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La plantation et la multiplication du laurier-cerise

Daria · 24.03.2025.

La réussite de la culture du laurier-cerise commence bien avant la taille ou l’entretien, elle prend racine dès la plantation. Cette étape fondamentale détermine en grande partie la vigueur future, la santé et la longévité de l’arbuste. Choisir le bon emplacement, préparer le sol avec soin et respecter les bonnes pratiques de mise en terre sont des gestes essentiels pour assurer une reprise rapide et un développement optimal. Parallèlement, la multiplication du laurier-cerise est une technique accessible qui permet de créer de nouveaux plants à partir d’un sujet existant, que ce soit pour densifier une haie ou pour agrémenter d’autres parties du jardin. Maîtriser les méthodes de plantation et de multiplication vous offrira une grande autonomie et la satisfaction de voir prospérer des arbustes que vous aurez vous-même plantés et propagés.

Choisir le bon emplacement et préparer le sol

Le choix de l’emplacement est la première décision cruciale pour la plantation du laurier-cerise. Cet arbuste est particulièrement tolérant et s’adapte à de nombreuses situations, de l’ensoleillement à la mi-ombre. Cependant, il faut éviter les extrêmes : une exposition plein sud dans les régions très chaudes pourrait brûler son feuillage, tandis qu’une ombre trop dense limiterait sa croissance et sa densité. Il est également important de tenir compte de son développement futur, car le laurier-cerise peut devenir très volumineux. Assurez-vous de le planter à une distance suffisante des murs, des clôtures et des autres plantes pour lui laisser l’espace nécessaire à sa croissance.

Une fois l’emplacement choisi, la préparation du sol est l’étape suivante. Le laurier-cerise apprécie un sol riche, frais et surtout bien drainé. Il redoute les sols lourds et argileux où l’eau stagne, car cela peut provoquer l’asphyxie et la pourriture des racines. Avant la plantation, il est donc indispensable d’ameublir la terre en profondeur sur une large zone, bien au-delà de la taille de la motte. Si votre sol est lourd, incorporez du sable grossier, du gravier ou du compost bien mûr pour améliorer sa structure et son drainage.

L’analyse du pH du sol, bien que non obligatoire, peut être un plus. Le laurier-cerise a une préférence pour les sols neutres à légèrement acides, mais il tolère également les sols un peu calcaires. Un sol trop alcalin peut cependant provoquer une chlorose, c’est-à-dire un jaunissement des feuilles dû à une mauvaise assimilation du fer. En cas de sol très calcaire, un apport de terre de bruyère ou de matière organique acide au moment de la plantation peut aider à corriger légèrement le pH localement et à favoriser un bon démarrage de la plante.

Avant de creuser le trou de plantation, il est essentiel de débarrasser la zone de toutes les mauvaises herbes, en particulier les vivaces comme le liseron ou le chiendent. Ces dernières pourraient entrer en compétition avec les jeunes racines du laurier-cerise pour l’eau et les nutriments, ralentissant ainsi sa croissance. Un bon désherbage manuel ou un paillage préalable de la zone quelques semaines avant la plantation sont des méthodes efficaces pour garantir un départ sans concurrence pour votre nouvel arbuste.

Les étapes clés d’une plantation réussie

Le moment de la plantation a une grande influence sur la réussite de la reprise. La période la plus favorable est l’automne, de septembre à novembre. Planter à cette saison permet à l’arbuste de développer son système racinaire durant l’hiver, profitant de l’humidité du sol, et d’être ainsi bien préparé pour affronter la sécheresse estivale suivante. Une plantation au printemps est également possible, mais elle exigera un suivi d’arrosage beaucoup plus attentif et régulier tout au long de l’été pour compenser le faible enracinement.

Le trou de plantation doit être préparé avec soin. Il doit être au moins deux fois plus large et plus profond que la motte ou le conteneur de la plante. Cette précaution permet de décompacter la terre environnante, ce qui facilitera la pénétration des nouvelles racines. Le fond du trou peut être amélioré en y ajoutant une couche de drainage (graviers ou billes d’argile) si le sol est lourd, ainsi qu’un mélange de terre de jardin et de compost bien mûr ou de terreau de plantation.

Avant de mettre la plante en terre, il est crucial de bien préparer la motte. Si le laurier-cerise est en conteneur, il faut le faire tremper dans un grand seau d’eau pendant plusieurs minutes jusqu’à ce que plus aucune bulle d’air ne s’échappe. Ensuite, démêlez délicatement les racines qui pourraient s’être enroulées au fond du pot, un phénomène connu sous le nom de « chignonage ». Cette action encourage les racines à explorer le nouveau sol plutôt qu’à continuer de tourner en rond, ce qui est vital pour un bon ancrage.

Lors de la mise en place de l’arbuste, le collet (la jonction entre les racines et le tronc) doit se trouver exactement au niveau du sol environnant. Une plantation trop profonde peut entraîner le pourrissement du collet, tandis qu’une plantation trop haute expose les racines au dessèchement. Une fois la plante bien positionnée, comblez le trou avec le mélange de terre préparé, en tassant légèrement au fur et à mesure pour éliminer les poches d’air. Terminez par la formation d’une cuvette d’arrosage autour du pied et arrosez abondamment, même s’il pleut, pour bien lier la terre aux racines.

La multiplication par bouturage : une méthode efficace

Le bouturage est la méthode la plus simple et la plus populaire pour multiplier le laurier-cerise. Il permet d’obtenir de nouveaux plants génétiquement identiques à la plante mère, garantissant ainsi la conservation de ses caractéristiques. La meilleure période pour réaliser les boutures est la fin de l’été, en août ou septembre, sur du bois semi-aoûté, c’est-à-dire des tiges de l’année qui commencent à durcir mais qui sont encore souples. Cette technique donne généralement d’excellents taux de réussite.

Pour préparer les boutures, choisissez des rameaux sains et vigoureux sur la plante mère. Prélevez des tronçons d’environ 15 à 20 centimètres de longueur, en effectuant une coupe nette juste en dessous d’un nœud (le point d’insertion d’une feuille). Supprimez ensuite les feuilles de la partie inférieure de la bouture pour ne conserver que deux ou trois feuilles à l’extrémité supérieure. Si ces feuilles sont grandes, vous pouvez les couper de moitié pour réduire la perte d’eau par évapotranspiration.

L’étape suivante consiste à planter les boutures. Préparez un pot ou une terrine rempli d’un substrat léger et drainant, comme un mélange de terreau et de sable ou de perlite. Pour augmenter les chances de réussite, vous pouvez tremper la base de chaque bouture dans de la poudre d’hormone de bouturage, bien que cela ne soit pas toujours indispensable pour le laurier-cerise. Enfoncez ensuite les boutures de quelques centimètres dans le substrat, en veillant à ce qu’elles ne se touchent pas, puis tassez légèrement la terre autour.

Un environnement humide et chaud est essentiel pour favoriser l’enracinement. Après avoir arrosé délicatement le substrat, couvrez le pot d’un sac en plastique transparent ou d’une bouteille en plastique coupée pour créer une mini-serre (bouturage « à l’étouffée »). Placez le tout dans un endroit lumineux mais sans soleil direct. Aérez régulièrement pour éviter le développement de moisissures et maintenez le substrat légèrement humide. Les premières racines devraient apparaître après quelques semaines à quelques mois, signe que la bouture a repris.

Le marcottage comme alternative de propagation

Le marcottage est une autre technique de multiplication végétative très fiable, particulièrement adaptée aux arbustes dont les branches sont souples et proches du sol, comme le laurier-cerise. Son grand avantage est que la branche reste attachée à la plante mère pendant tout le processus d’enracinement, ce qui assure son alimentation en eau et en nutriments et garantit un taux de réussite proche de 100%. Cette méthode peut être pratiquée au printemps ou en automne.

Le principe du marcottage par couchage est simple. Choisissez une branche basse, longue et flexible. Courbez-la délicatement vers le sol sans la casser. À l’endroit où la branche touche la terre, creusez une petite tranchée de quelques centimètres de profondeur. Pour encourager l’émission de racines, vous pouvez réaliser une légère incision sur la partie inférieure de l’écorce de la branche, juste à l’endroit qui sera enterré.

Fixez ensuite fermement la branche dans la tranchée à l’aide d’un crochet métallique (un simple fil de fer en forme de U suffit). Recouvrez la partie enterrée avec un mélange de terre et de compost, en laissant l’extrémité de la branche, avec ses feuilles, ressortir verticalement du sol. Vous pouvez attacher cette extrémité à un petit tuteur pour la maintenir droite. Il est important de maintenir le sol au niveau de la marcotte constamment frais et humide pour stimuler le développement des racines.

La patience est la clé du succès avec le marcottage. Le processus d’enracinement peut prendre plusieurs mois, voire une année entière. Vous saurez que la marcotte a réussi lorsque vous observerez une nouvelle croissance vigoureuse à son extrémité. À ce moment-là, vous pouvez vérifier délicatement la présence de racines. Une fois que le système racinaire est bien développé, vous pouvez sevrer la nouvelle plante en coupant la branche qui la relie à la plante mère. Le jeune laurier-cerise peut alors être transplanté à son emplacement définitif.

Soins post-plantation et suivi des jeunes plants

Après la plantation, les soins des premières semaines et des premiers mois sont déterminants pour l’avenir de votre laurier-cerise. L’arrosage est l’élément le plus critique. Il doit être régulier et suffisant pour que la motte ne sèche jamais complètement, mais sans pour autant noyer la plante. La fréquence dépendra de la météo, du type de sol et de la saison, mais une surveillance hebdomadaire est un minimum la première année. La cuvette d’arrosage aménagée lors de la plantation aide à concentrer l’eau au niveau des racines.

L’installation d’un paillage au pied de l’arbuste est une excellente pratique post-plantation. Une couche de 5 à 10 centimètres de paillis organique (BRF, écorces, tontes de gazon séchées) présente de multiples avantages. Elle limite l’évaporation de l’eau, réduisant ainsi la fréquence des arrosages, empêche la croissance des mauvaises herbes qui concurrencent le jeune plant, et protège les racines des températures extrêmes, que ce soit le gel en hiver ou la chaleur en été. En se décomposant, le paillis enrichira également le sol en matière organique.

La surveillance de l’état général du jeune laurier-cerise est également primordiale. Observez l’apparition de nouvelles pousses, qui est un signe de bonne reprise. Soyez attentif à tout symptôme de stress, comme un flétrissement persistant malgré un arrosage correct, ou un jaunissement des feuilles qui pourrait indiquer un problème d’arrosage excessif ou une carence. Il est également conseillé de protéger les jeunes plants des vents froids et desséchants, surtout lors du premier hiver, en installant par exemple un paravent temporaire.

Enfin, il faut savoir être patient avec la fertilisation. Il est généralement déconseillé d’apporter de l’engrais immédiatement après la plantation, car cela pourrait brûler les jeunes racines fragiles. L’amendement organique (compost, terreau) incorporé au sol lors de la préparation du trou est suffisant pour le démarrage. Attendez le printemps suivant la plantation pour commencer un programme de fertilisation léger, en utilisant un engrais à libération lente pour soutenir la croissance sans la forcer de manière excessive.

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