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La plantation et la multiplication de la coquelourde des jardins

Daria · 16.04.2025.

La réussite de la culture de la coquelourde des jardins commence par une plantation bien menée et une compréhension de ses méthodes de multiplication. Cette plante, appréciée pour son feuillage argenté et sa floraison éclatante, est particulièrement facile à installer au jardin, que ce soit par l’achat de plants en godets ou par le semis direct. La clé du succès réside principalement dans le choix de l’emplacement et la préparation du sol, qui doivent impérativement respecter son aversion pour l’humidité stagnante. De plus, sa propension à se multiplier naturellement par semis spontanés ou via des techniques horticoles simples comme le bouturage permet de l’intégrer durablement et généreusement dans tes massifs, bordures ou rocailles.

La période idéale pour la plantation de la coquelourde des jardins achetée en conteneur est le printemps, après les dernières grosses gelées, ou bien au début de l’automne. La plantation printanière lui laisse toute la belle saison pour bien s’enraciner avant l’hiver suivant, tandis que la plantation automnale, dans les régions aux hivers pas trop rudes, permet à la plante de profiter de la fraîcheur et de l’humidité du sol pour s’établir tranquillement. Lors de la plantation, il est crucial de veiller à ne pas trop enterrer le collet de la plante, la jonction entre les racines et la base des tiges. Il doit affleurer la surface du sol pour éviter tout risque de pourriture, surtout en sol lourd.

Avant de mettre la plante en terre, prépare le trou de plantation avec soin. Celui-ci doit être environ deux fois plus large et profond que la motte du godet. C’est l’occasion parfaite pour améliorer le drainage si ton sol est de nature argileuse. Incorpore au fond du trou une bonne couche de matériaux drainants comme du gravier, des tessons de poterie ou de la pouzzolane, puis remplis avec un mélange de terre de jardin et de sable grossier ou de terreau pour cactées. Après avoir dépoter délicatement la plante, installe-la dans le trou, comble avec le mélange préparé, tasse légèrement et termine par un arrosage copieux pour bien mettre la terre en contact avec les racines.

L’espacement entre les plants est également un facteur à ne pas négliger pour leur bon développement. Prévois une distance d’environ 30 à 40 centimètres entre chaque coquelourde. Cet espacement peut sembler important au début, mais il permettra aux plantes d’atteindre leur taille adulte sans se gêner mutuellement. Une bonne circulation de l’air entre les touffes est essentielle pour prévenir l’apparition de maladies fongiques, comme l’oïdium, auxquelles elle peut être sensible si les conditions sont trop confinées et humides. Un bon espacement garantit des plantes plus saines et plus vigoureuses.

Une fois la plantation terminée, l’entretien initial est minime. Un arrosage suivi durant les premières semaines est nécessaire pour accompagner la reprise, surtout si tu plantes au printemps et que le temps est sec. Cependant, il faut rapidement réduire la fréquence des arrosages dès que tu observes des signes de croissance, indiquant que la plante a commencé à s’établir. Par la suite, la coquelourde se montrera très sobre et ne nécessitera que des interventions en cas de sécheresse exceptionnelle. Le plus important est de résister à la tentation de trop l’arroser, ce qui serait contre-productif.

La multiplication par semis

Le semis est la méthode la plus courante et la plus simple pour multiplier la coquelourde des jardins. Tu peux procéder de deux manières : le semis direct en pleine terre ou le semis en caissette sous abri. Le semis direct se pratique à la fin du printemps, lorsque le sol est bien réchauffé, ou à la fin de l’été, pour une germination au printemps suivant. Il suffit de préparer finement le sol, de disperser les graines à la volée pour un effet naturel, puis de les recouvrir très légèrement de terre fine. Un léger plombage avec le dos du râteau et un arrosage en pluie fine suffiront pour lancer le processus.

Pour un meilleur contrôle, le semis en terrine ou en godets est une excellente alternative. Effectue-le à la fin de l’hiver, entre février et avril, dans un local lumineux et frais, mais à l’abri du gel. Utilise un terreau spécial semis, léger et filtrant, et sème les graines en surface sans presque les recouvrir, car elles ont besoin de lumière pour germer. Maintiens le substrat juste humide, mais pas détrempé, à l’aide d’un vaporisateur. La germination intervient généralement en deux à trois semaines, à une température avoisinant les 15-20°C.

Une fois que les jeunes plantules ont développé quelques vraies feuilles et sont suffisamment robustes pour être manipulées, il est temps de les repiquer. Transplante-les délicatement dans des godets individuels plus grands pour leur permettre de fortifier leur système racinaire. Continue de les cultiver dans un endroit abrité et lumineux, en les acclimatant progressivement aux conditions extérieures pendant une à deux semaines. Cette étape, appelée endurcissement, est cruciale pour éviter un choc thermique et lumineux lors de la plantation définitive au jardin.

La mise en place définitive des plants issus de semis se fait au printemps, une fois tout risque de gelée écarté. Choisis-leur un emplacement en plein soleil dans un sol bien drainé, en respectant les distances de plantation recommandées. Les plantes issues d’un semis de fin d’hiver fleuriront généralement l’année suivante, car la coquelourde est une bisannuelle. Sois patient, la première année sera consacrée au développement de la rosette de feuilles, et la récompense sera une floraison spectaculaire la deuxième année.

La multiplication par bouturage

Bien que le semis soit la méthode la plus fréquente, la multiplication par bouturage est également possible et présente l’avantage de reproduire à l’identique une variété spécifique. La technique la plus efficace pour la coquelourde est le bouturage de racines, qui se pratique en hiver, pendant le repos végétatif de la plante. Cette méthode peut sembler intimidante, mais elle est en réalité assez simple et donne d’excellents résultats. Elle permet de régénérer une vieille touffe ou de multiplier un cultivar que tu apprécies particulièrement.

Pour réaliser des boutures de racines, commence par déterrer soigneusement une touffe saine et vigoureuse à l’aide d’une fourche-bêche. Secoue délicatement la terre pour exposer le système racinaire. Choisis quelques racines saines et charnues, de l’épaisseur d’un crayon environ, et prélève des segments de 5 à 10 centimètres de long à l’aide d’un couteau bien aiguisé et désinfecté. Fais attention à bien repérer le sens de la racine : la coupe supérieure (la plus proche du collet) doit être droite, et la coupe inférieure (la plus éloignée) en biseau, pour ne pas les planter à l’envers.

Prépare ensuite un pot ou une terrine remplie d’un mélange léger et drainant, comme du terreau et du sable à parts égales. Pique les segments de racines verticalement dans le substrat, en veillant à respecter leur sens de croissance, la coupe droite vers le haut. Le sommet de la bouture doit juste affleurer la surface du substrat. Une autre méthode consiste à les poser à plat et à les recouvrir d’un centimètre de mélange. Place ensuite le contenant dans un endroit frais et abrité, comme une serre froide ou un châssis, et maintiens le substrat très légèrement humide tout l’hiver.

Au printemps, avec le retour de la chaleur, tu verras apparaître de nouvelles pousses à la surface du substrat, signe que les boutures ont réussi. Laisse les jeunes plants se développer et se fortifier pendant quelques semaines avant de les repiquer dans des godets individuels. Comme pour les plants issus de semis, il faudra les acclimater progressivement aux conditions extérieures avant de les installer à leur emplacement définitif dans le jardin. Cette méthode te garantit d’obtenir des clones parfaits de la plante mère.

La division de la touffe

La division de touffe est une autre méthode de multiplication végétative, bien qu’elle soit moins couramment pratiquée sur la coquelourde des jardins que sur d’autres vivaces. En raison de sa racine pivotante, la plante n’apprécie pas toujours d’être dérangée une fois bien installée. De plus, sa nature de vivace de courte vie rend cette opération moins pertinente. Cependant, sur des touffes jeunes et bien développées, il est possible de tenter une division au début du printemps, juste au moment de la reprise de la végétation.

Pour diviser la touffe, il faut commencer par l’extraire de terre avec le plus grand soin, en essayant de préserver au maximum le système racinaire. Une fois la motte sortie, essaie de la séparer délicatement en plusieurs éclats à la main. Chaque éclat doit comporter plusieurs pousses et une bonne portion de racines pour avoir des chances de reprise. Si la touffe est trop compacte, tu peux t’aider d’un couteau tranchant et propre pour la sectionner.

La replantation des éclats doit être immédiate pour éviter le dessèchement des racines. Prépare des trous de plantation comme pour une nouvelle plante, en veillant toujours à la qualité du drainage. Installe chaque division à la bonne profondeur, comble avec de la terre fine, tasse et arrose généreusement. Un arrosage suivi sera nécessaire pendant les semaines suivantes pour aider les nouvelles plantes à surmonter le stress de la transplantation et à former de nouvelles racines.

Il est important de noter que la division peut parfois compromettre la floraison de l’année en cours, la plante utilisant son énergie pour se reconstituer. C’est une méthode plus délicate pour la coquelourde que le semis ou le bouturage de racines, et elle est généralement réservée aux jardiniers expérimentés ou à des situations où il est impératif de déplacer une touffe existante. Pour une multiplication à grande échelle, le semis reste de loin la solution la plus simple et la plus productive.

La récolte des graines

Récolter tes propres graines de coquelourde des jardins est une activité gratifiante et d’une simplicité enfantine. C’est le meilleur moyen de garantir une abondance de nouvelles plantes pour l’année suivante et de pouvoir en partager avec ton entourage. Pour cela, il te faut simplement un peu de patience et le sens de l’observation. Après la floraison, résiste à l’envie de couper toutes les tiges florales fanées. Choisis quelques-unes des plus belles et des plus vigoureuses et laisse la nature suivre son cours.

Observe les capsules qui se forment à la place des fleurs. Elles vont progressivement grossir, puis sécher et passer du vert au brun. C’est le signe que les graines à l’intérieur arrivent à maturité. Le moment idéal pour la récolte est lorsque les capsules sont bien sèches et qu’elles commencent à s’ouvrir légèrement à leur sommet. Il faut agir par temps sec, de préférence en début d’après-midi, pour que les graines ne soient pas humides.

La récolte se fait simplement en coupant les tiges portant les capsules mûres. Tu peux ensuite les secouer au-dessus d’une enveloppe en papier, d’un bol ou d’un sac en tissu pour libérer les petites graines noires qu’elles contiennent. Une seule capsule peut renfermer des dizaines de graines, la récolte est donc souvent très généreuse. Laisse les tiges et les capsules vides au compost ou comme paillage naturel.

Une fois récoltées, il est crucial de bien faire sécher les graines avant de les stocker. Étale-les sur une assiette ou un morceau de papier absorbant dans un endroit sec, aéré et à l’abri de la lumière directe du soleil pendant quelques jours. Lorsqu’elles sont parfaitement sèches, conserve-les dans une enveloppe en papier ou un petit sachet hermétique, en n’oubliant pas d’étiqueter avec le nom de la plante et l’année de récolte. Stockées dans de bonnes conditions, au frais et au sec, elles conserveront leur pouvoir germinatif pendant plusieurs années.

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