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La plantation et la multiplication de la fleur de gouttelette

Daria · 04.06.2025.

La plantation et la multiplication de l’Osteospermum, ou marguerite du Cap, sont des étapes fondamentales qui déterminent en grande partie le succès de sa culture et l’abondance de sa floraison. Que ce soit pour créer de nouveaux massifs colorés, garnir des potées ou simplement renouveler des plants vieillissants, comprendre les techniques appropriées est essentiel pour tout jardinier. La plantation doit être réalisée dans des conditions optimales de sol et d’exposition pour permettre à la plante de s’établir rapidement et de développer un système racinaire robuste. Parallèlement, la multiplication, principalement par bouturage, offre une méthode simple et efficace pour obtenir de nouveaux plants identiques à la plante mère, préservant ainsi les caractéristiques des variétés horticoles les plus intéressantes.

La réussite de la plantation commence par le choix du bon moment et du bon emplacement. La période idéale pour mettre en terre les Osteospermums est le printemps, après que tout risque de gelée est écarté, généralement à partir de la mi-mai dans les climats tempérés. Cela laisse à la plante toute la saison pour s’enraciner solidement avant l’arrivée de l’hiver. L’emplacement est tout aussi crucial : il faut choisir un endroit bénéficiant d’un ensoleillement maximal, car cette plante a besoin de beaucoup de lumière pour fleurir abondamment. Un site exposé plein sud est parfait pour lui fournir les six à huit heures de soleil direct dont elle a besoin quotidiennement.

La préparation du sol avant la plantation est une étape à ne pas négliger, car l’Osteospermum déteste avoir les pieds dans l’eau. Le sol doit être impérativement bien drainé pour éviter la pourriture des racines, à laquelle cette plante est très sensible. Si le sol du jardin est lourd et argileux, il est indispensable de l’améliorer en y incorporant une bonne quantité de sable grossier, de graviers fins ou de compost bien mûr. Cette opération permettra d’alléger la structure du sol, d’améliorer sa perméabilité et de l’enrichir en matière organique, créant ainsi des conditions de croissance idéales pour la plante.

Le processus de plantation en lui-même est assez simple mais requiert quelques précautions. Il faut creuser un trou de plantation environ deux fois plus large et profond que la motte du jeune plant. Placer une couche de drainage au fond du trou, comme des graviers ou des billes d’argile, est une bonne pratique, surtout en sol lourd. Après avoir délicatement démêlé les racines si elles sont enroulées au fond du pot, on place la motte dans le trou de manière à ce que le haut de celle-ci soit au même niveau que le sol environnant. On comble ensuite le trou avec le mélange de terre préparé, on tasse légèrement et on termine par un arrosage copieux pour bien mettre la terre en contact avec les racines.

Une fois la plantation effectuée, les premières semaines sont cruciales pour assurer une bonne reprise. Il est important de maintenir le sol légèrement humide, mais pas détrempé, pour aider la plante à s’établir. Un paillage organique, comme de la paille ou des copeaux de bois, peut être appliqué autour du pied de la plante. Ce paillage aidera à conserver l’humidité du sol, à limiter la croissance des mauvaises herbes et à protéger les racines des variations de température. Un suivi attentif durant cette période d’établissement est la garantie d’une plante vigoureuse et prête à offrir une floraison spectaculaire tout au long de l’été.

La plantation en pleine terre

La plantation de l’Osteospermum en pleine terre est une excellente manière de créer des taches de couleur vives et durables dans les massifs, les bordures ou les rocailles. Pour réussir cette opération, le choix de l’emplacement et la préparation minutieuse du sol sont les deux piliers du succès. Il est impératif de sélectionner une zone du jardin qui reçoit le plein soleil pendant la majeure partie de la journée. Un sol qui reste gorgé d’eau après la pluie est à proscrire, car le drainage est la condition sine qua non de la survie de cette plante d’origine sud-africaine, habituée aux sols secs et légers.

Avant de planter, il est fortement recommandé d’ameublir le sol en profondeur à l’aide d’une fourche-bêche sur une surface plus large que le trou de plantation final. C’est l’occasion idéale pour amender la terre. L’incorporation de compost bien décomposé apportera les nutriments nécessaires à un bon départ, tandis que l’ajout de sable de rivière ou de pouzzolane améliorera considérablement la perméabilité des sols lourds. Un sol bien préparé, léger et fertile, favorisera un développement racinaire rapide et vigoureux, ce qui est essentiel pour la résistance de la plante à la sécheresse estivale.

Lors de la plantation, il faut veiller à respecter un espacement adéquat entre les plants pour leur permettre de se développer pleinement et pour assurer une bonne circulation de l’air. Une distance d’environ 30 à 40 centimètres entre chaque plant est généralement recommandée, bien que cela puisse varier légèrement en fonction de la vigueur de la variété choisie. Creusez un trou, placez-y la motte après l’avoir hydratée si nécessaire, et comblez avec la terre amendée. Il est important de ne pas enterrer le collet de la plante (la jonction entre les tiges et les racines) pour éviter les risques de pourriture.

Après la mise en terre, un arrosage généreux est indispensable pour éliminer les poches d’air autour des racines et assurer un bon contact entre la motte et la terre. Dans les semaines qui suivent, il faudra surveiller l’humidité du sol et arroser régulièrement, sans excès, jusqu’à ce que la plante montre des signes évidents de reprise, comme l’apparition de nouvelles feuilles ou de nouvelles pousses. Une fois bien établie, l’Osteospermum en pleine terre devient plus tolérant à la sécheresse et demandera moins d’attention, bien qu’un arrosage hebdomadaire par temps sec en été lui soit bénéfique.

La culture en pot et en jardinière

L’Osteospermum se prête admirablement bien à la culture en pot, en jardinière ou en suspension, ce qui en fait un choix de premier ordre pour fleurir les balcons, les terrasses et les patios. Pour réussir sa culture en contenant, le choix du pot et du substrat est d’une importance capitale. Il faut opter pour un contenant d’un volume suffisant, d’au moins 25 à 30 centimètres de diamètre, pour permettre au système racinaire de se développer correctement. Le pot doit impérativement être percé au fond pour assurer une évacuation parfaite de l’excès d’eau, car l’eau stagnante est l’ennemi numéro un de cette plante.

La composition du substrat est un autre élément clé. Il ne faut pas utiliser de la terre de jardin, qui est souvent trop lourde et compacte pour la culture en pot. Il est préférable d’utiliser un terreau de haute qualité, spécialement conçu pour les plantes fleuries ou les plantes méditerranéennes. Pour améliorer encore le drainage, on peut mélanger ce terreau avec environ un tiers de matériaux drainants comme de la perlite, de la vermiculite ou du sable grossier. Une couche de billes d’argile ou de graviers au fond du pot, avant de le remplir de substrat, est une précaution supplémentaire très efficace pour éviter l’asphyxie des racines.

La plantation en pot suit les mêmes principes que la plantation en pleine terre. On place la motte dans le pot en s’assurant que le haut de celle-ci arrive à quelques centimètres sous le rebord du contenant, pour faciliter l’arrosage. On comble ensuite les espaces vides avec le substrat préparé, en tassant légèrement autour de la motte. Un premier arrosage copieux est nécessaire pour bien humidifier tout le substrat et établir un bon contact avec les racines. Par la suite, la gestion de l’arrosage devra être très rigoureuse.

Les plantes en pot sont beaucoup plus dépendantes du jardinier que celles en pleine terre. Le substrat s’assèche rapidement, surtout en plein soleil et par temps venteux, et un arrosage régulier est donc indispensable, pouvant devenir quotidien pendant les canicules estivales. Il faut toujours vérifier l’humidité du terreau avec le doigt avant d’arroser. De plus, les réserves nutritives du substrat en pot s’épuisent vite. Un apport d’engrais liquide pour plantes fleuries, toutes les deux semaines environ pendant la période de croissance, sera nécessaire pour soutenir la floraison abondante et continue de l’Osteospermum.

La multiplication par bouturage

La méthode la plus simple, la plus rapide et la plus fiable pour multiplier l’Osteospermum est le bouturage. Cette technique de multiplication végétative permet d’obtenir de nouveaux plants qui sont génétiquement identiques à la plante mère, garantissant ainsi la conservation des caractéristiques spécifiques d’une variété, comme la couleur ou la forme des fleurs. Le moment idéal pour prélever les boutures se situe à la fin de l’été ou au début de l’automne, lorsque la plante est encore vigoureuse mais que la croissance commence à ralentir. On peut également réaliser des boutures au printemps à partir des nouvelles pousses.

Pour réaliser une bouture, il faut choisir des tiges saines, vigoureuses et non fleuries. À l’aide d’un sécateur ou d’un couteau bien aiguisé et désinfecté, on prélève des segments de tige d’environ 8 à 10 centimètres de longueur. La coupe doit être effectuée juste en dessous d’un nœud (le point d’insertion d’une feuille sur la tige). Une fois le segment prélevé, on retire les feuilles de la partie inférieure de la bouture, sur environ la moitié de sa longueur, pour limiter l’évaporation et éviter que les feuilles ne pourrissent dans le substrat. On ne conserve que deux ou trois paires de feuilles à l’extrémité supérieure de la tige.

L’étape suivante consiste à planter les boutures. On peut tremper la base de chaque bouture dans une poudre d’hormone de bouturage pour augmenter les chances et la rapidité de l’enracinement, bien que cela ne soit pas toujours indispensable pour l’Osteospermum. On prépare ensuite un pot rempli d’un substrat léger et drainant, comme un mélange de terreau et de sable ou de perlite. Avec un petit bâton, on fait des trous dans le substrat et on y insère délicatement les boutures sur environ la moitié de leur hauteur. On tasse ensuite légèrement le substrat autour des tiges.

Après la plantation, il est crucial de maintenir une atmosphère humide autour des boutures pour éviter leur dessèchement. On arrose légèrement le substrat et on recouvre le pot d’un sac en plastique transparent ou d’une bouteille en plastique coupée en deux, ce qui crée un effet de mini-serre. Le pot doit être placé dans un endroit lumineux, mais à l’abri du soleil direct. Il faut aérer régulièrement pour éviter le développement de moisissures. Au bout de quelques semaines, les boutures devraient commencer à développer des racines. On peut alors les repiquer individuellement dans des pots plus grands et les acclimater progressivement à des conditions normales.

La multiplication par semis

Bien que le bouturage soit la méthode la plus courante, il est également possible de multiplier l’Osteospermum par semis. Cette technique peut être intéressante pour obtenir un grand nombre de plants à moindre coût, mais il faut savoir que les plants issus de semis de variétés hybrides ne seront pas toujours fidèles à la plante mère. Le semis peut donner lieu à des variations de couleurs et de formes de fleurs, ce qui peut être une source de surprises pour le jardinier curieux. Les graines peuvent être récoltées sur les fleurs fanées en fin de saison, une fois qu’elles sont bien sèches, ou achetées dans le commerce.

La période idéale pour effectuer les semis est la fin de l’hiver ou le tout début du printemps, généralement entre février et mars. Les semis se font à l’intérieur, dans un environnement chaud et contrôlé. On utilise des terrines, des caissettes ou des godets que l’on remplit d’un terreau spécial pour semis, qui est fin, léger et stérile. Il est important de bien tasser légèrement la surface du terreau et de l’humidifier avec un pulvérisateur avant de semer pour qu’il soit uniformément humide.

Les graines d’Osteospermum sont semées à la surface du terreau, en les espaçant de quelques centimètres pour éviter que les futurs plants ne se concurrencent trop. On les recouvre ensuite très légèrement d’une fine couche de terreau tamisé ou de vermiculite, car elles ont besoin d’un peu de lumière pour germer. Après le semis, on arrose de nouveau délicatement avec un pulvérisateur pour ne pas déplacer les graines. Pour maintenir une humidité constante, on peut couvrir la terrine avec un couvercle transparent ou un film plastique.

La germination intervient généralement en deux à trois semaines, à une température d’environ 18-20°C. Pendant cette période, il faut maintenir le substrat humide mais pas détrempé et aérer régulièrement. Une fois que les plantules ont développé leurs premières vraies feuilles (en plus des deux cotylédons initiaux), il est temps de les repiquer. On les prélève délicatement pour les transplanter dans des godets individuels plus grands, remplis de terreau de bonne qualité. Les jeunes plants seront ensuite progressivement acclimatés aux conditions extérieures avant d’être plantés définitivement au jardin après les dernières gelées.

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