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La plantation et la multiplication du lantana

Daria · 15.06.2025.

Planter et multiplier le lantana sont des opérations horticoles accessibles qui permettent d’intégrer facilement cet arbuste coloré et attractif dans les jardins et sur les terrasses. La réussite de la plantation repose sur quelques principes fondamentaux, notamment le choix d’un emplacement adéquat et une préparation minutieuse du sol. Le lantana est une plante qui aime la chaleur et le soleil, et sa plantation au bon moment, une fois tout risque de gelée écarté, est cruciale pour lui assurer un bon départ. Cette première étape conditionne en grande partie la vigueur future de la plante, sa capacité à s’établir rapidement et, par conséquent, l’abondance de sa floraison estivale. Le processus de mise en terre, qu’il s’agisse d’un plant acheté en pépinière ou d’une jeune pousse que l’on a soi-même multipliée, doit être réalisé avec soin pour ne pas endommager le système racinaire fragile.

La multiplication du lantana offre quant à elle la satisfaction de créer de nouvelles plantes à partir d’un spécimen que l’on apprécie particulièrement, et ce, à moindre coût. Les deux méthodes les plus courantes sont le bouturage et le semis, chacune présentant ses propres avantages et spécificités. Le bouturage, plus rapide et plus fiable, permet d’obtenir des clones parfaits de la plante mère, garantissant ainsi la conservation des caractéristiques de la variété, comme la couleur des fleurs ou le port de la plante. Le semis, bien que plus aléatoire en termes de résultats, peut être une expérience enrichissante et parfois surprenante, pouvant donner naissance à de nouvelles variations.

Que l’on choisisse de planter un nouvel arbuste ou de s’aventurer dans sa multiplication, il est essentiel de comprendre les besoins spécifiques du lantana pour mettre toutes les chances de son côté. Un sol bien drainé est non négociable, car cette plante redoute par-dessus tout l’excès d’humidité au niveau de ses racines. De même, un apport initial de matière organique peut favoriser un enracinement vigoureux et une croissance saine. Les soins post-plantation ou post-multiplication, notamment en matière d’arrosage, sont déterminants durant les premières semaines pour aider la jeune plante à surmonter le stress de la transition et à bien s’établir dans son nouvel environnement.

En somme, la plantation et la multiplication du lantana sont des portes d’entrée vers une meilleure compréhension du cycle de vie de cette plante fascinante. Ces gestes, bien que techniques, sont à la portée de tous les jardiniers, qu’ils soient novices ou expérimentés. Ils permettent non seulement d’embellir son espace extérieur avec les couleurs changeantes et la floraison durable du lantana, mais aussi de participer activement à la pérennisation et à la diffusion de cette espèce végétale qui fait le bonheur des insectes pollinisateurs. Le succès de ces opérations est la promesse d’un jardin vivant et vibrant de couleurs tout au long de la belle saison.

Le choix du moment et du lieu de plantation

Le succès de la plantation d’un lantana commence par le choix judicieux du moment et de l’emplacement. Étant une plante d’origine tropicale, le lantana est extrêmement sensible au froid et ne tolère absolument pas le gel. Il est donc impératif d’attendre que tout risque de gelée printanière soit définitivement écarté avant de le mettre en pleine terre. En général, la période idéale se situe de la mi-mai à début juin, lorsque le sol s’est suffisamment réchauffé. Planter trop tôt exposerait la jeune plante à un choc thermique qui pourrait compromettre sa reprise, voire lui être fatal. Dans les régions au climat doux, une plantation en début d’automne est envisageable, à condition de laisser suffisamment de temps à la plante pour s’établir avant les premiers froids.

L’emplacement est tout aussi crucial que le calendrier. Le lantana est un héliophile convaincu : il a besoin d’un maximum de soleil pour s’épanouir et fleurir abondamment. Un site bénéficiant d’au moins six heures d’ensoleillement direct par jour est indispensable. Une exposition plein sud ou sud-ouest est donc à privilégier. Un manque de lumière se traduira par une croissance faible, des tiges allongées et une floraison clairsemée, voire inexistante. L’emplacement doit également être protégé des vents froids et desséchants qui peuvent endommager son feuillage et ses tiges.

Le type de sol est un autre facteur déterminant. Le lantana s’accommode de nombreux types de sols, même pauvres, mais il a une exigence non négociable : un drainage parfait. Il redoute les sols lourds, compacts et gorgés d’eau qui favorisent la pourriture des racines. Un sol idéal est léger, sableux et bien aéré. Si votre terre de jardin est argileuse, il est essentiel de l’améliorer en profondeur en y ajoutant du sable de rivière, des graviers fins ou du compost bien mûr pour améliorer sa structure et sa capacité à évacuer l’eau en excès.

Enfin, il faut anticiper la taille adulte de la variété de lantana que vous plantez. Certaines variétés ont un port rampant et sont idéales en couvre-sol ou en suspension, tandis que d’autres sont plus arbustives et peuvent atteindre plus d’un mètre en tous sens. Il est donc important de lui laisser suffisamment d’espace pour se développer sans entrer en compétition avec les plantes voisines. Un espacement adéquat garantit également une bonne circulation de l’air autour de la plante, ce qui est une mesure préventive efficace contre l’apparition de maladies fongiques.

La préparation du sol et la mise en terre

Une fois l’emplacement idéal choisi, une préparation soignée du sol est la prochaine étape pour assurer une bonne reprise à votre lantana. Commencez par désherber méticuleusement la zone de plantation. Creusez ensuite un trou de plantation environ deux à trois fois plus large et plus profond que la motte du plant. Cette opération permet d’ameublir la terre en profondeur, ce qui facilitera la pénétration des jeunes racines et leur permettra de s’étendre facilement à la recherche d’eau et de nutriments.

Au fond du trou, il est fortement recommandé d’ajouter une couche drainante d’environ 5 à 10 cm d’épaisseur. Cette couche peut être constituée de graviers, de billes d’argile ou de tessons de poterie. C’est une assurance supplémentaire contre la stagnation de l’eau, surtout dans les sols à tendance lourde. Par-dessus cette couche, vous pouvez ajouter un mélange de terre de jardin, de compost bien décomposé et de sable. Le compost apportera les nutriments nécessaires à un bon démarrage, tandis que le sable améliorera encore la structure du sol.

Avant de dépoter le plant, il est conseillé de faire tremper la motte dans un seau d’eau pendant quelques minutes, jusqu’à ce que plus aucune bulle d’air ne s’en échappe. Cette étape permet de bien réhydrater les racines. Dépotez ensuite la plante avec précaution. Si vous observez que les racines ont formé un chignon serré au fond du pot, n’hésitez pas à les démêler délicatement avec vos doigts pour les encourager à s’étendre dans leur nouvel environnement. Placez la motte au centre du trou en veillant à ce que le haut de la motte (le collet) arrive juste au niveau du sol environnant. Planter trop profondément pourrait entraîner le pourrissement du collet.

Remplissez le trou avec le mélange de terre préparé, en tassant légèrement au fur et à mesure pour éliminer les poches d’air. Une fois le trou comblé, formez une cuvette d’arrosage autour du pied de la plante. Cette cuvette permettra de retenir l’eau et de la diriger directement vers les racines. Terminez par un arrosage copieux, même si la terre est humide. Ce premier arrosage est essentiel pour bien mettre la terre en contact avec les racines et assurer une bonne reprise. Un paillage au pied de la plante (avec des copeaux de bois, de la paille ou des écorces de pin) aidera à conserver l’humidité du sol, à limiter la croissance des mauvaises herbes et à protéger les racines des variations de température.

La multiplication par bouturage : méthode simple

Le bouturage est la méthode la plus simple, la plus rapide et la plus fiable pour multiplier le lantana. Elle permet de produire de nouveaux plants qui seront génétiquement identiques à la plante mère, ce qui garantit la conservation des caractéristiques ornementales de la variété. La meilleure période pour réaliser des boutures de lantana est à la fin de l’été, en août ou septembre, en prélevant des tiges qui ne sont pas encore complètement lignifiées, dites semi-aoûtées. On peut également pratiquer le bouturage au printemps sur les nouvelles pousses herbacées.

Pour commencer, choisissez des tiges saines et vigoureuses, sans fleurs ni boutons floraux. À l’aide d’un sécateur ou d’un couteau bien désinfecté, prélevez des extrémités de tiges d’environ 10 à 15 centimètres de long. La coupe doit être nette et réalisée juste en dessous d’un nœud (le point d’insertion d’une feuille sur la tige). Préparez ensuite la bouture en supprimant les feuilles de la moitié inférieure. Vous pouvez également couper de moitié les feuilles restantes sur la partie supérieure pour réduire l’évaporation et limiter le stress hydrique de la bouture, qui n’a pas encore de racines pour s’hydrater.

L’étape suivante consiste à planter les boutures. Remplissez des petits pots ou une terrine avec un substrat léger et drainant, comme un mélange de terreau pour semis et de sable ou de perlite. Tassez légèrement le substrat et faites des pré-trous avec un crayon ou un bâtonnet. Pour augmenter les chances de réussite, vous pouvez tremper la base de chaque bouture dans de la poudre d’hormone de bouturage, bien que cela ne soit pas indispensable pour le lantana qui s’enracine assez facilement. Insérez ensuite les boutures dans les trous sur environ la moitié de leur longueur et tassez délicatement le substrat autour.

La dernière phase, dite « à l’étouffée », est cruciale pour le succès de l’enracinement. Arrosez légèrement le substrat puis couvrez les pots avec un sac en plastique transparent, une bouteille en plastique coupée ou une mini-serre pour maintenir une atmosphère chaude et humide autour des boutures. Placez le tout dans un endroit lumineux, mais sans soleil direct, qui pourrait brûler les jeunes pousses. Pensez à aérer régulièrement (quelques minutes par jour) pour éviter le développement de moisissures. Au bout de quelques semaines, l’apparition de nouvelles feuilles est le signe que l’enracinement a réussi. Vous pourrez alors acclimater progressivement les jeunes plants à l’air libre avant de les rempoter individuellement.

Les premiers soins après la plantation ou la multiplication

Après la plantation en pleine terre ou le rempotage d’un jeune plant issu de bouturage ou de semis, les premières semaines sont une période critique d’adaptation. Les soins apportés durant cette phase sont déterminants pour la survie et le bon développement futur de la plante. L’arrosage est le soin le plus important. Il est essentiel de maintenir le sol ou le substrat constamment frais, mais sans excès, pour aider la plante à développer de nouvelles racines et à s’établir. Un arrosage régulier, tous les deux ou trois jours selon la météo, est nécessaire jusqu’à ce que des signes de reprise de croissance, comme l’apparition de nouvelles feuilles, soient visibles.

La protection contre les conditions extrêmes est également primordiale. Un jeune plant de lantana est particulièrement sensible à un soleil trop brûlant ou à un vent desséchant. Si vous avez planté en pleine terre par une journée très ensoleillée, n’hésitez pas à installer un ombrage temporaire (avec un cageot ou un voile d’ombrage) pendant les heures les plus chaudes de la journée pour les premiers jours. Pour les jeunes plants en pot, placez-les dans un endroit lumineux mais protégé du soleil direct de l’après-midi, le temps qu’ils s’acclimatent.

Il est préférable de ne pas fertiliser immédiatement après la plantation ou le rempotage. Les racines, encore fragiles, pourraient être brûlées par l’engrais. Le compost ou le terreau neuf apporté lors de la plantation fournit généralement suffisamment de nutriments pour les premières semaines. Attendez que la plante soit bien installée et montre une croissance active avant de commencer un programme de fertilisation léger, environ quatre à six semaines après la plantation. Un excès d’engrais à ce stade pourrait forcer une croissance trop rapide du feuillage au détriment du développement d’un système racinaire robuste.

Enfin, une surveillance attentive est de mise. Inspectez régulièrement vos jeunes plants pour détecter tout signe de stress, comme un flétrissement persistant, un jaunissement des feuilles, ou l’apparition de parasites. Les jeunes pousses tendres peuvent être une cible de choix pour les pucerons ou les limaces. Une intervention rapide et ciblée, souvent manuelle à ce stade, est la plus efficace et la moins dommageable pour la plante. En lui offrant cet environnement protégé et en répondant à ses besoins initiaux, vous donnerez à votre nouveau lantana toutes les chances de devenir un arbuste fort, sain et florifère.

📷 Flickr / Szerző: Mauricio Mercadante / Licence: CC BY-NC-SA 2.0

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