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Les besoins en eau et l’arrosage du citronnier

Daria · 06.05.2025.

L’eau est un élément vital pour le citronnier, essentiel à sa croissance, à la photosynthèse, et au développement de ses fruits juteux. Une gestion adéquate de l’arrosage est sans doute l’un des aspects les plus délicats et les plus importants de sa culture. Un excès d’eau peut être tout aussi préjudiciable qu’un manque, provoquant des problèmes graves comme la pourriture des racines. Comprendre les besoins spécifiques du citronnier et savoir adapter la fréquence et la quantité d’eau en fonction des saisons, du type de culture et des conditions environnementales est la clé pour maintenir un arbre en pleine santé. Il n’existe pas de règle unique, mais plutôt un ensemble de principes à appliquer avec observation et bon sens.

La principale règle en matière d’arrosage du citronnier est d’attendre que la surface du substrat soit sèche sur plusieurs centimètres de profondeur avant d’arroser à nouveau. Cette pratique permet d’éviter l’asphyxie des racines, qui ont besoin d’oxygène pour fonctionner correctement. Un sol constamment détrempé crée des conditions anaérobies favorables au développement de champignons pathogènes responsables de la pourriture racinaire, une affection souvent fatale pour l’arbre. Il est donc crucial de vérifier l’humidité du sol avec le doigt avant chaque arrosage.

La qualité de l’eau utilisée a également son importance. Les citronniers, comme beaucoup d’agrumes, préfèrent une eau non calcaire et à température ambiante. L’eau de pluie est idéale, car elle est douce et légèrement acide. Si l’on doit utiliser l’eau du robinet, qui est souvent dure et calcaire, il est conseillé de la laisser reposer dans un arrosoir pendant 24 heures. Ce temps de repos permet au chlore de s’évaporer et à une partie du calcaire de se déposer au fond du récipient.

Les besoins en eau du citronnier varient considérablement au cours de l’année. Pendant la période de croissance active, du printemps à l’automne, lorsque l’arbre produit de nouvelles feuilles, des fleurs et des fruits, ses besoins sont à leur maximum. En hiver, surtout si l’arbre est maintenu dans une pièce fraîche pour son repos végétatif, l’arrosage doit être considérablement réduit. La plante est alors en dormance et sa consommation d’eau est minimale. Un excès d’arrosage pendant cette période est particulièrement dangereux.

Comprendre le cycle de l’eau pour le citronnier

Pour bien arroser, il est essentiel de comprendre comment le citronnier utilise l’eau. L’eau est absorbée par les racines puis transportée vers les feuilles, où elle est utilisée pour la photosynthèse. Une grande partie de cette eau est ensuite libérée dans l’atmosphère par un processus appelé transpiration, qui s’effectue via de petits pores sur les feuilles, les stomates. Ce flux constant d’eau, de la racine à la feuille, est vital pour le transport des nutriments et pour le refroidissement de la plante.

Plusieurs facteurs influencent la vitesse de transpiration et donc les besoins en eau de l’arbre. La température, l’humidité de l’air, le vent et l’intensité lumineuse jouent tous un rôle. Par une journée chaude, ensoleillée et venteuse, le citronnier transpirera beaucoup et aura besoin de plus d’eau. Inversement, par temps frais, humide et nuageux, ses besoins seront beaucoup plus faibles. C’est pourquoi un calendrier d’arrosage fixe est inefficace et potentiellement dangereux.

Le stade de développement de l’arbre influence également ses besoins. Un jeune plant en pleine croissance dans un petit pot aura besoin d’arrosages plus fréquents qu’un grand arbre bien établi en pleine terre. De même, durant les périodes de floraison et de formation des fruits, un apport en eau régulier et suffisant est crucial pour éviter la chute des fleurs et des jeunes fruits. Un stress hydrique à ce stade peut compromettre toute la récolte de l’année.

Il est important d’arroser de manière à humidifier toute la motte de racines. Un arrosage superficiel et fréquent encourage le développement d’un système racinaire peu profond et vulnérable à la sécheresse. Il est préférable d’effectuer un arrosage copieux et en profondeur, puis d’attendre que le substrat sèche avant d’arroser à nouveau. Pour les plantes en pot, cela signifie arroser jusqu’à ce que l’eau s’écoule par les trous de drainage, puis vider la soucoupe pour que le pot ne trempe pas dans l’eau.

L’arrosage en fonction des saisons

L’arrosage du citronnier doit être impérativement adapté au rythme des saisons. Au printemps, avec la reprise de la croissance, l’augmentation des températures et de la luminosité, les besoins en eau augmentent progressivement. On recommence à arroser plus régulièrement, en s’assurant toujours que le substrat a eu le temps de sécher en surface entre deux apports. C’est une période de croissance active où un manque d’eau pourrait freiner le développement des nouvelles pousses et de la floraison.

L’été est la saison où les besoins en eau sont les plus élevés. La chaleur intense et le plein soleil accélèrent l’évaporation et la transpiration. Pour un citronnier en pot exposé en plein soleil, un arrosage tous les deux ou trois jours peut être nécessaire. Il est préférable d’arroser tôt le matin ou tard le soir pour limiter l’évaporation et éviter un choc thermique au niveau des racines. Un paillage à la surface du pot peut aider à maintenir le substrat frais et humide plus longtemps.

À l’automne, les besoins en eau commencent à diminuer. Les jours raccourcissent, les températures baissent, et la croissance de l’arbre ralentit. Il faut donc progressivement espacer les arrosages. C’est une période de transition où il est facile de trop arroser si l’on ne reste pas attentif à l’humidité réelle du sol. On continue de suivre la règle d’or : ne pas arroser tant que le substrat n’est pas sec sur plusieurs centimètres.

En hiver, le citronnier entre dans une période de repos végétatif, surtout s’il est placé dans un local frais (entre 5°C et 10°C). Son métabolisme est au ralenti et ses besoins en eau sont minimes. L’arrosage doit être très parcimonieux, juste assez pour empêcher la motte de se dessécher complètement. Un arrosage tous les quinze jours, voire toutes les trois semaines, est souvent suffisant. C’est la saison où le risque de pourriture des racines est le plus grand en cas d’excès d’eau.

Reconnaître les signes de sur-arrosage et de sous-arrosage

Il est crucial d’apprendre à reconnaître les signaux que le citronnier envoie lorsqu’il souffre d’un problème d’arrosage. Paradoxalement, les symptômes d’un excès d’eau et d’un manque d’eau peuvent parfois se ressembler, car dans les deux cas, les racines sont endommagées et ne peuvent plus hydrater correctement la plante. Un diagnostic précis est donc essentiel pour apporter le bon correctif.

Un manque d’eau, ou stress hydrique, se manifeste d’abord par des feuilles qui se ramollissent et se courbent vers l’intérieur pour limiter la transpiration. Si la sécheresse persiste, les feuilles jaunissent, se dessèchent et finissent par tomber. Les jeunes pousses et les fleurs peuvent également flétrir rapidement. En général, un bon arrosage permet à la plante de se redresser en quelques heures si le stress n’a pas été trop prolongé.

Le sur-arrosage est plus insidieux et souvent plus dangereux. Les premiers signes sont un jaunissement des feuilles, en particulier les plus anciennes, qui tombent ensuite massivement. Les feuilles peuvent sembler molles malgré un sol humide. Cela est dû au fait que les racines, asphyxiées par l’excès d’eau, commencent à pourrir et ne sont plus capables d’absorber l’eau et les nutriments. Le bout des branches peut également commencer à noircir et à se dessécher.

Pour confirmer un diagnostic de sur-arrosage, il faut inspecter l’état des racines. On peut dépoter délicatement la plante pour observer leur couleur et leur odeur. Des racines saines sont blanches ou crème et fermes. Des racines pourries sont brunes, molles, et dégagent une odeur de moisi ou de terreau en décomposition. Si la pourriture est avérée, il faut agir vite en coupant toutes les parties abîmées et en rempotant l’arbre dans un nouveau substrat sec et bien drainant.

L’arrosage des citronniers en pot versus en pleine terre

La gestion de l’arrosage diffère sensiblement selon que le citronnier est cultivé en pot ou en pleine terre. En pot, le volume de terre est limité et le substrat se dessèche beaucoup plus rapidement, surtout en été et par temps venteux. Les citronniers en pot sont donc entièrement dépendants de l’arrosage que leur fournit le jardinier. La fréquence d’arrosage sera donc beaucoup plus élevée que pour un arbre en terre.

L’arrosage d’un citronnier en pot doit être abondant et permettre de mouiller toute la motte. La meilleure technique consiste à verser de l’eau lentement et uniformément sur toute la surface du substrat, jusqu’à ce qu’elle commence à s’écouler par les trous de drainage. Il est impératif de vider la soucoupe après une trentaine de minutes. Laisser le pot baigner dans l’eau est la meilleure façon de provoquer la pourriture des racines.

En pleine terre, un citronnier bien établi, dont les racines ont pu s’étendre en profondeur, est beaucoup plus autonome. Ses racines peuvent aller chercher l’humidité plus loin dans le sol, le rendant moins sensible aux courtes périodes de sécheresse. Durant sa première année après la plantation, il nécessitera des arrosages réguliers et suivis pour l’aider à bien s’installer. Un arrosage copieux une fois par semaine est généralement suffisant pendant la saison chaude, en l’absence de pluie.

Par la suite, un citronnier en pleine terre n’aura besoin d’être arrosé que lors des périodes de sécheresse prolongée. Un bon paillage au pied de l’arbre est très bénéfique : il limite l’évaporation de l’eau du sol, maintient une température plus fraîche au niveau des racines et empêche la croissance des mauvaises herbes qui concurrenceraient l’arbre pour l’eau. En hiver, les pluies sont généralement suffisantes pour couvrir ses besoins.

L’importance de la qualité de l’eau

La qualité de l’eau d’arrosage a un impact direct sur la santé du citronnier et sa capacité à absorber les nutriments. L’eau de pluie est incontestablement la meilleure option. Naturellement douce (pauvre en minéraux dissous) et légèrement acide, elle correspond parfaitement aux préférences des agrumes. Installer un récupérateur d’eau de pluie est un excellent investissement pour tout amateur de citronniers, car cela garantit une source d’eau de qualité supérieure tout au long de l’année.

L’eau du robinet est souvent chargée en calcaire (carbonate de calcium), ce qui la rend dure et alcaline. Une utilisation continue d’eau calcaire peut progressivement augmenter le pH du substrat. Lorsque le pH devient trop élevé (alcalin), le fer et d’autres micronutriments présents dans le sol deviennent insolubles et ne peuvent plus être absorbés par les racines. Cela conduit à une carence appelée chlorose ferrique, qui se manifeste par un jaunissement des feuilles entre les nervures, ces dernières restant vertes.

Pour atténuer les effets du calcaire, plusieurs solutions existent. Comme mentionné précédemment, laisser reposer l’eau pendant 24 heures est une première étape simple. On peut également acidifier légèrement l’eau d’arrosage en y ajoutant quelques gouttes de vinaigre blanc ou de jus de citron. Cette acidification doit être faite avec parcimonie pour ne pas rendre le sol trop acide. Des produits acidifiants spécifiques sont également disponibles dans le commerce.

La température de l’eau est un autre facteur à ne pas négliger. Arroser un citronnier avec une eau glaciale, directement sortie du robinet en hiver, peut provoquer un choc thermique au niveau des racines, ce qui les stresse et peut freiner leur activité. Il est toujours préférable d’utiliser une eau à température ambiante. Laisser simplement l’arrosoir se réchauffer à l’intérieur pendant quelques heures avant d’arroser est une précaution simple et bénéfique pour la plante.

📷 Pixabay

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