageurs.

La nutrition de l’Osteospermum repose sur un équilibre entre trois macro-éléments principaux, connus sous le sigle NPK : l’azote (N), le phosphore (P) et le potassium (K). L’azote est essentiel pour la croissance du feuillage et des tiges, donnant à la plante une apparence saine et luxuriante. Le phosphore joue un rôle crucial dans le développement du système racinaire et, surtout, dans l’initiation de la floraison et la formation des boutons floraux. Enfin, le potassium contribue à la santé globale de la plante, en renforçant sa résistance aux stress environnementaux et en favorisant des couleurs de fleurs vives et intenses. Un bon engrais pour Osteospermum doit donc présenter un équilibre judicieux de ces trois éléments.

Pour une plante à fleurs comme l’Osteospermum, il est préférable de choisir un engrais où les teneurs en phosphore et en potassium sont légèrement supérieures ou au moins égales à la teneur en azote. Un excès d’azote favoriserait une croissance exubérante du feuillage au détriment de la floraison, ce qui n’est pas l’effet recherché. Les engrais liquides ou solubles dans l’eau, spécifiquement formulés pour les « plantes fleuries », « géraniums » ou « plantes de balcons », sont généralement très bien adaptés. Ils offrent une nutrition équilibrée et sont rapidement assimilables par la plante, ce qui permet d’obtenir des résultats visibles en peu de temps.

Le calendrier de fertilisation doit coïncider avec la période de croissance active de la plante. Il est recommandé de commencer les apports d’engrais au printemps, quelques semaines après la plantation ou le rempotage, une fois que la plante a commencé à produire de nouvelles pousses. La fréquence d’application la plus courante pour un engrais liquide est d’une fois toutes les deux semaines, en le diluant dans l’eau d’arrosage. Il est primordial de toujours respecter les dosages indiqués sur l’emballage du produit, car une surfertilisation peut brûler les racines et causer des dommages importants à la plante. À l’approche de l’automne, il faut progressivement espacer puis arrêter complètement les apports d’engrais pour permettre à la plante d’entrer en dormance.

Au-delà des macro-éléments, les oligo-éléments comme le fer, le magnésium, le manganèse ou le bore, bien que nécessaires en plus petites quantités, sont également vitaux pour la santé de la plante. Une carence en l’un de ces éléments peut entraîner des problèmes comme la chlorose (jaunissement des feuilles). Un engrais complet de bonne qualité contiendra normalement ces oligo-éléments. L’utilisation de compost bien mûr, incorporé au sol lors de la plantation, est aussi une excellente façon d’apporter une gamme complète de nutriments et d’améliorer la structure et la vie biologique du sol.

Choisir le bon type d’engrais

Le marché offre une vaste gamme d’engrais, et choisir le plus adapté pour l’Osteospermum peut sembler complexe. La distinction la plus importante se fait entre les engrais minéraux (chimiques) et les engrais organiques. Les engrais minéraux, comme les engrais liquides ou les granulés bleus, offrent des nutriments sous une forme directement assimilable par la plante, ce qui garantit une action rapide et un « coup de fouet » efficace pour stimuler la floraison. Ils sont particulièrement bien adaptés à la culture en pot où les nutriments doivent être fournis de manière régulière et contrôlée.

Les engrais organiques, quant à eux, sont issus de matières vivantes (végétales ou animales) comme le compost, le fumier, la corne broyée ou le sang séché. Leur action est plus lente et plus douce, car les nutriments doivent d’abord être décomposés par les micro-organismes du sol avant d’être disponibles pour la plante. Ils ont l’avantage d’améliorer durablement la structure et la fertilité du sol, en stimulant sa vie microbienne. Pour l’Osteospermum en pleine terre, l’incorporation de compost au moment de la plantation constitue une excellente base nutritive pour toute la saison.

Pour une culture optimale, il est souvent judicieux de combiner les deux approches. On peut préparer le sol ou le substrat avec un bon amendement organique comme le compost, qui fournira une nutrition de fond durable. Ensuite, pendant la haute saison de floraison, on complète avec des apports réguliers d’engrais liquide minéral, riche en phosphore et en potassium, pour soutenir l’effort intense de la plante. Cette stratégie duale assure à la fois la santé du sol à long terme et la performance de la floraison à court terme.

Parmi les options disponibles, les engrais à libération lente représentent un compromis intéressant. Présentés sous forme de cônes, de bâtonnets ou de granulés à mélanger au substrat lors de la plantation, ils diffusent les nutriments progressivement sur une période de plusieurs mois, au gré des arrosages et de la température. Cette méthode est très pratique car elle réduit la fréquence des interventions du jardinier. Cependant, elle offre un contrôle moins précis sur la nutrition que les engrais liquides, qui permettent d’ajuster les apports en fonction de l’état de la plante et de la phase de son développement.

Le calendrier de fertilisation au fil des saisons

Un programme de fertilisation efficace doit être synchronisé avec le cycle de vie de l’Osteospermum. Au début du printemps, au moment de la plantation ou du redémarrage de la végétation pour les plantes hivernées, il n’est pas nécessaire de fertiliser immédiatement. Il est préférable d’attendre deux à trois semaines que la plante soit bien installée et ait commencé à produire de nouvelles pousses. Un premier apport peut alors être fait pour encourager la croissance initiale, en utilisant par exemple un engrais équilibré.

C’est de la fin du printemps jusqu’à la fin de l’été que la fertilisation doit être la plus intensive et la plus régulière. Durant cette période de croissance maximale et de floraison abondante, la plante consomme une grande quantité d’énergie et de nutriments. L’application d’un engrais liquide pour plantes fleuries toutes les deux semaines est le rythme idéal pour soutenir cette performance. Il est important d’appliquer l’engrais sur un substrat déjà humide pour éviter de brûler les racines. On arrose donc d’abord à l’eau claire, puis on applique l’eau mélangée à l’engrais.

En cas de forte chaleur estivale, certaines variétés d’Osteospermum peuvent connaître une pause dans leur floraison. Pendant cette période, il est conseillé de réduire légèrement la fréquence des apports d’engrais, car la plante est en état de stress et sa capacité d’absorption est diminuée. On peut passer à une fertilisation toutes les trois ou quatre semaines. Lorsque les températures redeviennent plus clémentes à la fin de l’été, la plante reprend souvent sa floraison de plus belle. C’est le moment de reprendre un rythme de fertilisation plus soutenu pour accompagner cette deuxième vague de fleurs.

À l’arrivée de l’automne, lorsque les jours raccourcissent et que les températures baissent, la croissance de l’Osteospermum ralentit naturellement. C’est le signal pour commencer à diminuer, puis à arrêter complètement les apports d’engrais. Il faut cesser toute fertilisation à partir de la fin septembre ou du début octobre. Continuer à nourrir la plante à ce moment-là l’encouragerait à produire de nouvelles pousses tendres qui seraient très vulnérables aux premiers froids. Laisser la plante entrer en dormance sans stimulation artificielle est essentiel pour qu’elle puisse bien passer l’hiver.

Reconnaître les signes de carences et d’excès

Une observation attentive de la plante peut révéler des informations précieuses sur son état nutritionnel. Les carences en nutriments se manifestent souvent par des symptômes visibles sur le feuillage. Une carence en azote, par exemple, se traduit généralement par un ralentissement de la croissance et un jaunissement uniforme des feuilles les plus anciennes, situées à la base de la plante. Les feuilles deviennent pâles car la plante manque de chlorophylle.

Une carence en phosphore est plus difficile à diagnostiquer, mais peut se manifester par une croissance faible et un feuillage d’une couleur vert foncé anormal, parfois avec des reflets violacés. Le signe le plus évident est une floraison très faible ou inexistante, malgré de bonnes conditions de lumière. La carence en potassium, quant à elle, se caractérise souvent par un jaunissement ou un brunissement du bord des feuilles les plus âgées, qui semblent comme brûlées sur leur pourtour. La plante est également plus fragile et plus sensible aux maladies.

La carence la plus fréquente, surtout dans les sols calcaires ou lors d’arrosages avec une eau très dure, est la carence en fer, ou chlorose ferrique. Elle se reconnaît à un jaunissement des jeunes feuilles situées à l’extrémité des tiges, tandis que les nervures restent bien vertes. Ce symptôme est très caractéristique. Pour corriger rapidement ces carences, on peut utiliser des engrais foliaires ou des produits anti-chlorose à base de chélates de fer, qui sont rapidement absorbés par la plante.

À l’opposé, l’excès d’engrais est tout aussi, voire plus, préjudiciable qu’une carence. Une surfertilisation peut « brûler » les racines, qui deviennent noires et cessent de fonctionner. Les symptômes en surface sont une croissance stoppée, un flétrissement de la plante et des feuilles qui brunissent et se dessèchent, en commençant par le bord. On peut également observer une accumulation de sels blanchâtres à la surface du terreau. En cas de suspicion de surfertilisation, il faut cesser tout apport d’engrais et lessiver le substrat en arrosant abondamment à l’eau claire à plusieurs reprises pour drainer l’excès de sels minéraux.

Fertilisation organique et alternatives naturelles

Pour les jardiniers souhaitant adopter une approche plus écologique, la fertilisation de l’Osteospermum peut tout à fait être réalisée avec des solutions organiques et naturelles. La base d’une bonne fertilisation organique en pleine terre est l’amendement du sol avec du compost maison ou du fumier bien décomposé au moment de la plantation. Ces amendements riches en humus améliorent la structure du sol et libèrent une gamme complète de nutriments de manière lente et équilibrée, nourrissant la plante tout au long de la saison.

Pour soutenir la floraison des plantes en pot ou en pleine terre, plusieurs options organiques sont disponibles. Le purin de consoude est particulièrement réputé pour sa richesse en potassium, ce qui en fait un excellent engrais naturel pour les plantes à fleurs. Dilué à 10% dans l’eau d’arrosage, il peut être appliqué toutes les deux à trois semaines pendant la période de floraison. De même, le guano, un engrais naturel issu d’excréments d’oiseaux marins, est très concentré en phosphore et en azote et peut être utilisé avec parcimonie pour donner un coup de fouet à la plante.

D’autres amendements organiques peuvent être utilisés en complément. La cendre de bois, riche en potasse et en oligo-éléments, peut être épandue en très fine couche au pied des plantes (à éviter sur sol déjà calcaire). La poudre d’os ou la corne torréfiée sont d’excellentes sources de phosphore à libération lente, à incorporer au substrat lors de la plantation. Ces solutions naturelles nourrissent non seulement la plante, mais aussi la vie du sol, créant un écosystème plus sain et plus résilient.

Il est important de noter que les engrais organiques ont généralement une action moins rapide que les engrais minéraux. Leur efficacité repose sur une approche à plus long terme, axée sur la construction de la fertilité du sol. Pour la culture en pot, où le volume de substrat est faible et la vie microbienne moins active, il peut être nécessaire d’utiliser des engrais organiques liquides, comme les extraits d’algues ou les engrais à base de vinasse de betterave, pour assurer une disponibilité suffisante des nutriments pendant la haute saison.

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