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La plantation et la multiplication du laurier-tin

Daria · 13.05.2025.

La plantation et la multiplication du laurier-tin sont des étapes fondamentales qui déterminent la réussite future de cet arbuste emblématique des jardins d’hiver. Réussir sa plantation, c’est lui offrir les meilleures conditions de départ pour un développement sain et une croissance vigoureuse. Cela passe par le choix judicieux de l’emplacement, une préparation soignée du sol et le respect de quelques gestes techniques lors de la mise en terre. Parallèlement, maîtriser les techniques de multiplication, comme le bouturage ou le marcottage, permet non seulement de reproduire ses sujets préférés à moindre coût, mais aussi de partager cette plante exceptionnelle avec d’autres passionnés de jardinage. Ces deux processus, bien que distincts, sont intimement liés par l’objectif commun de pérenniser et de diffuser la beauté du Viburnum tinus.

Le moment de la plantation est un facteur clé de succès. Idéalement, le laurier-tin se plante à l’automne, de septembre à novembre, dans les régions à climat doux. Cette période permet à l’arbuste de bien développer son système racinaire durant l’hiver, profitant de la chaleur résiduelle du sol, ce qui lui assure une meilleure reprise au printemps suivant. Dans les régions aux hivers plus rigoureux, une plantation au début du printemps, après les dernières fortes gelées, est préférable pour éviter que le jeune plant ne subisse le stress du froid intense. Il est crucial d’éviter les périodes de gel, de canicule ou de sécheresse pour la plantation.

La multiplication, quant à elle, offre une satisfaction particulière au jardinier, celle de créer la vie à partir d’un fragment de plante. C’est une démarche à la fois économique et écologique, qui s’inscrit dans une logique de partage et d’autonomie. Le laurier-tin se prête particulièrement bien à des méthodes de multiplication végétative simples, qui garantissent l’obtention de nouveaux plants identiques en tous points à la plante mère. Le bouturage est la méthode la plus courante et la plus efficace, mais le marcottage peut également donner d’excellents résultats, surtout pour les jardiniers débutants.

Que ce soit pour la plantation d’un sujet acheté en pépinière ou pour la mise en terre d’une bouture que l’on a soi-même enracinée, la rigueur et le soin apportés à l’opération sont primordiaux. Un trou de plantation bien dimensionné, un substrat amendé et un arrosage initial copieux sont les trois piliers d’une reprise réussie. De même, pour la multiplication, le choix du rameau à bouturer, la propreté des outils et le contrôle de l’humidité sont des détails qui font toute la différence. En suivant les bonnes pratiques, on met toutes les chances de son côté pour voir prospérer ces futurs joyaux du jardin.

La préparation du site de plantation

Le choix de l’emplacement et la préparation du sol sont les préalables indispensables à toute plantation réussie. Le laurier-tin apprécie une exposition ensoleillée ou mi-ombragée et un emplacement protégé des vents froids et desséchants qui peuvent endommager son feuillage persistant en hiver. Avant même de creuser le trou, il est essentiel d’observer la course du soleil dans le jardin pour déterminer le lieu idéal. Il faut également prévoir l’espace nécessaire à son développement futur, en gardant à l’esprit qu’il peut atteindre jusqu’à 3 mètres en tous sens, afin de ne pas le planter trop près d’un mur, d’une allée ou d’autres plantes.

Une fois l’emplacement choisi, la préparation du sol peut commencer. La première étape consiste à désherber méticuleusement la zone de plantation pour éliminer toute concurrence pour l’eau et les nutriments. Ensuite, il convient de creuser un trou de plantation large et profond, au minimum deux fois le volume de la motte de l’arbuste. Cette dimension généreuse permet d’ameublir la terre environnante, ce qui facilitera l’expansion des racines. Il est conseillé de séparer la terre de la couche supérieure, généralement plus fertile, de celle des couches inférieures.

L’amélioration de la qualité du sol est une étape cruciale. Le laurier-tin prospère dans un sol bien drainé, fertile et pas trop acide. Si la terre extraite est lourde et argileuse, il est impératif d’y incorporer des matériaux drainants comme du sable de rivière ou des petits graviers, ainsi que de la matière organique. L’ajout de compost bien mûr, de fumier décomposé ou d’un bon terreau de plantation enrichira la terre en nutriments et améliorera sa structure, la rendant plus légère et plus aérée.

Enfin, avant de procéder à la mise en terre, il est important de vérifier le drainage du trou de plantation lui-même. Pour ce faire, on peut le remplir d’eau et observer le temps qu’elle met à s’infiltrer. Si l’eau stagne pendant plusieurs heures, le drainage est insuffisant et il faudra prendre des mesures supplémentaires, comme la création d’une couche de drainage avec des graviers au fond du trou. Une bonne préparation du site n’est jamais une perte de temps ; c’est un investissement qui garantit la santé de l’arbuste pour les années à venir.

Le processus de plantation étape par étape

La mise en terre proprement dite doit être réalisée avec soin. La première étape consiste à préparer la motte de l’arbuste. Si la plante est dans un conteneur, il faut la dépoter délicatement en évitant de casser la motte. Il est essentiel d’examiner les racines : si elles forment un chignon dense et spiralé au fond du pot, il faut les démêler doucement avec les doigts ou les griffer légèrement avec une serfouette pour les encourager à s’étendre dans le nouveau sol. Juste avant la plantation, il est très bénéfique de faire tremper la motte dans un seau d’eau jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de bulles d’air qui s’en échappent, assurant ainsi une hydratation parfaite.

Au fond du trou de plantation préalablement préparé, on dépose une partie du mélange de terre amendée pour former un petit monticule. On positionne ensuite l’arbuste bien droit au centre du trou, en veillant à ce que le haut de la motte, appelé le collet, affleure le niveau du sol environnant. Il est très important de ne pas enterrer le collet, car cela pourrait provoquer des maladies et le pourrissement de la base du tronc. On peut utiliser un tuteur ou une planche posée en travers du trou pour vérifier le niveau avec précision.

Une fois l’arbuste bien positionné, on comble le reste du trou avec le mélange de terre enrichie, en tassant légèrement au fur et à mesure pour éliminer les poches d’air et assurer un bon contact entre les racines et la terre. Il est possible de le faire à la main ou avec le pied, mais sans excès pour ne pas compacter le sol. Lorsque le trou est entièrement comblé, il est conseillé de former une cuvette d’arrosage autour du pied de l’arbuste avec la terre restante. Cette bordure retiendra l’eau et la dirigera directement vers les racines.

L’étape finale et non la moins importante est l’arrosage. Immédiatement après la plantation, il faut arroser très abondamment, même si le temps est pluvieux, en versant au moins 10 à 15 litres d’eau dans la cuvette. Cet arrosage copieux permet de bien tasser la terre autour des racines et d’assurer une bonne hydratation initiale. Par la suite, un suivi régulier de l’arrosage sera nécessaire pendant toute la première année pour garantir une bonne reprise. Un paillage au pied de l’arbuste aidera à conserver l’humidité et à protéger le jeune plant.

La multiplication par bouturage

Le bouturage est la méthode la plus populaire et la plus efficace pour multiplier le laurier-tin. Elle consiste à prélever un segment de tige et à le faire enraciner pour obtenir un nouveau plant. On peut pratiquer deux types de boutures : les boutures herbacées en fin de printemps ou début d’été, et les boutures semi-aoûtées en fin d’été. Les boutures semi-aoûtées, prélevées entre août et septembre, sont souvent celles qui donnent les meilleurs résultats. Elles sont prélevées sur des rameaux de l’année dont la base a commencé à durcir (à se lignifier) mais dont l’extrémité est encore souple.

Pour réaliser une bouture, on choisit un rameau sain et vigoureux, sans fleurs ni boutons floraux. À l’aide d’un sécateur propre et bien aiguisé, on prélève une section de tige d’environ 15 centimètres de long. La coupe doit être nette et effectuée juste en dessous d’un nœud (le point d’insertion d’une feuille). On supprime ensuite les feuilles de la moitié inférieure de la bouture pour limiter l’évaporation et on ne conserve que deux ou trois paires de feuilles à l’extrémité supérieure. Si ces feuilles sont grandes, on peut les couper de moitié pour réduire encore la transpiration.

La préparation du substrat et du contenant est également importante. On utilise un mélange léger et drainant, composé par exemple de moitié de terreau de bouturage et de moitié de sable de rivière ou de perlite. On remplit de petits pots avec ce mélange et on le tasse légèrement. Pour augmenter les chances de succès, on peut tremper la base de la bouture dans de la poudre d’hormones d’enracinement, bien que ce ne soit pas toujours indispensable pour le laurier-tin. On fait ensuite un petit trou dans le substrat avec un crayon et on y insère délicatement la bouture sur environ la moitié de sa hauteur.

L’étape finale est la création d’un environnement propice à l’enracinement, qui demande chaleur et humidité. On tasse doucement le substrat autour de la bouture et on arrose légèrement. Pour maintenir une atmosphère humide, on peut recouvrir le pot d’un sac en plastique transparent ou d’une bouteille en plastique coupée en deux : c’est ce qu’on appelle le bouturage « à l’étouffée ». Il faut placer les boutures dans un endroit lumineux mais sans soleil direct, et aérer régulièrement pour éviter le développement de moisissures. Les racines devraient se former en quelques semaines à quelques mois.

La multiplication par marcottage

Le marcottage est une autre technique de multiplication végétative, plus simple que le bouturage et avec un taux de réussite très élevé, car le rameau à enraciner reste attaché à la plante mère pendant tout le processus. Cette méthode est idéale pour produire quelques plants robustes sans trop d’efforts. Le meilleur moment pour pratiquer le marcottage du laurier-tin est au printemps ou à la fin de l’été. La technique consiste à encourager une tige à produire des racines alors qu’elle est encore en terre.

Pour commencer, on choisit une branche basse, longue et souple, qui peut être facilement courbée jusqu’au sol. À l’endroit où la branche touche la terre, on prépare le sol en le désherbant et en l’ameublissant sur une petite surface. Il est bénéfique d’incorporer un peu de compost ou de terreau pour enrichir la zone d’enracinement. Sur la partie inférieure de la branche qui sera en contact avec le sol, on peut réaliser une légère incision ou enlever une petite bande d’écorce sur quelques centimètres pour stimuler l’émission de racines.

On enterre ensuite la partie incisée de la branche dans une petite tranchée de quelques centimètres de profondeur, en veillant à ce que l’extrémité de la branche, avec ses feuilles, ressorte du sol et soit redressée verticalement. Pour maintenir la branche sous terre, on peut la fixer à l’aide d’un crochet métallique (un cavalier de jardin) ou d’une pierre plate. On recouvre ensuite la partie enterrée avec le mélange de terre ameublie et on tasse légèrement. Il est important de maintenir cette zone humide en arrosant régulièrement.

L’enracinement peut prendre plusieurs mois, voire une année complète. On sait que la marcotte a réussi lorsque l’on observe une nouvelle croissance vigoureuse à son extrémité. Pour vérifier la présence de racines, on peut tirer très doucement sur la branche ; si une résistance se fait sentir, c’est que l’enracinement a eu lieu. Une fois que la marcotte est bien enracinée, on peut la sevrer de la plante mère en coupant la tige qui la relie. Il est préférable d’attendre encore quelques semaines avant de la déterrer délicatement avec sa motte de racines pour la transplanter à son emplacement définitif ou dans un pot.

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