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La plantation et la multiplication de la tagète

Daria · 07.03.2025.

La plantation des tagètes est une étape cruciale qui conditionne leur vigueur et l’abondance de leur floraison estivale. Faciles à réussir, elles sont idéales pour initier au jardinage. Le moment idéal pour la plantation en pleine terre se situe après les dernières gelées printanières, généralement vers la mi-mai dans la plupart des régions, lorsque tout risque de froid est écarté. Les jeunes plants, qu’ils aient été achetés en godets ou semés par tes soins, sont en effet très sensibles au gel. Il est essentiel de respecter cet agenda pour ne pas voir ses efforts anéantis par un coup de froid tardif.

Avant de procéder à la plantation, une bonne préparation du sol s’impose pour offrir aux tagètes les meilleures conditions de reprise. Le sol doit être ameubli en profondeur à l’aide d’une bêche ou d’une grelinette sur une vingtaine de centimètres. Cette opération permet de décompacter la terre, favorisant ainsi le développement du système racinaire et le drainage. Profite de ce travail pour retirer les cailloux et les racines des mauvaises herbes qui pourraient concurrencer tes jeunes plants.

L’amendement du sol est également une étape importante, bien que la tagète ne soit pas particulièrement gourmande. Un apport modéré de compost bien décomposé ou de terreau de plantation sera bénéfique pour améliorer la structure du sol et lui apporter les nutriments nécessaires pour un bon démarrage. Il faut cependant éviter les apports massifs d’engrais riches en azote, qui stimuleraient la croissance du feuillage au détriment de la production de fleurs. Un sol équilibré et bien drainé est la clé du succès.

Au moment de la plantation, il est important de respecter les distances de plantation recommandées pour chaque variété. Celles-ci varient en fonction de la taille adulte de la plante : de 15 à 20 cm pour les variétés naines, et jusqu’à 40 ou 50 cm pour les plus grandes, comme les tagètes érigées. Une bonne circulation de l’air entre les plants est essentielle pour prévenir le développement de maladies fongiques. Creuse un trou légèrement plus grand que la motte, place ton plant, rebouche délicatement et tasse légèrement la terre autour du collet. Un arrosage copieux juste après la plantation permettra de bien mettre la terre en contact avec les racines et d’assurer une bonne reprise.

Le semis en intérieur

La multiplication la plus courante et la plus économique pour les tagètes est le semis. Pour obtenir une floraison précoce, il est vivement conseillé de réaliser les semis en intérieur, au chaud, dès le mois de mars. Cette méthode permet de donner une avance aux jeunes plants qui seront déjà bien développés au moment de leur transplantation en extérieur après les dernières gelées. Tu peux utiliser des terrines, des caissettes ou des godets individuels remplis d’un terreau spécial semis, fin et léger.

La procédure de semis est simple. Commence par tasser légèrement le substrat et à l’humidifier avec un pulvérisateur. Sème ensuite les graines de manière claire et espacée à la surface pour éviter que les futurs plants ne se fassent trop concurrence. Recouvre-les ensuite d’une très fine couche de terreau, de l’ordre de quelques millimètres seulement, car les graines ont besoin d’un peu de lumière pour germer. Tasse de nouveau très délicatement et humidifie une dernière fois avec le pulvérisateur.

Pour favoriser une germination rapide, place tes semis dans un endroit chaud, à une température comprise entre 20 et 22°C. Une mini-serre chauffante est idéale, mais un simple rebord de fenêtre au-dessus d’un radiateur, recouvert d’un film plastique transparent pour maintenir l’humidité, peut également faire l’affaire. La germination intervient généralement en une à deux semaines. Maintiens le substrat constamment humide mais jamais détrempé durant cette période.

Dès que les plantules apparaissent et qu’elles ont développé leurs deux premières vraies feuilles (en plus des deux cotylédons initiaux), il est temps de les repiquer. Cette opération, appelée éclaircissage, consiste à transplanter délicatement chaque plantule dans un godet individuel plus grand, rempli de terreau de repiquage. Cela leur donnera plus d’espace pour développer leur système racinaire. Continue de les cultiver à la lumière et à la chaleur, en attendant le moment propice pour les acclimater à l’extérieur.

Le semis direct en pleine terre

Si tu ne souhaites pas te lancer dans des semis précoces à l’intérieur, il est tout à fait possible de semer les tagètes directement en pleine terre. Cette méthode est plus simple mais la floraison sera plus tardive, car il faut attendre que le sol soit suffisamment réchauffé et que tout risque de gel soit écarté, soit à partir de la mi-mai. Choisis un emplacement ensoleillé et prépare le sol comme pour une plantation en godets, en l’ameublissant et en le désherbant soigneusement.

Trace des sillons peu profonds, d’environ un centimètre de profondeur, en respectant les espacements futurs des plantes. Sème les graines de manière aussi régulière que possible dans le fond du sillon. Une astuce pour faciliter un semis clair est de mélanger les graines avec un peu de sable fin ; cela t’aidera à mieux répartir les graines et à visualiser où tu as semé. Une fois le semis réalisé, recouvre délicatement les graines avec de la terre fine.

Après avoir recouvert les graines, tasse légèrement le sol avec le dos d’un râteau pour assurer un bon contact entre les graines et la terre. Procède ensuite à un arrosage fin, en pluie, pour ne pas déterrer les graines fraîchement semées. Il est crucial de maintenir le sol humide jusqu’à la levée, qui prendra environ une à deux semaines selon la température du sol. Des arrosages réguliers seront nécessaires en l’absence de pluie.

Lorsque les jeunes plantules auront atteint une hauteur de quelques centimètres et développeront quelques paires de vraies feuilles, il faudra procéder à l’éclaircissage. Cette étape consiste à supprimer les plants les plus faibles ou ceux qui sont en surnombre pour ne conserver que les plus vigoureux, en respectant la distance de plantation finale recommandée pour la variété. C’est une étape indispensable pour permettre aux plants restants de se développer correctement sans être à l’étroit.

L’acclimatation des jeunes plants

L’acclimatation est une phase de transition indispensable pour les plants qui ont été élevés à l’intérieur, dans des conditions contrôlées et douces. Avant de les planter définitivement au jardin, il faut les habituer progressivement aux conditions extérieures, qui sont beaucoup plus rudes : variations de température, vent, soleil direct. Une transplantation brutale sans acclimatation pourrait provoquer un choc pour les jeunes plants, stopper leur croissance, brûler leur feuillage, voire les faire mourir.

Le processus d’acclimatation doit durer environ une à deux semaines. Commence par sortir tes plants en godets à l’extérieur pendant seulement quelques heures par jour, dans un endroit abrité du vent et du soleil direct, comme une ombre légère. Rentre-les à l’intérieur pour la nuit. Au fil des jours, augmente progressivement la durée de leur séjour à l’extérieur ainsi que leur exposition au soleil.

Après quelques jours, si la météo le permet et que les nuits ne sont pas trop froides, tu peux commencer à les laisser dehors la nuit, toujours dans un endroit protégé. Surveille attentivement les prévisions météorologiques et sois prêt à les rentrer si une nuit froide ou une gelée tardive est annoncée. Pendant cette période, assure-toi que le terreau des godets reste bien humide, car le vent et le soleil peuvent le dessécher rapidement.

À la fin de cette période d’endurcissement, tes plants seront beaucoup plus robustes et prêts à affronter les conditions du jardin. Leur feuillage se sera épaissi et leur système racinaire sera bien développé. Ils pourront alors être transplantés à leur emplacement définitif en pleine terre ou en potée, avec de bien meilleures chances de reprise rapide et de croissance vigoureuse. Cette étape, bien que parfois contraignante, est un véritable gage de réussite pour tes plantations.

La récupération des graines

Une autre méthode de multiplication, extrêmement simple et économique, consiste à récupérer ses propres graines sur les plants de l’année précédente. La tagète produit une grande quantité de graines fertiles qui peuvent être récoltées en fin de saison. Pour cela, il faut laisser quelques fleurs se faner et sécher complètement sur le pied de la plante. Il est important de choisir des fleurs issues des plants les plus sains et les plus florifères pour sélectionner les meilleures caractéristiques.

La récolte s’effectue à l’automne, par temps sec. Les capitules floraux doivent être complètement secs et bruns. En les émiettant entre tes doigts, tu verras apparaître les graines : de longs bâtonnets noirs avec une petite aigrette blanche à une extrémité. Il suffit alors de couper les têtes florales séchées et de les laisser finir de sécher dans un endroit sec, aéré et à l’abri de la lumière directe, sur une feuille de papier ou dans un sac en papier.

Une fois que les têtes sont parfaitement sèches, il est facile d’extraire les graines en les frottant simplement entre les mains. Pense à trier les graines pour enlever les débris de pétales et de réceptacles floraux. Le pouvoir de germination des graines de tagètes est généralement très bon la première année suivant la récolte. Il diminue ensuite progressivement avec le temps, mais elles peuvent se conserver pendant deux à trois ans dans de bonnes conditions.

Pour conserver tes graines jusqu’au printemps suivant, place-les dans une enveloppe en papier ou un petit sachet hermétique. N’oublie pas d’étiqueter ton sachet en indiquant la variété et l’année de la récolte. Conserve-le dans un endroit frais, sec et à l’abri de la lumière, comme une boîte en métal dans un garage ou un tiroir de bureau. Au printemps, tu n’auras plus qu’à les semer pour profiter d’une nouvelle génération de tagètes, issues de ton propre jardin.

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