Le pélargonium à odeur de citron, avec ses origines sud-africaines, est une plante qui ne tolère pas le gel. Dans les régions où les hivers sont rigoureux, le laisser à l’extérieur signerait son arrêt de mort. L’hivernage est donc une étape non négociable pour conserver cette plante d’une année sur l’autre et lui permettre de s’épanouir à nouveau dès le retour des beaux jours. Cette période de repos hivernal, ou dormance, est bénéfique pour la plante et lui permet de rassembler ses forces pour la saison de croissance suivante. Il existe plusieurs méthodes pour hiverner un pélargonium, mais la plus courante et la plus sûre consiste à le rentrer à l’intérieur. Ce processus demande quelques préparatifs et des soins adaptés pendant toute la période froide pour garantir une reprise vigoureuse au printemps.
La préparation à l’hivernage doit commencer bien avant les premières gelées annoncées. Idéalement, dès que les températures nocturnes commencent à descendre régulièrement en dessous de 10°C, il est temps de penser à rentrer tes pélargoniums. Un choc thermique trop brutal entre l’extérieur et l’intérieur peut stresser la plante. Avant de la rentrer, il est crucial de procéder à une inspection minutieuse. Examine le feuillage, les tiges et le terreau pour détecter la moindre présence de parasites (pucerons, aleurodes, cochenilles) ou de signes de maladie.
C’est le moment idéal pour nettoyer la plante. Si tu trouves des insectes, traite-les avec une solution de savon noir ou une autre méthode douce avant de l’introduire dans ta maison. Tu ne veux certainement pas que ces indésirables infestent tes autres plantes d’intérieur. Retire également toutes les feuilles jaunes, sèches ou abîmées, ainsi que les fleurs fanées. Cette étape d’assainissement est fondamentale pour que la plante passe l’hiver dans les meilleures conditions possibles.
Une taille de préparation est fortement recommandée. Rabattre les tiges d’environ la moitié ou des deux tiers de leur longueur présente plusieurs avantages. Cela réduit l’encombrement de la plante, la rendant plus facile à manipuler et à stocker. De plus, cette taille sévère encourage la plante à produire une nouvelle croissance plus compacte et vigoureuse au printemps. N’aie pas peur de tailler court ; le pélargonium est robuste et repartira de la base sans problème.
Enfin, c’est l’occasion de vérifier l’état du pot et du drainage. Assure-toi que les trous d’évacuation ne sont pas bouchés. Un dernier arrosage modéré peut être effectué à l’extérieur, puis laisse la motte s’égoutter complètement avant de rentrer le pot. Cela permet d’éviter les excès d’humidité qui pourraient être fatals dans les conditions de faible luminosité et de fraîcheur de l’hivernage. Une fois ces préparatifs terminés, ton pélargonium est prêt à affronter l’hiver à l’abri.
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Le choix de l’emplacement idéal pour l’hivernage
L’endroit où tu vas stocker ton pélargonium pendant l’hiver est déterminant pour sa survie. Les conditions idéales sont un lieu frais et lumineux. La fraîcheur est importante pour que la plante entre bien en dormance et ne tente pas de poursuivre une croissance active dans de mauvaises conditions. Une température comprise entre 5°C et 12°C est parfaite. La lumière, quant à elle, est nécessaire pour que la plante puisse maintenir un minimum d’activité photosynthétique et ne s’épuise pas complètement.
Les options pour un tel emplacement incluent une véranda peu ou pas chauffée, une serre froide, un garage avec une fenêtre, une cage d’escalier lumineuse ou une chambre d’amis non chauffée. L’essentiel est d’éviter les pièces de vie surchauffées, où l’air sec et la chaleur excessive pousseraient la plante à produire des tiges faibles et étiolées, tout en la rendant très vulnérable aux attaques d’araignées rouges. Évite également les endroits complètement sombres comme une cave sans fenêtre, car un minimum de lumière est indispensable.
Si tu manques d’un emplacement à la fois frais et lumineux, il faudra faire un compromis. Entre un lieu lumineux mais un peu trop chaud et un lieu frais mais sombre, privilégie toujours la fraîcheur. Dans un endroit très peu lumineux mais frais, la plante entrera dans une dormance plus profonde, perdra probablement toutes ses feuilles, mais ses racines et ses tiges resteront en vie. Elle aura juste besoin d’un peu plus de temps pour repartir au printemps.
Assure une bonne circulation de l’air dans la zone d’hivernage pour prévenir le développement de maladies fongiques comme la pourriture grise, qui adore les atmosphères confinées et humides. N’entasse pas tes plantes les unes contre les autres ; laisse un peu d’espace entre chaque pot. Une petite aération de la pièce pendant les jours les plus doux de l’hiver peut être très bénéfique. L’emplacement parfait est la clé d’un hivernage réussi.
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L’entretien durant la période de dormance
Une fois le pélargonium installé dans son quartier d’hiver, il faut radicalement changer ses habitudes de soins. L’erreur la plus commune et la plus fatale est de continuer à l’arroser comme en été. Durant sa dormance, la plante a des besoins en eau extrêmement réduits. Un excès d’humidité dans un environnement frais est la garantie de voir pourrir les racines et la base des tiges. La règle est simple : l’arrosage doit être minimaliste.
La fréquence d’arrosage dépendra de la température de la pièce. En général, un très léger apport d’eau toutes les trois à six semaines est amplement suffisant. L’objectif n’est pas d’hydrater la plante pour sa croissance, mais simplement d’empêcher la motte de se dessécher complètement, ce qui tuerait les racines. Avant d’arroser, vérifie toujours que le terreau est sec sur plusieurs centimètres de profondeur. Il vaut mieux pécher par manque d’eau que par excès.
Il ne faut sous aucun prétexte fertiliser la plante pendant toute la période d’hivernage, de l’automne jusqu’au début du printemps. La plante est au repos et n’a pas la capacité d’assimiler les nutriments. Ajouter de l’engrais ne ferait qu’augmenter la concentration de sels minéraux dans le sol, ce qui pourrait endommager les racines et perturber l’équilibre de la plante. La fertilisation ne reprendra qu’au printemps, lorsque la croissance active aura redémarré.
Pendant l’hiver, il est normal que la plante perde une partie ou même la totalité de ses feuilles, surtout si l’endroit est peu lumineux. Ne t’inquiète pas, c’est une réaction normale. Continue de surveiller l’état général de la plante de temps en temps. Retire les feuilles mortes qui tombent sur le terreau pour éviter qu’elles ne pourrissent et ne deviennent un foyer de maladies. Vérifie également qu’aucun parasite ne s’est développé, bien que le risque soit faible dans un environnement frais.
La sortie et la réacclimatation au printemps
Le réveil du pélargonium se prépare à la fin de l’hiver, généralement en mars ou avril, selon ta région. Lorsque les jours rallongent et que les températures commencent à se radoucir, tu peux commencer à préparer la plante pour sa nouvelle saison. C’est le moment de procéder à une taille de nettoyage, si nécessaire, en retirant le bois mort ou les tiges qui semblent sèches et abîmées. C’est aussi le moment idéal pour un rempotage.
Le rempotage au sortir de l’hiver donne un véritable coup de fouet à la plante. Sors-la de son pot, secoue délicatement l’ancien terreau et examine les racines. Coupe celles qui sont mortes ou endommagées. Choisis un pot légèrement plus grand si la plante était à l’étroit, ou réutilise le même pot après l’avoir nettoyé, et remplis-le avec un terreau frais et de qualité. Ce nouveau substrat riche en nutriments soutiendra la reprise de la croissance.
Après le rempotage, effectue un premier arrosage modéré. Place la plante dans un endroit un peu plus lumineux et légèrement plus chaud pour stimuler le réveil des bourgeons. C’est à partir de ce moment que tu peux augmenter progressivement la fréquence des arrosages, en suivant le redémarrage de la végétation. Attends cependant de voir apparaître de nouvelles pousses bien vertes avant de commencer à fertiliser, et commence avec une dose d’engrais diluée de moitié.
La sortie à l’extérieur ne doit pas se faire de manière brutale. Lorsque tout risque de gelée est définitivement écarté, il faut réacclimater la plante aux conditions extérieures. Commence par la sortir quelques heures par jour dans un endroit ombragé et abrité du vent. Puis, sur une période de 10 à 15 jours, augmente progressivement la durée d’exposition et l’intensité du soleil. Ce processus d’endurcissement est crucial pour éviter les brûlures sur le nouveau feuillage tendre et pour ne pas stresser la plante.