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La plantation et la multiplication du millepertuis androsème

Linden · 16.04.2025.

Planter et multiplier le millepertuis androsème sont des opérations horticoles accessibles qui permettent d’intégrer facilement cet arbuste attrayant dans le jardin. Que ce soit pour créer de nouveaux massifs, densifier une haie basse ou simplement partager cette belle plante avec des amis, connaître les bonnes techniques est essentiel pour assurer le succès de l’entreprise. La réussite de la plantation dépend en grande partie de la préparation du sol et du choix du bon moment, tandis que la multiplication, qu’elle soit par semis, bouturage ou division, offre différentes possibilités selon les ressources et la patience du jardinier. En suivant quelques étapes clés et en respectant le cycle de vie de la plante, il est possible d’obtenir de nouveaux plants vigoureux et sains, prêts à embellir le paysage pour les années à venir.

La période de plantation est un facteur déterminant pour la bonne reprise de l’arbuste. L’automne, de septembre à novembre, est généralement considéré comme le moment idéal. Planter à cette saison permet au millepertuis de développer son système racinaire dans un sol encore chaud, tout en profitant des pluies automnales. Il sera ainsi bien établi avant l’arrivée de l’hiver et prêt à démarrer sa croissance vigoureusement au printemps suivant. Cette anticipation lui confère une meilleure résistance à la sécheresse estivale de sa première année.

Une plantation au printemps, entre mars et mai, est également possible, notamment dans les régions aux hivers très rigoureux où le sol gèle en profondeur. Dans ce cas, il faudra être particulièrement vigilant sur l’arrosage durant tout le premier été pour compenser le fait que les racines n’ont pas eu le temps de s’étendre en profondeur. Il est crucial d’éviter les périodes de gelées tardives ou, à l’inverse, les fortes chaleurs pour ne pas soumettre le jeune plant à un stress excessif dès son installation.

Avant même de choisir la période, la sélection d’un plant de qualité en pépinière est une étape importante. Il est conseillé de choisir un arbuste bien ramifié, avec un feuillage sain, sans taches ni signes de parasites. Le système racinaire doit être bien développé, mais pas au point de former un chignon dense au fond du pot, ce qui pourrait indiquer que la plante y est à l’étroit depuis trop longtemps. Un plant sain et vigoureux aura toutes les chances de s’adapter rapidement à son nouvel environnement.

Enfin, la préparation du trou de plantation doit être effectuée avec soin. Il est recommandé de creuser un trou au moins deux fois plus large et profond que la motte de la plante. Cette opération permet d’ameublir la terre environnante, ce qui facilitera la pénétration des jeunes racines. C’est également l’occasion d’améliorer la qualité du sol en y incorporant du compost bien mûr ou du terreau, assurant ainsi un bon départ nutritif pour l’arbuste.

Le processus de plantation en détail

Une fois le trou préparé et le plant sélectionné, la mise en terre peut commencer. Il est primordial de bien hydrater la motte avant de la dépoter. Pour ce faire, on peut la plonger dans un seau d’eau pendant quelques minutes jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de bulles d’air qui s’échappent. Cette étape garantit que la motte est bien imbibée d’eau, ce qui prévient le choc de la transplantation et aide à un meilleur contact entre les racines et la terre du jardin.

Après avoir délicatement retiré le pot, il est utile d’inspecter les racines. Si elles forment un chignon serré, il faut les démêler doucement avec les doigts ou une griffe pour les encourager à s’étendre dans le nouveau sol plutôt que de continuer à tourner en rond. Cette action, appelée « griffage de la motte », est essentielle pour assurer un bon ancrage et une exploration optimale du sol par le système racinaire. Ne pas le faire est une erreur courante qui peut compromettre la croissance future de la plante.

L’arbuste doit ensuite être positionné au centre du trou de plantation. Le sommet de la motte, appelé le collet, doit se trouver au même niveau que la surface du sol environnant. Il ne faut jamais enterrer le collet, car cela pourrait provoquer le pourrissement de la base des tiges. Une fois la plante bien positionnée, on remplit le trou avec un mélange de terre de jardin et de compost, en tassant légèrement au fur et à mesure pour éliminer les poches d’air.

L’étape finale et cruciale de la plantation est l’arrosage. Il faut arroser abondamment, même si le temps est pluvieux, pour que la terre adhère bien aux racines et pour finir de tasser le sol. Il est conseillé de former une petite cuvette de terre autour du pied de l’arbuste pour retenir l’eau d’arrosage et la diriger directement vers les racines. Un paillage peut ensuite être appliqué pour maintenir l’humidité et protéger le jeune plant des variations de température.

La multiplication par bouturage

Le bouturage est la méthode de multiplication la plus simple et la plus efficace pour obtenir de nouveaux plants de millepertuis androsème identiques à la plante mère. Cette technique peut être réalisée à deux périodes de l’année. Le bouturage herbacé se pratique à la fin du printemps ou au début de l’été, sur des pousses de l’année encore tendres. Le bouturage semi-aoûté, quant à lui, se fait en fin d’été, sur des tiges qui ont commencé à durcir et à se transformer en bois.

Pour réaliser une bouture, il faut prélever un segment de tige sain d’environ 10 à 15 centimètres de long. La coupe doit être nette et effectuée juste en dessous d’un nœud (le point d’insertion d’une feuille). On retire ensuite les feuilles de la partie inférieure de la bouture pour ne conserver que deux ou trois feuilles à l’extrémité supérieure. Si ces feuilles sont grandes, on peut les couper de moitié pour réduire la transpiration et éviter que la bouture ne se dessèche.

La base de la bouture peut être trempée dans de la poudre d’hormone de bouturage pour stimuler l’émission de racines, bien que cela ne soit pas toujours indispensable pour le millepertuis. Les boutures sont ensuite piquées dans un pot rempli d’un substrat léger et drainant, comme un mélange de terreau et de sable. Il est important de bien tasser le substrat autour de la tige pour assurer un bon contact. Le pot est ensuite arrosé délicatement.

Pour favoriser l’enracinement, les boutures doivent être placées à l’étouffée, c’est-à-dire sous un couvercle transparent ou un sac en plastique, ce qui permet de maintenir une atmosphère chaude et humide. L’ensemble doit être placé dans un endroit lumineux mais sans soleil direct. L’apparition de nouvelles feuilles est le signe que l’enracinement a réussi. Il faudra alors commencer à aérer progressivement avant de repiquer les jeunes plants dans des pots individuels.

La multiplication par semis

La multiplication par semis est une autre méthode possible, bien qu’elle soit plus longue et que les résultats puissent être plus variables que le bouturage. Les graines du millepertuis androsème se trouvent à l’intérieur des baies noires et matures. Il faut récolter ces baies à la fin de l’automne ou au début de l’hiver, lorsque leur couleur est la plus foncée. Les graines sont ensuite extraites de la pulpe, nettoyées et séchées.

Les graines de millepertuis nécessitent une période de stratification à froid pour germer. Cela signifie qu’elles doivent être exposées à des températures basses pendant plusieurs semaines pour lever leur dormance. On peut les semer en terrine à l’automne et laisser le pot à l’extérieur durant l’hiver, protégé des fortes pluies. La nature se chargera alors de la stratification, et les graines germeront au printemps lorsque les températures se réchaufferont.

Alternativement, la stratification peut être effectuée de manière artificielle. Pour cela, on mélange les graines avec un peu de sable humide et on place le tout dans un sac en plastique fermé au réfrigérateur pendant environ deux à trois mois. Après cette période, les graines peuvent être semées dans une terrine remplie d’un terreau spécial semis, à une faible profondeur. Le substrat doit être maintenu constamment humide mais pas détrempé.

Une fois que les plantules ont germé et développé quelques vraies feuilles, elles doivent être repiquées délicatement dans des godets individuels. Elles y poursuivront leur croissance jusqu’à atteindre une taille suffisante pour être plantées en pleine terre. Il faut généralement attendre au moins un an avant que les jeunes plants issus de semis soient assez robustes pour être installés au jardin. Cette méthode demande donc plus de patience, mais elle permet d’obtenir un grand nombre de plants.

La division des touffes

La division des touffes est une méthode de multiplication végétative particulièrement adaptée aux millepertuis androsème déjà bien établis et devenus volumineux. Cette technique permet non seulement d’obtenir de nouveaux plants, mais aussi de rajeunir la plante mère en stimulant sa croissance à partir du centre. Le meilleur moment pour procéder à la division est au début du printemps, juste avant le démarrage de la nouvelle croissance, ou à l’automne, après la chute des feuilles.

Pour diviser la touffe, il faut commencer par déterrer soigneusement la plante avec une fourche-bêche en prenant soin de préserver au maximum le système racinaire. Une fois la motte extraite de terre, on la secoue délicatement pour enlever l’excès de sol et mieux visualiser la structure des racines et des départs de tiges. C’est une opération qui demande un peu de force, surtout si l’arbuste est en place depuis plusieurs années.

Avec un outil tranchant et propre, comme une bêche ou un grand couteau, on sectionne la motte en plusieurs éclats. Chaque éclat doit comporter plusieurs tiges vigoureuses ainsi qu’une bonne portion de racines saines. Il est important que chaque nouvelle section soit viable et dispose de suffisamment de réserves pour pouvoir repartir une fois replantée. Les parties anciennes et ligneuses du centre de la touffe peuvent être écartées et compostées.

Les éclats obtenus sont ensuite replantés immédiatement, soit en pleine terre, soit en pot, en suivant les mêmes recommandations que pour une plantation classique. Un arrosage copieux est indispensable après la plantation pour bien réhydrater les racines et tasser la terre. Les plants issus de division peuvent mettre un peu de temps à se remettre du choc de l’opération, mais ils s’établiront rapidement pour donner des arbustes identiques à la plante d’origine.

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