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L’entretien de la tagète

Daria · 13.07.2025.

La tagète, également connue sous le nom d’œillet d’Inde, est une plante annuelle particulièrement appréciée pour sa floraison abondante et ses couleurs vives qui animent les jardins du printemps jusqu’aux premières gelées. Son entretien est relativement simple, ce qui en fait une alliée de choix pour les jardiniers débutants comme pour les plus expérimentés. Pour garantir son épanouissement, il convient de respecter quelques principes de base concernant son exposition, le type de sol et son arrosage. Un bon drainage est essentiel, car la tagète redoute l’excès d’humidité qui peut provoquer la pourriture de ses racines et compromettre sa santé globale.

L’un des aspects les plus importants pour l’entretien de la tagète est le choix de son emplacement, qui doit être baigné de soleil. Cette plante héliophile a besoin d’au moins six heures d’ensoleillement direct par jour pour produire une floraison généreuse et des couleurs intenses. Une exposition à la mi-ombre est tolérée, mais cela se traduira inévitablement par une diminution du nombre de fleurs et des tiges plus étiolées, la plante cherchant à s’étirer vers la lumière. Il est donc primordial de lui réserver une place de choix dans les massifs, les bordures ou les potées bien exposées.

Concernant la nature du sol, la tagète est une plante peu exigeante et s’accommode de la plupart des terres de jardin. Cependant, elle a une nette préférence pour un sol bien drainé, léger et modérément fertile. Un sol trop riche en azote favoriserait en effet le développement du feuillage au détriment des fleurs. Si ton sol est lourd et argileux, il est conseillé de l’amender avec du compost ou du sable pour améliorer sa structure et faciliter l’écoulement de l’eau, prévenant ainsi les risques d’asphyxie racinaire.

L’arrosage doit être régulier mais modéré, car la tagète supporte mieux une légère sécheresse qu’un excès d’eau permanent. Il est recommandé d’arroser directement au pied de la plante, en évitant de mouiller le feuillage pour limiter l’apparition de maladies fongiques comme l’oïdium. La fréquence d’arrosage dépendra bien sûr des conditions climatiques et du type de culture, en pot ou en pleine terre. En période de forte chaleur estivale, un arrosage tous les deux ou trois jours peut être nécessaire, surtout pour les plantes en contenant.

Le pincement des jeunes plants

Le pincement est une technique de jardinage simple mais très efficace pour obtenir des tagètes plus touffues et florifères. Cette opération consiste à supprimer l’extrémité de la tige principale des jeunes plants lorsqu’ils ont atteint une hauteur d’environ quinze centimètres. En pinçant le bourgeon terminal, on encourage la plante à développer des ramifications secondaires, ce qui lui donnera un port plus compact, buissonnant et harmonieux. Cette pratique permet de multiplier le nombre de tiges et, par conséquent, le nombre de fleurs futures.

Pour réaliser le pincement, il suffit d’utiliser ses doigts, en sectionnant la tige juste au-dessus d’une paire de feuilles bien développées. L’ongle du pouce et de l’index est généralement suffisant pour une coupe nette sur les jeunes tiges tendres. Cette intervention, à effectuer au début de la saison de croissance, stimule la sève à se diriger vers les bourgeons axillaires situés à la base des feuilles inférieures. Ces bourgeons, jusqu’alors dormants, se développent pour former de nouvelles branches latérales.

Cette technique est particulièrement bénéfique pour les variétés de tagètes à port érigé qui peuvent avoir tendance à former une unique tige haute et peu ramifiée. En les forçant à se densifier, on obtient un effet de masse beaucoup plus esthétique dans les massifs et les potées. De plus, des plantes plus touffues sont souvent plus robustes et résistent mieux aux intempéries comme le vent ou les fortes pluies, qui pourraient coucher des tiges isolées et fragiles.

Il est possible de répéter l’opération sur les nouvelles tiges latérales si l’on souhaite un effet encore plus dense, bien qu’un seul pincement soit généralement suffisant pour la plupart des variétés. Il faut simplement garder à l’esprit que chaque pincement retarde légèrement l’apparition des premières fleurs. C’est un petit sacrifice au début de la saison qui sera largement récompensé par une floraison spectaculaire et prolongée durant tout l’été et l’automne, jusqu’aux premières gelées.

La suppression des fleurs fanées

Une autre pratique d’entretien essentielle pour prolonger la floraison des tagètes est la suppression régulière des fleurs fanées. Cette opération, appelée étêtage, consiste à couper les fleurs dès qu’elles commencent à se flétrir, avant qu’elles ne montent en graines. En agissant ainsi, on empêche la plante de consacrer son énergie à la production de semences, un processus naturel qui signale la fin de son cycle de vie. La plante est ainsi incitée à produire continuellement de nouveaux boutons floraux pour assurer sa reproduction.

L’étêtage permet non seulement de stimuler la floraison, mais aussi de maintenir un aspect propre et soigné à la plante. Des fleurs fanées laissées en place peuvent donner une apparence négligée au massif et devenir des foyers pour le développement de maladies cryptogamiques, surtout par temps humide. Pour retirer les fleurs fanées, il suffit de couper la tige florale juste au-dessus de la première paire de feuilles saines en dessous de la fleur. On peut utiliser un petit sécateur pour une coupe nette ou simplement ses doigts si les tiges sont tendres.

Cette tâche doit être effectuée de manière régulière tout au long de la saison de floraison, idéalement une à deux fois par semaine. En inspectant tes plants fréquemment, tu pourras retirer les fleurs au fur et à mesure de leur fanaison. Cet entretien constant est la clé pour que les tagètes continuent à fleurir abondamment de juin jusqu’en octobre. C’est un petit geste qui demande peu de temps mais qui a un impact visuel considérable sur la performance de tes parterres.

En plus de favoriser une floraison continue, le fait de retirer les fleurs fanées aide à conserver la vigueur générale de la plante. Toute l’énergie qui aurait été détournée vers la production de graines est réinvestie dans la croissance de nouvelles tiges, de nouvelles feuilles et, surtout, de nouvelles fleurs. C’est une méthode simple et naturelle pour maximiser le potentiel ornemental de tes tagètes et profiter de leurs couleurs éclatantes pendant toute la belle saison.

La gestion de l’enherbement

Le maintien d’un environnement propre autour des tagètes est crucial pour leur bonne croissance, et cela passe notamment par une gestion efficace des mauvaises herbes. Les adventices entrent en compétition directe avec les tagètes pour l’accès à l’eau, aux nutriments et à la lumière. Un enherbement excessif peut rapidement étouffer les jeunes plants, ralentir leur développement et réduire considérablement leur floraison. Il est donc indispensable d’intervenir régulièrement pour limiter leur prolifération.

Le désherbage manuel est la méthode la plus simple et la plus écologique pour contrôler les mauvaises herbes autour de tes tagètes. Il est préférable d’intervenir après une pluie ou un arrosage, lorsque la terre est meuble, ce qui facilite l’arrachage des adventices avec leurs racines. Un binage régulier de la surface du sol permet également de détruire les jeunes plantules d’herbes indésirables avant qu’elles ne s’établissent durablement. Cette action a en plus l’avantage d’aérer la couche superficielle du sol, favorisant ainsi la pénétration de l’eau et de l’air jusqu’aux racines.

Une autre stratégie très efficace pour limiter la pousse des mauvaises herbes est l’utilisation du paillage. En recouvrant le sol à la base des plants avec une couche de matière organique (paille, tontes de gazon séchées, feuilles mortes, copeaux de bois), on crée une barrière physique qui empêche la lumière d’atteindre les graines d’adventices, inhibant ainsi leur germination. Le paillage présente également d’autres avantages : il conserve l’humidité du sol, réduisant la fréquence des arrosages, et en se décomposant, il enrichit progressivement la terre en matière organique.

Il est important de mettre en place le paillage sur un sol préalablement désherbé et humide. Une couche de cinq à sept centimètres d’épaisseur est généralement suffisante pour être efficace. Veille à laisser un petit espace dégagé autour du collet de la tagète pour éviter tout risque de pourriture. En combinant un désherbage manuel ponctuel avec un bon paillage, tu réduiras considérablement le temps consacré à l’entretien tout en offrant à tes tagètes des conditions de croissance optimales, sans concurrence.

L’utilité au potager

Au-delà de leur aspect purement ornemental, les tagètes jouent un rôle écologique très précieux au jardin, et plus particulièrement au potager. Elles sont en effet réputées pour leurs propriétés nématicides, c’est-à-dire leur capacité à lutter contre les nématodes, des vers microscopiques qui s’attaquent aux racines de nombreuses plantes cultivées, notamment les tomates, les pommes de terre et les carottes. Les racines des tagètes sécrètent des composés soufrés (thiophènes) qui sont toxiques pour ces parasites du sol, assainissant ainsi la terre de manière naturelle.

Pour bénéficier de cet effet protecteur, il est conseillé de planter les tagètes en association avec les cultures sensibles. On peut les installer en bordure de la parcelle potagère ou les intercaler directement entre les rangs de légumes. Les variétés comme Tagetes patula et Tagetes erecta sont particulièrement efficaces. L’effet nématicide est le plus puissant lorsque les tagètes sont cultivées comme un engrais vert, c’est-à-dire semées densément sur une parcelle, puis fauchées et incorporées au sol avant la plantation de la culture suivante.

En plus de leur action contre les nématodes, l’odeur forte et caractéristique du feuillage des tagètes agit comme un répulsif naturel contre de nombreux insectes ravageurs aériens. Elles sont notamment connues pour éloigner les aleurodes (mouches blanches) des serres et des plants de tomates, ainsi que les pucerons. Planter des tagètes à proximité des légumes-feuilles comme les salades ou les choux peut donc contribuer à réduire la pression des parasites sans avoir recours à des traitements chimiques.

Enfin, les fleurs de tagètes sont très attractives pour les insectes pollinisateurs tels que les abeilles, les bourdons et les papillons, ainsi que pour certains insectes auxiliaires comme les syrphes, dont les larves sont de grandes prédatrices de pucerons. En les intégrant au potager, on favorise la biodiversité et on participe à l’équilibre de l’écosystème du jardin. Elles sont donc une plante compagne par excellence, alliant l’esthétique à l’utile pour un jardinage plus sain et plus résilient.

La culture en pots et en jardinières

Les tagètes se prêtent admirablement bien à la culture en pots, en jardinières ou en suspensions, ce qui permet d’égayer balcons, terrasses et rebords de fenêtre avec leurs couleurs éclatantes. Les variétés naines et compactes, comme certaines sélections de Tagetes patula ou Tagetes tenuifolia, sont particulièrement adaptées à ce type de culture. Elles forment de jolies touffes denses qui se couvrent de fleurs tout l’été. La culture en contenant demande cependant une attention un peu plus soutenue qu’en pleine terre, notamment en ce qui concerne l’arrosage et la fertilisation.

Le choix du contenant est la première étape importante. Il doit être suffisamment grand pour permettre un bon développement du système racinaire et, surtout, il doit impérativement être percé au fond pour assurer un drainage parfait. Un excès d’eau stagnant au fond du pot est la principale cause d’échec de la culture en contenant. Pour améliorer encore le drainage, on peut placer une couche de billes d’argile, de graviers ou de tessons de poterie au fond du pot avant d’y ajouter le substrat.

Le substrat utilisé doit être de bonne qualité, léger et drainant. Un terreau pour plantes fleuries du commerce convient parfaitement. On peut également préparer son propre mélange en associant du terreau, du compost bien mûr et un peu de sable ou de perlite pour améliorer l’aération. Comme le volume de terre est limité, les nutriments s’épuisent plus rapidement qu’en pleine terre. Il sera donc nécessaire de soutenir la floraison par des apports réguliers d’engrais.

L’arrosage des tagètes en pot doit être très régulier, car le substrat sèche beaucoup plus vite, surtout en période estivale et en plein soleil. Il est souvent nécessaire d’arroser tous les jours, voire deux fois par jour lors des canicules. Le meilleur indicateur est de toucher la surface du terreau : s’il est sec sur quelques centimètres, il est temps d’arroser abondamment, jusqu’à ce que l’eau s’écoule par les trous de drainage. Pense également à apporter un engrais liquide pour plantes fleuries, riche en potassium, tous les quinze jours environ, mélangé à l’eau d’arrosage, pour soutenir la floraison continue.

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