Le bident à feuilles de férule est une plante vivace dans ses régions d’origine, le Mexique et l’Arizona, où les hivers sont doux. Cependant, dans nos climats tempérés, sa faible rusticité le contraint le plus souvent à être cultivé comme une plante annuelle. Dès que les températures descendent en dessous de zéro, la plante gèle et meurt. Pourtant, avec quelques précautions, il est tout à fait possible de conserver son bident durant l’hiver pour le voir refleurir la saison suivante. L’hivernage est une option intéressante, non seulement pour des raisons économiques, mais aussi pour le plaisir de voir repartir une plante que l’on a soignée. Cette opération demande un peu d’anticipation et la disposition d’un local adapté, mais elle n’est pas complexe et permet de profiter de plants plus grands et plus vigoureux dès le retour des beaux jours.
La décision d’hiverner ou non votre bident dépend principalement des conditions dont vous disposez. Pour réussir son hivernage, la plante a besoin d’un local lumineux, frais, mais impérativement hors gel. Les températures idéales pour sa période de repos se situent entre 5 et 10°C. Une véranda non chauffée, une serre froide, un garage lumineux ou même une cage d’escalier bien éclairée peuvent convenir parfaitement. Une température trop élevée en hiver, combinée à une lumière souvent insuffisante, encouragerait une croissance faible et étiolée, épuisant la plante avant même le retour du printemps.
Il est important de comprendre que l’objectif de l’hivernage n’est pas de maintenir la plante en pleine floraison, mais de la faire entrer dans une période de dormance, ou de repos végétatif. Durant cette période, sa croissance sera quasiment à l’arrêt, et ses besoins en eau et en lumière seront considérablement réduits. Il ne faut donc pas s’attendre à ce que la plante soit aussi belle en hiver qu’en plein été. C’est un processus naturel qui lui permet de conserver ses forces pour la saison suivante.
La rusticité du bident est très limitée. Il peut supporter de très légères et brèves gelées, de l’ordre de -2 à -3°C, mais des températures plus basses ou un gel prolongé lui seront fatales. Il est donc crucial de rentrer les pots avant l’arrivée des premières fortes gelées annoncées par la météo. Généralement, selon les régions, cette opération se fait entre fin octobre et mi-novembre.
Il faut également noter que toutes les plantes ne sont pas de bonnes candidates à l’hivernage. Ne conservez que les plants les plus sains, les plus vigoureux et exempts de maladies ou de parasites. Tenter d’hiverner une plante déjà affaiblie est souvent voué à l’échec et risque de contaminer d’autres plantes que vous pourriez hiverner dans le même local. Un tri s’impose donc à la fin de l’automne.
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La préparation de la plante
Avant de rentrer votre bident pour l’hiver, une étape de préparation est indispensable. Cette « mise en beauté » automnale a pour but de réduire les risques de maladies et de faciliter la gestion de la plante pendant son séjour à l’intérieur. La première chose à faire est de nettoyer soigneusement la plante. Retirez toutes les fleurs fanées, les feuilles sèches, jaunes ou abîmées, ainsi que les éventuelles tiges mortes. Ce nettoyage limite les foyers potentiels de pourriture ou de maladies.
Ensuite, il est fortement recommandé de tailler la plante assez sévèrement. Une taille de fin de saison consiste à rabattre toutes les tiges d’environ la moitié, voire les deux tiers de leur longueur. N’ayez pas peur d’être drastique. Cette taille a plusieurs avantages : elle rend la plante moins encombrante, ce qui facilite son stockage, elle élimine les parties les plus âgées et potentiellement porteuses de maladies, et elle encouragera la plante à produire de nouvelles pousses vigoureuses à partir de la base au printemps suivant.
Après la taille, procédez à une inspection minutieuse du feuillage restant et du collet de la plante à la recherche de parasites. Les pucerons, aleurodes ou araignées rouges qui auraient pu passer inaperçus à l’extérieur pourraient proliférer dans l’atmosphère confinée et souvent plus sèche d’un local d’hivernage. Si vous détectez des indésirables, traitez la plante avec une pulvérisation de savon noir ou un insecticide adapté avant de la rentrer. Il est plus facile de traiter préventivement à l’extérieur que de gérer une infestation à l’intérieur.
Enfin, il est conseillé de faire un surfaçage du pot. Grattez et retirez les deux ou trois premiers centimètres de l’ancien terreau à la surface. Cette couche superficielle peut contenir des œufs de parasites ou des spores de champignons. Remplacez-la par un peu de terreau neuf. Cette opération simple permet d’assainir l’environnement immédiat de la plante pour l’hiver.
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Le choix du local d’hivernage
Le choix du lieu d’hivernage est le facteur clé de la réussite. Le local idéal doit réunir trois conditions : être hors gel, lumineux et frais. Une température constante en dessous de 0°C est fatale pour le bident. La plage de température optimale se situe, comme mentionné précédemment, entre 5 et 10°C. Des températures plus élevées maintiendraient la plante en état de végétation active, ce qui n’est pas souhaitable en hiver.
La lumière est le deuxième critère essentiel. Le bident a besoin de lumière, même pendant sa période de repos, pour maintenir un minimum de photosynthèse et survivre. Une cave obscure est donc totalement inadaptée. Une fenêtre orientée au nord dans un garage, une véranda peu chauffée, une serre froide ou un jardin d’hiver sont des emplacements parfaits. Si la luminosité naturelle est insuffisante, l’utilisation d’une lampe horticole peut être une solution, mais cela représente un coût supplémentaire.
L’aération du local est également un point à ne pas négliger. Une atmosphère confinée et humide est propice au développement de la pourriture grise (Botrytis) et d’autres maladies fongiques. Assurez-vous de pouvoir aérer régulièrement le local, surtout lors des journées douces et ensoleillées, pour renouveler l’air et réduire le taux d’humidité ambiant. Une bonne ventilation est un excellent moyen de prévention des maladies.
Si vous ne disposez pas d’un tel local, une alternative consiste à prélever des boutures de votre bident à la fin de l’été. Les boutures sont beaucoup moins encombrantes qu’un pot entier et peuvent être conservées plus facilement pendant l’hiver sur un simple rebord de fenêtre dans une pièce fraîche de la maison. C’est une excellente façon de pérenniser la plante sans avoir à gérer un gros contenant pendant des mois.
L’entretien durant l’hiver
Une fois la plante rentrée dans son quartier d’hiver, l’entretien devient minimaliste. Le maître mot est la sobriété, notamment en ce qui concerne l’arrosage. La plante étant en dormance, ses besoins en eau sont très faibles. Un excès d’eau à cette période est la cause d’échec la plus fréquente, car il provoque immanquablement la pourriture des racines dans un substrat froid.
La règle d’or est de laisser le terreau sécher presque entièrement entre deux arrosages. Enfoncez votre doigt profondément dans le pot pour vérifier l’humidité. Un arrosage très léger une à deux fois par mois est généralement largement suffisant. L’objectif n’est pas d’hydrater la plante pour qu’elle pousse, mais simplement d’éviter un dessèchement complet de la motte de racines. Utilisez de l’eau à température ambiante et arrosez toujours avec parcimonie.
Pendant toute la période d’hivernage, de novembre à mars, il ne faut apporter absolument aucun engrais. La plante est au repos et n’a aucune capacité à assimiler les nutriments. Une fertilisation hivernale serait non seulement inutile, mais également dangereuse, car elle pourrait brûler les racines dormantes. Les apports d’engrais ne reprendront qu’au printemps, avec la reprise de la végétation.
Profitez des rares arrosages pour continuer à inspecter votre plante. Surveillez l’apparition éventuelle de parasites, qui peuvent parfois se développer même en hiver si les conditions leur sont favorables. Continuez également à retirer les quelques feuilles qui pourraient jaunir ou se dessécher au fil des mois. Cet entretien minimaliste mais régulier vous assurera de retrouver une plante saine et prête à repartir au printemps.