Planter un citronnier est le point de départ d’une relation durable avec cet agrume généreux. Que l’on choisisse de partir d’un jeune plant acheté en pépinière ou de se lancer dans l’aventure de la multiplication, la réussite de l’opération dépend du respect de quelques étapes fondamentales. Une plantation correcte assure un bon départ à l’arbre, lui permettant de développer un système racinaire robuste, essentiel à sa future croissance et à sa fructification. La multiplication, quant à elle, offre la satisfaction de créer de nouvelles plantes à partir d’un sujet existant, perpétuant ainsi ses caractéristiques. Ce guide explore les méthodes et les précautions à prendre pour réussir ces deux processus vitaux.
La méthode la plus courante et la plus sûre pour obtenir des fruits rapidement est d’acheter un jeune citronnier greffé chez un pépiniériste. Ces plants sont constitués d’un porte-greffe, choisi pour sa vigueur et sa résistance aux maladies du sol, et d’un greffon, qui est une variété de citronnier sélectionnée pour la qualité de ses fruits. Cette technique garantit que la nouvelle plante sera identique à la variété mère et qu’elle commencera à produire des fruits en quelques années seulement, contrairement aux arbres issus de semis qui peuvent mettre plus de dix ans.
Lors de la plantation, que ce soit en pleine terre dans les régions au climat doux ou en pot, le moment choisi est important. Le début du printemps, après les dernières gelées, est la période idéale, car elle permet à l’arbre de s’établir pendant toute la saison de croissance. Il est crucial de préparer le trou de plantation ou le pot avec soin, en s’assurant que le drainage est parfait. Un bon substrat, comme un terreau spécial agrumes, fournira les nutriments nécessaires pour un bon démarrage.
La multiplication du citronnier peut se faire de plusieurs manières, principalement par semis, par bouturage ou par marcottage. Chaque méthode a ses avantages et ses inconvénients. Le semis est facile mais ne garantit pas la fidélité de la variété et la mise à fruit est très longue. Le bouturage et le marcottage sont des techniques de multiplication végétative qui permettent de cloner la plante mère, assurant ainsi l’obtention d’un plant identique qui fructifiera plus rapidement. Le choix de la méthode dépendra de l’objectif et du niveau d’expertise du jardinier.
Choisir le bon plant et le préparer
La première étape vers une plantation réussie est la sélection d’un plant sain et vigoureux en pépinière. Il faut rechercher un jeune arbre avec un tronc droit, un feuillage vert foncé et lustré, et exempt de tout signe de maladie ou de parasite. Inspecte attentivement le dessus et le dessous des feuilles pour déceler d’éventuelles taches, déformations ou la présence d’insectes. Il est également important de vérifier que le point de greffe, visible comme un léger renflement à la base du tronc, est bien cicatrisé et solide.
Une fois le plant choisi, il faut le préparer pour la plantation. Il est conseillé de laisser le pot tremper dans une bassine d’eau pendant une dizaine de minutes pour bien hydrater la motte. Cette étape facilite le dépotage et réduit le choc de la transplantation. Après avoir sorti la plante de son contenant, il faut examiner le système racinaire. Si les racines sont enroulées et forment un chignon serré, il est essentiel de les démêler délicatement à la main pour les encourager à s’étendre dans le nouveau sol.
Avant de mettre le citronnier en terre ou dans son nouveau pot, il est utile de tailler légèrement les racines endommagées ou trop longues avec un sécateur propre et désinfecté. Cette taille de préparation stimule la croissance de nouvelles radicelles, qui sont cruciales pour l’absorption de l’eau et des nutriments. Il ne s’agit pas d’une taille sévère, mais plutôt d’un nettoyage du système racinaire pour favoriser une bonne reprise.
Enfin, la préparation concerne aussi l’acclimatation du plant à son nouvel environnement. Si le citronnier a été cultivé en serre, il ne faut pas l’exposer immédiatement en plein soleil. Il est préférable de le placer dans un endroit mi-ombragé pendant quelques jours pour qu’il s’habitue progressivement à une lumière plus intense et à des conditions extérieures. Cette période d’adaptation est cruciale pour éviter les brûlures sur les feuilles et pour minimiser le stress de la plante.
La plantation en pot
La plantation en pot est la méthode la plus répandue dans les régions où les hivers sont froids, car elle permet de rentrer l’arbre à l’abri. Le choix du pot est la première décision à prendre. Il doit être percé de plusieurs trous de drainage et avoir un diamètre supérieur de quelques centimètres à celui du pot d’origine. Un pot en terre cuite est souvent préféré pour sa porosité qui favorise une bonne aération des racines.
La préparation du pot est une étape clé. On commence par placer une couche de drainage d’environ 3 à 5 centimètres au fond du pot. Des billes d’argile, des tessons de poterie ou du gravier conviennent parfaitement pour cette fonction. Cette couche empêchera l’eau de stagner au niveau des racines. On verse ensuite une première couche de terreau pour agrumes sur le lit de drainage.
Le positionnement de l’arbre dans le pot doit être fait avec précision. On place la motte au centre du pot, en veillant à ce que le haut de la motte, où se trouve le collet, arrive à environ deux ou trois centimètres en dessous du rebord du pot. Cette marge est nécessaire pour faciliter l’arrosage. Il est fondamental de ne jamais enterrer le point de greffe. Une fois la plante bien positionnée, on remplit les espaces vides avec le terreau, en tassant légèrement au fur et à mesure pour assurer un bon contact entre les racines et le substrat.
L’étape finale de la plantation est un arrosage abondant. Il faut arroser généreusement jusqu’à ce que l’eau s’écoule librement par les trous de drainage. Cet arrosage a pour but de tasser le substrat, d’éliminer les poches d’air et de réhydrater la motte après la transplantation. Par la suite, on laissera le substrat sécher légèrement en surface entre deux arrosages. La plante sera ensuite placée dans un endroit lumineux mais sans soleil direct pendant une à deux semaines, le temps qu’elle se remette du choc de la plantation.
La plantation en pleine terre
Dans les régions bénéficiant d’un climat doux, où les températures hivernales ne descendent que très rarement en dessous de -5°C, le citronnier peut être planté en pleine terre. L’emplacement doit être choisi avec le plus grand soin : il doit être ensoleillé, idéalement orienté au sud, et bien abrité des vents dominants. Un mur bien exposé peut offrir une excellente protection et restituer de la chaleur pendant la nuit. Le sol doit être impérativement bien drainé ; si le sol est lourd et argileux, il faudra l’amender sérieusement.
La préparation du trou de plantation est une étape cruciale qui conditionne la bonne reprise de l’arbre. Il faut creuser un trou au moins deux fois plus large et profond que la motte du citronnier. Cette taille généreuse permet d’ameublir la terre environnante, ce qui facilitera la pénétration des nouvelles racines. On ameublit également le fond du trou pour éviter la stagnation de l’eau en profondeur.
L’amendement du sol est souvent nécessaire pour répondre aux besoins du citronnier. On mélange la terre extraite du trou avec du compost bien mûr, du terreau de plantation et un peu de sable grossier si le sol est compact. Cet apport de matière organique et d’éléments drainants créera un environnement favorable au développement racinaire. On peut également ajouter une poignée d’engrais organique à libération lente au fond du trou, en le recouvrant d’un peu de terre amendée pour éviter le contact direct avec les racines.
Le processus de plantation est similaire à celui en pot. On place l’arbre au centre du trou, en s’assurant que le collet est au niveau du sol environnant. On remplit ensuite le trou avec la terre amendée, en tassant au fur et à mesure. Une fois le trou comblé, on forme une cuvette d’arrosage autour du tronc. Cette cuvette retiendra l’eau et la dirigera directement vers les racines. Un arrosage copieux, d’au moins 20 litres d’eau, est indispensable pour bien installer la terre. Un paillage au pied de l’arbre aidera à conserver l’humidité et à limiter la concurrence des mauvaises herbes.
La multiplication par bouturage
Le bouturage est une méthode de multiplication végétative très efficace pour obtenir un nouveau citronnier identique à la plante mère. La meilleure période pour prélever les boutures est la fin du printemps ou le début de l’été, lorsque les nouvelles pousses sont encore tendres mais commencent à se lignifier. On choisit une branche saine de l’année, qui n’a ni fleurs ni fruits, et on prélève une section d’environ 15 à 20 centimètres de long. La coupe doit être nette et réalisée juste en dessous d’un nœud (le point d’insertion d’une feuille).
La préparation de la bouture est une étape délicate. On retire les feuilles de la partie inférieure de la tige, sur environ deux tiers de sa longueur, pour limiter l’évaporation et concentrer l’énergie de la bouture sur la production de racines. On ne conserve que deux ou trois feuilles à l’extrémité supérieure, que l’on peut couper de moitié si elles sont grandes, toujours dans le but de réduire la transpiration. La base de la bouture peut être trempée dans de la poudre d’hormones de bouturage pour augmenter les chances de succès, bien que cela ne soit pas toujours indispensable pour le citronnier.
La mise en terre des boutures se fait dans un substrat léger et drainant. Un mélange de terreau pour semis et de sable ou de perlite est idéal. On remplit de petits pots avec ce mélange et on y insère la base de la bouture sur quelques centimètres de profondeur. Il est important de bien tasser le substrat autour de la tige pour assurer un bon contact. Un arrosage léger est ensuite effectué pour humidifier le substrat sans le détremper.
Pour favoriser l’enracinement, il est crucial de maintenir les boutures dans une atmosphère chaude et humide. C’est ce qu’on appelle le bouturage « à l’étouffée ». On peut couvrir les pots avec un sac en plastique transparent ou une bouteille en plastique coupée, en veillant à aérer régulièrement pour éviter le développement de moisissures. Les pots doivent être placés dans un endroit lumineux mais sans soleil direct. L’enracinement prend généralement entre un et deux mois. On sait que la bouture a pris lorsque de nouvelles feuilles commencent à apparaître.
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