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Les besoins en nutriments et la fertilisation de la tagète

Daria · 29.06.2025.

La tagète est réputée pour sa frugalité et sa capacité à s’épanouir dans des sols modestes, ce qui en fait une plante très facile à cultiver. Contrairement à de nombreuses autres plantes à fleurs, elle n’a pas de besoins nutritifs élevés et une fertilisation excessive peut même lui être préjudiciable. Un excès d’azote, en particulier, tend à favoriser une croissance luxuriante du feuillage au détriment de la production de fleurs. La clé pour une fertilisation réussie réside donc dans la modération et l’équilibre, en visant à soutenir la floraison plutôt qu’à booster la croissance végétative.

Lors de la préparation du sol avant la plantation, un apport initial et modéré de matière organique est souvent suffisant pour couvrir les besoins de la plante pour toute la saison. L’incorporation de compost bien mûr, de fumier décomposé ou d’un bon terreau de plantation dans les premiers centimètres du sol fournit une base nutritive équilibrée. Ces amendements organiques libèrent leurs nutriments lentement et progressivement, ce qui correspond parfaitement aux besoins modérés de la tagète.

Les trois macronutriments essentiels pour les plantes sont l’azote (N), le phosphore (P) et le potassium (K). L’azote favorise la croissance des parties vertes (tiges et feuilles), le phosphore est crucial pour le développement des racines et la formation des fleurs, tandis que le potassium renforce la résistance générale de la plante aux maladies et au stress et joue un rôle clé dans la qualité de la floraison. Pour la tagète, il faut privilégier un équilibre où le phosphore et le potassium sont bien présents, sans excès d’azote.

En général, si ton sol de jardin est de qualité moyenne et a été amendé avant la plantation, aucune fertilisation supplémentaire ne sera nécessaire pour les tagètes cultivées en pleine terre. Elles trouveront dans le sol tout ce dont elles ont besoin pour fleurir abondamment tout l’été. Une surveillance de la plante reste cependant de mise, car un sol très pauvre ou des signes de carence pourraient justifier une intervention ciblée.

La fertilisation en pleine terre

Pour les tagètes plantées directement dans le jardin, la fertilisation est rarement un souci majeur. Comme mentionné précédemment, la préparation du sol à la plantation est l’étape la plus importante. Un sol vivant, riche en humus et bien structuré, offre un environnement idéal. L’ajout de compost au printemps est la meilleure approche car il nourrit la plante tout en améliorant la qualité globale du sol. Il favorise la vie microbienne, qui joue un rôle essentiel dans la mise à disposition des nutriments pour les racines.

Si tu constates que tes tagètes peinent à se développer ou que leur floraison est faible malgré un bon ensoleillement et un arrosage adéquat, et que ton sol est particulièrement pauvre et sableux, un léger apport d’engrais peut être envisagé. Dans ce cas, opte pour un engrais organique à libération lente, comme la poudre d’os (riche en phosphore) ou la corne broyée, que tu pourras griffer légèrement à la surface du sol au pied des plantes.

Évite absolument les engrais « coup de fouet » riches en azote, comme les engrais pour gazon ou certains engrais liquides universels. Ces derniers provoqueraient une croissance rapide de grandes feuilles vert foncé, mais tu obtiendrais très peu de fleurs. La plante concentrerait toute son énergie dans la production de biomasse végétative plutôt que dans sa fonction reproductive, c’est-à-dire la floraison.

Une autre option naturelle consiste à utiliser des purins de plantes, mais avec parcimonie. Un purin de consoude, riche en potassium et en oligo-éléments, peut être utilisé dilué à 10% pour stimuler la floraison s’il y a un réel besoin. Applique-le une ou deux fois au début de l’été. Cependant, dans la majorité des cas, la meilleure stratégie pour les tagètes en pleine terre reste de bien préparer le sol au départ et de laisser la nature faire son travail.

La fertilisation pour la culture en pot

La situation est différente pour les tagètes cultivées en pots, en jardinières ou en suspensions. Le volume de substrat étant limité, les réserves de nutriments s’épuisent beaucoup plus rapidement, d’autant plus que les arrosages fréquents et abondants nécessaires à ce type de culture ont tendance à lessiver les éléments nutritifs. Pour soutenir une floraison continue et spectaculaire tout au long de la saison, une fertilisation régulière est donc indispensable.

Dès le début de la floraison, il est recommandé d’apporter un engrais liquide spécialement formulé pour les plantes fleuries. Ces engrais sont généralement plus riches en phosphore (P) et en potassium (K) et plus pauvres en azote (N), un équilibre idéal pour les tagètes. La fréquence d’application est généralement d’une fois toutes les deux semaines, en diluant l’engrais dans l’eau d’arrosage selon les instructions du fabricant.

Il est important de ne jamais appliquer d’engrais liquide sur un substrat complètement sec, car cela pourrait brûler les racines sensibles de la plante. Arrose d’abord légèrement avec de l’eau claire, puis applique l’eau fertilisée. Cette précaution permet aux racines d’absorber les nutriments de manière plus douce et plus efficace. Respecte toujours les dosages prescrits ; augmenter la dose en pensant faire mieux est une erreur qui peut être fatale pour la plante.

Si tu préfères une approche plus progressive, tu peux également incorporer un engrais à libération lente sous forme de granulés ou de bâtonnets dans le substrat au moment de la plantation. Ces engrais se dissolvent lentement à chaque arrosage, libérant les nutriments de manière continue sur plusieurs mois. Cette solution peut être complétée par quelques apports d’engrais liquide en milieu d’été, au plus fort de la floraison, pour donner un coup de pouce supplémentaire à tes plantes.

Reconnaître les signes de carence ou d’excès

Bien que la tagète soit peu exigeante, il est utile de savoir reconnaître les signes d’une éventuelle carence en nutriments. Un jaunissement généralisé des feuilles les plus anciennes (celles du bas de la plante) peut indiquer une carence en azote. Un feuillage vert très pâle et une croissance ralentie sont également des symptômes. Dans ce cas, un apport très léger d’un engrais équilibré peut être bénéfique.

Une carence en phosphore peut se manifester par un feuillage aux teintes violacées et une floraison retardée ou faible. Le potassium, quant à lui, est essentiel à la santé globale de la plante. Une carence peut se traduire par un jaunissement ou un brunissement du bord des feuilles les plus âgées. Cependant, ces carences sont relativement rares sur la tagète en pleine terre, sauf dans des sols extrêmement épuisés.

Le problème le plus courant n’est pas la carence, mais l’excès de fertilisation. Un surplus d’azote est facilement identifiable : la plante développe une végétation exubérante, avec de grandes feuilles d’un vert très foncé, mais produit très peu ou pas de fleurs. Les tiges peuvent également devenir molles et plus sensibles aux maladies et aux pucerons. Si tu observes ces symptômes, cesse immédiatement toute fertilisation et assure-toi que le sol est bien drainé pour permettre le lessivage de l’excès d’azote.

Un excès général de sels minéraux provenant d’engrais chimiques peut aussi « brûler » les racines. Cela se manifeste par un brunissement et un dessèchement des pointes et des bords des feuilles. La plante semble alors souffrir de la soif, même si le sol est humide. La modération est donc la règle d’or : en matière de fertilisation pour les tagètes, il vaut toujours mieux pécher par défaut que par excès.

L’impact du pH du sol

Le pH du sol, qui mesure son acidité ou son alcalinité, a une influence directe sur la disponibilité des nutriments pour les plantes. Même si un sol est riche en éléments nutritifs, un pH inadapté peut bloquer leur assimilation par les racines. Heureusement, la tagète est très tolérante quant au pH du sol et s’accommode d’une large plage, allant de légèrement acide à neutre, voire légèrement alcalin (pH entre 6,0 et 7,5).

Dans la plupart des sols de jardin, le pH se situe naturellement dans cette fourchette, ce qui explique en partie pourquoi la tagète est si facile à cultiver. Il est donc rarement nécessaire de corriger le pH du sol spécifiquement pour cette culture. Un sol trop acide (pH inférieur à 5,5) peut cependant limiter la disponibilité du phosphore et du magnésium, tandis qu’un sol très alcalin (pH supérieur à 8,0) peut entraîner des carences en fer ou en manganèse.

Les signes d’une carence en fer, appelée chlorose ferrique, sont typiques d’un sol trop calcaire (alcalin). Ils se manifestent par un jaunissement des jeunes feuilles situées au sommet de la plante, tandis que les nervures restent vertes. Si tu observes ce symptôme, et que tu sais que ton sol est calcaire, un apport d’un produit anti-chlorose à base de chélate de fer peut corriger le problème.

Cependant, avant d’entreprendre toute action corrective majeure, il est toujours bon de connaître les caractéristiques de son sol. Des kits d’analyse de pH simples sont disponibles dans le commerce et permettent d’avoir une idée précise. Dans la grande majorité des cas, l’amélioration de la structure du sol par des apports réguliers de compost suffit à maintenir un pH équilibré et à assurer une bonne disponibilité des nutriments pour tes tagètes.

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