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La plantation et la multiplication du bacopa

Daria · 26.04.2025.

Planter et multiplier le bacopa sont des étapes gratifiantes qui te permettent non seulement d’embellir ton espace extérieur, mais aussi de pérenniser et de partager cette merveilleuse plante. La réussite de la plantation initiale est fondamentale, car elle conditionne la vigueur et la santé future de la plante pour toute la saison. Cela implique de choisir le bon moment, de préparer un substrat adapté et de manipuler la motte avec soin pour ne pas stresser les jeunes racines. De même, maîtriser les techniques de multiplication, comme le bouturage, t’ouvre la porte à la création de nouveaux plants à partir de tes propres spécimens, une méthode à la fois économique et incroyablement satisfaisante. Ces savoir-faire te donneront une plus grande autonomie et une connexion plus profonde avec le cycle de vie de tes plantes.

Le choix du contenant et du substrat est une décision primordiale lors de la plantation. Le bacopa, avec son port retombant, est particulièrement mis en valeur dans des suspensions, des jardinières hautes ou des potées surélevées. Assure-toi que le pot choisi soit suffisamment grand pour permettre le développement du système racinaire et, surtout, qu’il possède des trous de drainage efficaces pour évacuer l’excès d’eau. Le substrat doit être léger, riche et drainant. Un mélange de terreau pour plantes fleuries de bonne qualité, de compost bien décomposé et d’un peu de perlite ou de sable grossier créera un environnement idéal pour les racines.

La plantation elle-même doit être effectuée avec délicatesse. Après avoir hydraté la motte du jeune plant en la trempant dans l’eau pendant quelques minutes, dépote-le avec précaution. Si les racines forment un chignon dense au fond du pot, n’hésite pas à les démêler doucement avec tes doigts pour encourager leur expansion dans le nouveau terreau. Place la plante dans son nouveau contenant, en veillant à ce que le haut de la motte (le collet) soit au même niveau que la surface du sol. Comble les espaces vides avec le substrat préparé, tasse légèrement et termine par un arrosage copieux pour bien mettre en contact la terre et les racines.

Le moment de la plantation est également un facteur clé de succès. Il est conseillé d’attendre que tout risque de gelée soit passé, généralement après les saints de glace à la mi-mai dans de nombreuses régions. Planter trop tôt expose le bacopa, sensible au froid, à des dommages irréversibles. Choisis de préférence une journée douce et nuageuse pour effectuer la plantation, ou procède en fin de journée. Cela évite à la jeune plante de subir le stress combiné de la transplantation et d’un soleil ardent, lui laissant le temps de commencer à s’acclimater à son nouvel environnement pendant la fraîcheur de la nuit.

La préparation du sol et du contenant

Une préparation minutieuse du sol est le fondement d’une culture réussie du bacopa. Que tu plantes en pleine terre dans un massif (ce qui est moins courant) ou en pot, le sol doit répondre à trois exigences principales : être riche, bien drainé et capable de retenir l’humidité. Pour une culture en pot, la base est un terreau de haute qualité, spécifiquement formulé pour les plantes à fleurs. Évite les terreaux bas de gamme qui se compactent rapidement et drainent mal. Pour améliorer encore la structure, l’ajout de compost mûr apportera des nutriments essentiels et de la matière organique, tandis que la perlite ou la vermiculite allègera le mélange et améliorera l’aération des racines.

Le drainage est un aspect non négociable pour la santé du bacopa. Les racines de cette plante ne supportent pas d’être constamment dans l’eau, ce qui conduit inévitablement à l’asphyxie et à la pourriture. Le choix du contenant est donc primordial. Il doit impérativement être percé de trous de drainage. Certains jardiniers placent une couche de billes d’argile ou de graviers au fond du pot, mais cette pratique est aujourd’hui débattue. Une meilleure approche consiste à s’assurer que les trous de drainage ne sont pas obstrués et à utiliser un substrat dont la composition même garantit un excellent drainage sur toute la hauteur du pot.

Avant de remplir le contenant, il est judicieux de le nettoyer et de le désinfecter, surtout s’il a déjà servi. Un lavage à l’eau savonneuse suivi d’un rinçage avec une solution d’eau de Javel diluée (une partie de Javel pour neuf parties d’eau) éliminera les éventuels pathogènes ou œufs de ravageurs qui pourraient s’y cacher. Pour les pots en terre cuite, un trempage préalable dans l’eau pendant quelques heures les empêchera d’absorber l’humidité du terreau au détriment de la plante juste après la plantation. Ces étapes préventives simples peuvent faire une grande différence dans la prévention des problèmes futurs.

Au moment du remplissage, ne tasse pas excessivement le terreau dans le pot. Remplis-le de manière lâche et arrose-le une première fois pour qu’il se mette en place. Laisse un espace d’environ deux à trois centimètres entre la surface du terreau et le rebord du pot. Cet espace, appelé collet d’arrosage, est essentiel pour permettre un arrosage efficace sans que l’eau ne déborde immédiatement. Il facilite la pénétration de l’eau en profondeur jusqu’aux racines, assurant une hydratation homogène de toute la motte.

Le processus de plantation étape par étape

La plantation du bacopa est un processus simple, mais chaque étape a son importance pour assurer une bonne reprise de la plante. Commence par préparer tes plants achetés en godets. Il est crucial de les arroser abondamment une heure ou deux avant la plantation, ou de les faire tremper jusqu’à ce que plus aucune bulle d’air ne s’échappe de la motte. Une motte bien hydratée se démoulera plus facilement et les racines subiront moins de stress lors de la transition. Cette précaution simple donne un avantage considérable à la plante pour son démarrage.

Une fois ton contenant et ton substrat prêts, creuse un trou au centre, légèrement plus grand que la taille de la motte. Pour sortir le plant de son godet, retourne-le en soutenant la base de la plante avec tes doigts et tapote doucement le fond du pot. La motte devrait glisser sans effort. Examine le système racinaire : si les racines sont très enroulées au fond (formant un « chignon »), n’hésite pas à les griffer délicatement sur les côtés et le dessous avec tes doigts ou une petite griffe pour les inciter à explorer le nouveau terreau.

Place la motte dans le trou de plantation. L’ajustement de la hauteur est une étape critique : le sommet de la motte doit arriver juste au niveau de la surface du terreau environnant. Planter trop profondément pourrait faire pourrir le collet, tandis qu’une plantation trop haute exposerait les racines supérieures à l’air et au dessèchement. Une fois la hauteur correcte, comble les espaces autour de la motte avec le substrat, en tassant très légèrement avec tes doigts pour éliminer les poches d’air et assurer un bon contact entre les racines et la terre.

L’étape finale, et l’une des plus importantes, est l’arrosage post-plantation. Arrose généreusement, même si le terreau était déjà humide, en utilisant une pomme d’arrosage fine pour ne pas tasser le sol. Cet arrosage a pour but de lier intimement les particules de terre aux racines, d’éliminer les dernières poches d’air et d’hydrater en profondeur le nouvel environnement de la plante. Par la suite, place la plante dans un endroit abrité du soleil direct et du vent pendant quelques jours pour lui permettre de se remettre du choc de la transplantation avant de l’installer à son emplacement définitif.

La multiplication par bouturage

Le bouturage est la méthode la plus simple et la plus efficace pour multiplier le bacopa. Il te permet de créer de nombreux nouveaux plants identiques à la plante mère, et ce, à moindre coût. Le meilleur moment pour prélever des boutures est à la fin du printemps ou en été, lorsque la plante est en pleine croissance. Choisis des tiges saines, vigoureuses et dépourvues de fleurs. Des tiges trop jeunes et tendres risquent de pourrir, tandis que des tiges trop vieilles et ligneuses auront plus de mal à produire des racines. L’idéal est une tige semi-aoûtée, c’est-à-dire qui commence à durcir à sa base.

La préparation de la bouture est une étape délicate. Avec un sécateur propre ou un couteau bien aiguisé, prélève des segments de tige d’environ 8 à 10 centimètres de long. Coupe juste en dessous d’un nœud (le point d’insertion d’une feuille sur la tige), car c’est à cet endroit que la concentration d’hormones de croissance est la plus élevée, favorisant l’émission de racines. Retire ensuite délicatement les feuilles de la moitié inférieure de la bouture pour éviter qu’elles ne pourrissent au contact du substrat et pour réduire la perte d’eau par transpiration.

Une fois la bouture préparée, tu peux la planter. Bien que l’utilisation d’hormone de bouturage en poudre ne soit pas indispensable pour le bacopa qui s’enracine assez facilement, elle peut augmenter tes chances de succès. Trempe la base de la bouture dans la poudre, puis secoue l’excédent. Prépare un pot rempli d’un substrat très léger et drainant, comme un mélange de terreau à semis et de sable ou de perlite. Fais un petit trou avec un crayon et insère la bouture sur environ la moitié de sa hauteur, puis tasse doucement le substrat autour.

La phase d’enracinement nécessite de la chaleur et une humidité constante. Arrose légèrement le substrat et place le pot dans un endroit chaud et lumineux, mais sans soleil direct. Pour maintenir une hygrométrie élevée, tu peux couvrir le pot avec un sac en plastique transparent ou le fond d’une bouteille en plastique, c’est ce qu’on appelle une « culture à l’étouffée ». Aère régulièrement pour éviter le développement de moisissures. Au bout de quelques semaines, une légère traction sur la bouture te confirmera la présence de racines. Tu pourras alors la rempoter dans un pot individuel.

La multiplication par semis

Bien que moins courante que le bouturage, la multiplication du bacopa par semis est tout à fait possible et peut être une expérience intéressante. Les graines de bacopa sont extrêmement fines, ce qui rend leur manipulation un peu délicate. Le semis doit être réalisé en intérieur, au chaud, à la fin de l’hiver ou au tout début du printemps, environ 8 à 10 semaines avant la date des dernières gelées. Cela laisse aux jeunes plants suffisamment de temps pour se développer avant d’être transplantés à l’extérieur. Utilise une terrine ou des petits pots remplis d’un terreau spécial semis, très fin et bien drainant.

La technique de semis doit être précise en raison de la petite taille des graines. Tasse légèrement la surface du terreau et humidifie-le avec un pulvérisateur avant de semer. Comme les graines de bacopa ont besoin de lumière pour germer, il ne faut pas les recouvrir de terreau. Sème-les le plus uniformément possible à la surface du substrat. Une astuce consiste à mélanger les graines avec un peu de sable fin pour faciliter leur répartition. Après le semis, vaporise de nouveau très légèrement pour assurer un bon contact entre les graines et le terreau.

La germination requiert de la chaleur et de la lumière. Place la terrine dans un endroit où la température est constante, idéalement entre 21 et 24°C. Une mini-serre chauffante ou un emplacement au-dessus d’un radiateur (avec une soucoupe d’eau pour l’humidité) peut être idéal. Couvre la terrine avec un couvercle transparent ou un film plastique pour maintenir une humidité élevée, en n’oubliant pas d’aérer quotidiennement. La germination peut prendre entre une et trois semaines. Pendant ce temps, maintiens le substrat humide mais jamais détrempé, en utilisant un pulvérisateur pour ne pas déranger les graines.

Une fois que les plantules ont développé leurs premières vraies feuilles (la deuxième paire de feuilles), elles sont prêtes pour le repiquage. Cette opération, appelée « éclaircissage », consiste à transplanter délicatement chaque plantule dans son propre petit pot. Utilise un petit outil (comme un crayon ou une étiquette de plante) pour soulever la plantule avec sa motte de terre, en la manipulant par les feuilles pour ne pas abîmer la tige fragile. Continue à les cultiver au chaud et à la lumière, en les acclimatant progressivement aux conditions extérieures avant de les planter à leur emplacement définitif après les dernières gelées.

L’association avec d’autres plantes

Le bacopa, avec son port retombant et sa floraison délicate, est un excellent compagnon pour de nombreuses autres plantes annuelles dans les compositions en pot, en jardinière ou en suspension. Son effet cascade adoucit les bords des contenants et crée un lien harmonieux entre les différentes plantes. Pour une association réussie, il est essentiel de choisir des plantes qui partagent les mêmes exigences en matière d’exposition, d’arrosage et de fertilisation. Le bacopa appréciant le plein soleil ou la mi-ombre et un sol constamment frais, il se marie parfaitement avec des plantes comme les pétunias, les géraniums lierres, les verveines retombantes ou les calibrachoas.

Dans une composition, joue avec les contrastes de formes, de textures et de couleurs pour créer un impact visuel fort. Le feuillage fin et les petites fleurs du bacopa (généralement blanches, roses ou bleues) contrastent magnifiquement avec les grandes fleurs des pétunias ou les feuilles plus larges et texturées d’un coléus. Tu peux opter pour une harmonie de couleurs en associant un bacopa blanc avec des fleurs dans les tons pastel, ou au contraire créer un contraste saisissant en le mariant avec des couleurs vives comme le rouge d’un géranium ou le fuchsia d’une verveine. N’oublie pas d’inclure une plante à la structure verticale, comme une graminée ou une sauge, pour ajouter de la hauteur et du dynamisme à l’ensemble.

La densité de plantation est un facteur important à prendre en compte. Bien que l’on soit tenté de remplir le contenant pour un effet immédiat, il faut laisser suffisamment d’espace à chaque plante pour qu’elle puisse se développer. Un espacement adéquat garantit une bonne circulation de l’air, ce qui est crucial pour prévenir les maladies fongiques. Le bacopa, avec sa croissance rapide, couvrira rapidement les espaces vides et retombera gracieusement sur les côtés. Pense à la structure de ta composition en suivant la règle « thriller, filler, spiller » : une plante spectaculaire au centre (thriller), des plantes de remplissage autour (filler), et des plantes retombantes sur les bords (spiller), rôle dans lequel le bacopa excelle.

Au-delà de l’esthétique, pense à l’équilibre des forces. Le bacopa est une plante à croissance rapide et peut parfois être envahissant pour des voisins plus délicats. Associe-le avec des plantes ayant une vigueur similaire pour éviter que l’une ne prenne le dessus sur l’autre. Les calibrachoas, les lobélias ou les verveines sont de bons partenaires car ils partagent cette même énergie. Surveille la composition tout au long de la saison et n’hésite pas à tailler légèrement si une plante devient trop dominante, afin de maintenir un équilibre visuel et une compétition saine pour la lumière, l’eau et les nutriments.

📷: DeavmiCC BY-SA 3.0, via Wikimedia Commons

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