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La plantation et la multiplication de l’arum maculatum

Daria · 25.08.2025.

La plantation et la multiplication de l’arum maculatum sont des étapes clés pour introduire cette plante de sous-bois captivante dans votre jardin et pour étendre sa présence au fil des ans. Ces opérations, bien que simples en apparence, doivent être réalisées au bon moment et avec la bonne méthode pour garantir le succès de l’établissement et la vigueur des nouvelles plantes. Comprendre la nature de son tubercule et son cycle de dormance est essentiel pour intervenir de manière efficace. Que ce soit par la plantation de nouveaux tubercules, la division de touffes existantes ou le semis, chaque technique possède ses propres spécificités. En suivant quelques règles fondamentales, vous pourrez facilement propager cette espèce fascinante et créer de magnifiques tapis de verdure tachetée dans les zones ombragées de votre jardin.

Le choix du bon moment pour planter

Le succès de la plantation de l’arum maculatum dépend en grande partie du choix du moment de l’intervention, qui doit coïncider avec le cycle de vie de la plante. La période idéale pour planter les tubercules est la fin de l’été ou le début de l’automne, c’est-à-dire de la fin août à octobre. À ce moment, la plante est en dormance, mais elle s’apprête à développer son nouveau système racinaire pour la saison suivante. Planter à cette période permet au tubercule de bien s’établir dans le sol avant les premières gelées et d’être prêt pour une croissance vigoureuse au printemps.

Une plantation au printemps est également possible, mais elle est considérée comme moins optimale. Si vous plantez au printemps, la plante aura moins de temps pour s’installer avant la période de croissance active, ce qui peut résulter en une floraison plus faible, voire absente, la première année. De plus, les tubercules sont plus fragiles lorsqu’ils commencent à germer. Si vous n’avez pas d’autre choix que de planter au printemps, faites-le le plus tôt possible, dès que le sol peut être travaillé, et manipulez les tubercules avec une extrême précaution.

Il est crucial d’éviter la plantation durant la période de croissance active, de la fin du printemps au début de l’été, ainsi que pendant la dormance estivale profonde. Durant sa croissance, la plante est trop occupée à produire des feuilles et des fleurs, et le choc de la transplantation pourrait gravement l’affaiblir. Pendant la dormance estivale, le sol est souvent trop sec et le tubercule est complètement inactif, ce qui compromettrait une bonne reprise. Le respect de ce calendrier naturel est donc un gage de réussite.

L’observation des conditions météorologiques locales est également un facteur important. Il est préférable de planter par temps couvert et lorsque le sol est légèrement humide, mais pas détrempé. Évitez de travailler le sol juste après une forte pluie pour ne pas le compacter. Des conditions douces et humides à l’automne favoriseront un enracinement rapide et efficace, préparant la plante à affronter son premier hiver dans votre jardin dans les meilleures conditions possibles.

La préparation du sol et de l’emplacement

Une préparation minutieuse du sol est une étape indispensable avant d’accueillir les tubercules d’arum maculatum. Comme cette plante prospère dans un sol riche et humifère, il est essentiel d’amender la terre de votre jardin pour recréer ces conditions. Commencez par désherber soigneusement la zone de plantation choisie, en veillant à retirer toutes les racines des mauvaises herbes. Ensuite, ameublissez le sol sur une profondeur d’au moins vingt à trente centimètres à l’aide d’une fourche-bêche pour assurer une bonne aération et un bon drainage.

L’enrichissement du sol est la deuxième étape cruciale de la préparation. Incorporez généreusement de la matière organique bien décomposée, comme du compost mûr, du terreau de feuilles ou du fumier âgé. Ces amendements améliorent non seulement la fertilité du sol en fournissant des nutriments essentiels, mais ils optimisent aussi sa structure. Ils allègent les sols lourds et argileux tout en augmentant la capacité de rétention en eau des sols légers et sableux, créant ainsi un équilibre parfait pour l’arum.

Le choix de l’emplacement, comme mentionné précédemment, doit privilégier une zone d’ombre ou de mi-ombre, à l’abri du soleil brûlant de l’après-midi. L’idéal est un emplacement sous des arbres à feuilles caduques ou au pied d’un mur exposé au nord ou à l’est. Pensez à l’évolution de votre jardin au fil des saisons ; l’ombre fournie par les arbres au printemps et en été est parfaite pour protéger le feuillage délicat de la plante. Assurez-vous également que l’endroit est protégé des vents forts.

Enfin, avant de mettre les tubercules en terre, assurez-vous que le sol est correctement humidifié. S’il est sec, arrosez la zone de plantation un jour ou deux avant pour que l’humidité ait le temps de pénétrer en profondeur. Un sol légèrement humide au moment de la plantation favorise un contact étroit entre le tubercule et la terre, ce qui facilite le démarrage du processus d’enracinement. Cette humidité initiale est un signal pour que la plante sorte de sa dormance et commence son cycle de croissance automnal.

La technique de plantation des tubercules

La manipulation et la plantation correctes des tubercules sont des gestes techniques qui assurent un bon départ à votre arum maculatum. Le tubercule de l’arum a une forme allongée et il est important de l’orienter correctement dans le sol. Repérez la partie la plus plate ou légèrement concave, d’où partiront les racines, et la partie supérieure, souvent plus pointue, où se trouvent les bourgeons dormants d’où émergeront les feuilles et la fleur. En cas de doute, il est plus sûr de planter le tubercule à l’horizontale.

Creusez des trous de plantation individuels ou une tranchée si vous plantez en groupe. La profondeur de plantation est un facteur critique : le tubercule doit être enterré à une profondeur d’environ 10 à 15 centimètres. Une plantation trop superficielle exposerait le tubercule au gel et au dessèchement, tandis qu’une plantation trop profonde pourrait retarder ou empêcher l’émergence des pousses au printemps. Une bonne profondeur assure à la fois protection et facilité de croissance.

Placez délicatement le tubercule au fond du trou, en respectant l’orientation si vous avez pu l’identifier. Si vous plantez plusieurs tubercules, espacez-les d’au moins 20 à 30 centimètres les uns des autres pour leur laisser suffisamment de place pour se développer. Une fois les tubercules en place, recouvrez-les avec la terre amendée que vous aviez préparée, en veillant à ne pas laisser de poches d’air. Tassez légèrement le sol avec la main pour assurer un bon contact.

Après la plantation, terminez par un arrosage léger pour bien installer la terre autour des tubercules et éliminer les dernières poches d’air. Cet arrosage initial est généralement suffisant si vous plantez à l’automne, car les pluies saisonnières prendront le relais. Pour finir, il est fortement recommandé d’appliquer une bonne couche de paillis de feuilles mortes ou de compost sur la zone plantée. Ce paillis protégera les tubercules du froid de l’hiver, maintiendra l’humidité et enrichira le sol au fil de sa décomposition.

La multiplication par division des tubercules

La méthode la plus simple et la plus rapide pour multiplier l’arum maculatum est la division des tubercules. Au fil des années, le tubercule principal produit des rejets ou des bulbilles qui forment une touffe de plus en plus dense. La division permet non seulement d’obtenir de nouvelles plantes, mais aussi de rajeunir et de revigorer la touffe mère, favorisant ainsi une meilleure floraison. Cette opération se pratique également à la fin de l’été ou au début de l’automne, pendant la période de dormance.

Pour procéder à la division, commencez par déterrer délicatement la touffe entière à l’aide d’une fourche-bêche, en prenant soin de ne pas endommager les tubercules. Plantez l’outil assez loin de la base de la plante pour extraire une motte de terre large et profonde. Une fois la motte sortie de terre, secouez-la doucement pour enlever l’excès de terre et exposer le réseau de tubercules. Vous verrez alors le tubercule principal et les plus petits qui se sont formés autour.

Séparez ensuite les tubercules avec précaution. Souvent, les plus petits rejets se détachent facilement à la main. Pour les tubercules plus gros et plus attachés, vous pouvez utiliser un couteau propre et bien affûté pour les sectionner, en veillant à ce que chaque section possède au moins un ou deux bourgeons dormants (des « yeux »). Jetez toutes les parties qui semblent molles, abîmées ou malades pour ne conserver que les tubercules sains et fermes.

Une fois la division effectuée, vous pouvez replanter immédiatement les éclats de tubercules. Replantez le tubercule principal à son emplacement d’origine, après avoir amendé le sol avec un peu de compost frais. Plantez les nouveaux tubercules dans d’autres zones ombragées de votre jardin, en suivant la même technique de plantation que pour un tubercule neuf, c’est-à-dire à une profondeur de 10-15 cm. Un arrosage et un paillage finaliseront l’opération et assureront une bonne reprise.

La multiplication par semis

La multiplication de l’arum maculatum par semis est une méthode plus longue et plus complexe, mais elle peut être une expérience gratifiante pour le jardinier patient. Cette technique commence par la récolte des baies lorsque celles-ci sont bien rouges et légèrement ramollies, généralement en plein été. Il est impératif de porter des gants pour cette opération, car les baies et la pulpe qui les entoure sont irritantes et toxiques. La pulpe doit être retirée pour extraire les graines.

Une fois les graines extraites, il faut les nettoyer soigneplamment de toute trace de pulpe, car celle-ci contient des inhibiteurs de germination. Faites-les tremper dans l’eau pendant quelques heures, puis frottez-les doucement pour enlever les résidus. Les graines d’arum maculatum nécessitent une période de stratification froide pour lever leur dormance, c’est-à-dire qu’elles ont besoin de passer par une période de froid et d’humidité pour pouvoir germer. La méthode la plus simple est donc de les semer en extérieur dès l’automne.

Préparez un pot ou une terrine remplie d’un mélange de terreau de bonne qualité et de sable pour assurer un bon drainage. Semez les graines à la surface et recouvrez-les d’une fine couche de terreau ou de gravier fin. Placez le pot à l’extérieur, dans un endroit abrité du soleil direct et des fortes pluies. L’hiver se chargera de la stratification naturelle. Soyez patient, car la germination peut prendre plusieurs mois et n’intervenir qu’au printemps suivant, voire l’année d’après.

Après la germination, les jeunes plantules sont très petites et ressemblent à de simples brins d’herbe. Laissez-les se développer dans leur pot pendant au moins une ou deux saisons de croissance avant de les repiquer individuellement. Il faudra plusieurs années (généralement trois à cinq ans) avant que le tubercule formé à partir d’une graine soit suffisamment gros pour produire sa première fleur. Le semis est donc une méthode qui teste la persévérance mais permet d’obtenir un grand nombre de plants.

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