Planter et multiplier son propre basilic est une expérience gratifiante qui assure un approvisionnement constant en cette herbe aromatique indispensable en cuisine. Que ce soit à partir de graines, par bouturage ou en achetant de jeunes plants, le processus est accessible même aux jardiniers débutants. Comprendre les différentes méthodes et les étapes clés, du semis à la mise en terre définitive, est essentiel pour garantir une bonne reprise et un développement optimal. Chaque technique a ses propres avantages et son calendrier, permettant une grande flexibilité pour intégrer cette culture dans n’importe quel jardin, balcon ou même sur un rebord de fenêtre. Ce guide vous dévoile les secrets d’une plantation et d’une multiplication réussies pour un basilic vigoureux et productif.
Le semis du basilic, un départ maîtrisé
La méthode la plus courante et la plus économique pour commencer la culture du basilic est le semis. Il peut être réalisé à l’intérieur dès le mois de mars, ce qui permet d’obtenir des plants robustes prêts à être installés à l’extérieur après les dernières gelées. Utilisez des godets, des terrines ou des plaques de semis remplis d’un terreau spécial semis, fin et drainant. Il est important que le contenant soit propre pour éviter la fonte des semis, une maladie fongique qui affecte les jeunes plantules.
Semez les graines de manière clairsemée à la surface du terreau, en les espaçant le plus possible pour faciliter le repiquage ultérieur. Recouvrez-les ensuite d’une très fine couche de terreau, de l’ordre de quelques millimètres seulement, car les graines de basilic ont besoin d’un peu de lumière pour germer. Tassez légèrement la surface avec la paume de la main ou une petite planchette pour assurer un bon contact entre les graines et le substrat. L’arrosage initial doit se faire en douceur, idéalement avec un pulvérisateur, pour ne pas déplacer les graines.
La germination du basilic requiert de la chaleur, une température constante d’environ 20°C est idéale. Placez vos semis dans un endroit chaud et lumineux, comme un rebord de fenêtre bien exposé ou dans une mini-serre chauffée. Il est crucial de maintenir le substrat constamment humide mais jamais détrempé durant toute la période de germination, qui dure généralement entre 5 et 10 jours. Pour conserver l’humidité, vous pouvez couvrir les contenants avec un couvercle transparent ou un film plastique jusqu’à l’apparition des premières plantules.
Une fois que les plantules ont émergé et développé leurs deux premières vraies feuilles (en plus des deux cotylédons initiaux), il est temps de penser à l’éclaircissage si le semis était trop dense. Ne conservez que les plants les plus vigoureux pour leur laisser l’espace nécessaire à leur développement. C’est également à ce stade que l’on peut commencer à acclimater progressivement les jeunes plants à des conditions de lumière plus intense pour éviter qu’ils ne filent (s’étiolent en hauteur).
La plantation en pleine terre et en pot
La plantation, que ce soit en pleine terre ou dans un pot plus grand, ne doit avoir lieu qu’après la fin de tout risque de gel, lorsque les températures nocturnes ne descendent plus durablement sous les 12-14°C. Il est crucial d’acclimater, ou d’endurcir, les jeunes plants cultivés à l’intérieur avant de les exposer aux conditions extérieures. Pour ce faire, sortez-les progressivement pendant une à deux semaines, en commençant par quelques heures dans un endroit abrité et ombragé, puis en augmentant petit à petit la durée et l’exposition au soleil direct.
Pour la plantation en pleine terre, choisissez un emplacement ensoleillé et abrité, et préparez le sol comme décrit précédemment en l’enrichissant de compost. Creusez des trous légèrement plus grands que la motte des plants. Espacez les plants de basilic d’environ 20 à 30 centimètres les uns des autres pour leur permettre de bien se développer et d’assurer une bonne circulation de l’air. Dépotez délicatement chaque plant, placez-le dans son trou de sorte que le haut de la motte soit au niveau du sol, puis comblez avec la terre et tassez légèrement.
Pour la plantation en pot, choisissez un contenant d’au moins 20 centimètres de diamètre et de profondeur pour un seul plant, afin de lui offrir un volume de terre suffisant pour son développement racinaire. Assurez-vous que le pot dispose de trous de drainage et placez une couche de billes d’argile au fond. Remplissez-le avec un terreau de qualité, riche et drainant. La procédure de plantation est la même qu’en pleine terre : creusez un trou, placez la motte et comblez avec le terreau.
Après la plantation, quelle que soit la méthode, un arrosage copieux est indispensable pour bien tasser la terre autour des racines et assurer un bon contact. Cet arrosage initial aide la plante à s’établir dans son nouvel environnement et réduit le choc de la transplantation. Il est également judicieux d’appliquer une couche de paillage (paille, tontes de gazon séchées) autour du pied des plants pour conserver l’humidité du sol, limiter la pousse des mauvaises herbes et protéger les racines des variations extrêmes de température.
Le bouturage, une méthode simple et efficace
Le bouturage est une technique de multiplication végétative extrêmement simple et rapide pour le basilic. Elle permet d’obtenir de nouveaux plants identiques à la plante mère en quelques semaines seulement, ce qui est idéal pour renouveler ses plants en milieu de saison ou pour en offrir à ses proches. Le meilleur moment pour bouturer le basilic est pendant sa période de pleine croissance, de la fin du printemps au milieu de l’été, lorsque les tiges sont vigoureuses.
Pour prélever une bouture, choisissez une tige saine et robuste qui n’a pas encore fleuri. Coupez une section d’environ 10 à 15 centimètres de long, en effectuant la coupe juste en dessous d’un nœud (le point d’insertion des feuilles sur la tige). Retirez ensuite délicatement les feuilles de la partie inférieure de la bouture, en ne conservant que les deux ou trois paires de feuilles au sommet. Cette opération permet de limiter l’évaporation et de concentrer l’énergie de la bouture sur la production de racines.
La méthode la plus simple pour faire raciner la bouture est de la placer dans un verre d’eau. Assurez-vous que les nœuds inférieurs (d’où partiront les racines) soient bien immergés, mais que les feuilles restantes soient hors de l’eau pour ne pas pourrir. Placez le verre dans un endroit lumineux, mais sans soleil direct, et changez l’eau tous les deux jours pour qu’elle reste propre et oxygénée. En une à deux semaines, vous devriez voir apparaître de petites racines blanches.
Une fois que les racines ont atteint une longueur de 2 à 3 centimètres, la bouture est prête à être mise en pot. Préparez un petit pot rempli de terreau léger et drainant. Faites un trou au centre avec un crayon ou votre doigt, placez-y délicatement la bouture enracinée, puis ramenez le terreau autour des racines. Arrosez doucement et maintenez le substrat humide pendant que le nouveau plant s’établit. C’est une méthode presque infaillible pour multiplier votre basilic.
La multiplication par division de touffe
La division de touffe est une autre méthode de multiplication végétative, particulièrement adaptée aux plants de basilic qui sont devenus très denses et bien établis, souvent après une ou plusieurs saisons pour les variétés vivaces, ou en fin de saison pour les annuelles. Cette technique permet de rajeunir un plant mère tout en créant plusieurs nouveaux plants autonomes. Elle est généralement pratiquée au début du printemps, lorsque la croissance reprend activement.
Le processus commence par l’extraction soigneuse de la touffe entière de la terre, que ce soit en pot ou en pleine terre. Utilisez une fourche-bêche ou une truelle pour déterrer la plante en prenant soin de préserver au maximum le système racinaire. Une fois la motte sortie, secouez-la doucement pour enlever l’excès de terre et mieux visualiser la structure des racines et des tiges. Cela vous aidera à identifier les points de division naturels.
Avec un couteau bien aiguisé et désinfecté, ou simplement avec les mains si la touffe est souple, séparez la motte en plusieurs éclats. Chaque éclat doit comporter plusieurs tiges vigoureuses ainsi qu’un système racinaire sain et suffisant pour assurer sa reprise. Essayez de faire des divisions nettes pour minimiser les blessures à la plante. Ne soyez pas trop gourmand ; il vaut mieux obtenir deux ou trois nouveaux plants robustes qu’une multitude de petits fragments fragiles.
Replantez immédiatement chaque nouvel éclat dans un pot individuel ou à un nouvel emplacement dans le jardin, en suivant les mêmes recommandations que pour une plantation classique. Veillez à bien tasser la terre autour des racines et à arroser abondamment après la plantation. Les plantes fraîchement divisées peuvent montrer des signes de stress pendant quelques jours ; placez-les si possible dans un endroit légèrement ombragé au début pour leur laisser le temps de se remettre du choc de l’opération avant de les exposer au plein soleil.
Le repiquage et l’endurcissement des jeunes plants
Le repiquage est une étape intermédiaire cruciale pour les basilics issus de semis en terrine. Il consiste à transplanter les jeunes plantules dans des contenants individuels plus grands, comme des godets, afin de leur donner plus d’espace pour développer leur système racinaire et leur partie aérienne. Cette opération doit être réalisée lorsque les plantules ont développé leur première paire de vraies feuilles, en plus des cotylédons, et qu’elles sont assez robustes pour être manipulées.
Pour repiquer, préparez vos godets avec un bon terreau. Arrosez légèrement la terrine de semis une heure avant pour faciliter l’extraction des plantules sans abîmer leurs racines fragiles. Utilisez un petit outil (une pique à repiquer, un crayon ou même le manche d’une petite cuillère) pour soulever délicatement chaque plantule par sa motte, en la tenant par les feuilles et non par la tige, qui est très fragile. Placez la plantule dans un trou préformé dans le godet et ramenez le terreau autour d’elle.
Après le repiquage, arrosez doucement pour tasser le terreau et placez les godets dans un endroit lumineux mais sans soleil direct pendant quelques jours, le temps que les plants se remettent du stress de la transplantation. Maintenez le substrat humide et continuez à les cultiver à une température d’environ 18-20°C. C’est à ce stade que les jeunes plants vont véritablement commencer à se fortifier et à développer un système racinaire dense qui sera la clé de leur succès futur.
L’endurcissement, ou acclimatation, est la dernière étape avant la plantation définitive à l’extérieur. Ce processus graduel est vital pour éviter un choc thermique et lumineux aux jeunes plants élevés dans un environnement contrôlé. Commencez par les sortir à l’extérieur dans un lieu abrité et ombragé pour une heure ou deux, puis rentrez-les. Augmentez progressivement la durée de sortie et l’exposition au soleil sur une période de 7 à 14 jours, jusqu’à ce qu’ils puissent passer une journée et une nuit complètes dehors sans montrer de signes de faiblesse.