Share

Besoins nutritionnels et fertilisation du dahlia

Daria · 14.04.2025.

Le dahlia est une plante d’une générosité florale exceptionnelle, mais cette profusion a un coût énergétique élevé. Pour soutenir une croissance vigoureuse et une floraison continue et éclatante de l’été jusqu’aux gelées, une nutrition adéquate est absolument indispensable. Comprendre les besoins nutritionnels spécifiques du dahlia et mettre en place un programme de fertilisation adapté est l’une des clés majeures de sa réussite. Une alimentation bien équilibrée permet non seulement d’obtenir des fleurs plus grandes et plus nombreuses, mais renforce également la plante, la rendant plus résistante aux maladies et aux ravageurs. Cet article se consacre à l’exploration détaillée des exigences nutritives du dahlia, des types d’engrais à privilégier et des meilleures pratiques d’application pour nourrir ces joyaux du jardin à la hauteur de leur splendeur.

Les besoins nutritionnels du dahlia sont caractérisés par une forte demande en éléments majeurs, mais avec un équilibre particulier. Les trois macronutriments principaux, symbolisés par le sigle N-P-K, jouent des rôles distincts. L’azote (N) est crucial pour la croissance végétative, c’est-à-dire le développement des tiges et des feuilles. Le phosphore (P) est fondamental pour le développement du système racinaire et, surtout, pour l’initiation de la floraison et la formation des boutons. Le potassium (K) joue un rôle vital dans la santé générale de la plante, la circulation de la sève, la résistance aux stress (sécheresse, maladies) et l’intensité de la couleur des fleurs.

Pour le dahlia, l’équilibre idéal penche en faveur du phosphore et du potassium, avec un apport modéré en azote. Un excès d’azote est particulièrement préjudiciable : il stimule une croissance exubérante du feuillage, produisant de grandes plantes très vertes mais avec peu ou pas de fleurs. De plus, un feuillage trop dense et luxuriant est moins aéré et devient plus sensible aux attaques de pucerons et aux maladies fongiques. Il est donc primordial de choisir un engrais dont la formulation N-P-K présente des chiffres plus élevés pour le P et le K que pour le N.

Les micronutriments, bien que nécessaires en plus petites quantités, sont tout aussi essentiels au bon fonctionnement métabolique de la plante. Des éléments comme le magnésium, le calcium, le soufre, le fer ou le bore participent à des processus vitaux tels que la photosynthèse et la formation des cellules. Une carence en l’un de ces oligo-éléments peut se traduire par des symptômes spécifiques, comme le jaunissement des feuilles (chlorose) ou une déformation des fleurs. Un sol riche en matière organique et l’utilisation d’engrais complets permettent généralement de couvrir ces besoins.

La première étape d’une bonne nutrition commence dès la plantation. L’incorporation de matière organique bien décomposée, comme du compost mûr ou du fumier âgé, dans le trou de plantation fournit une base nutritive riche et à libération lente. Cette approche améliore non seulement la fertilité du sol, mais aussi sa structure, sa capacité de rétention en eau et son activité biologique. C’est le fondement sur lequel viendra s’appuyer la fertilisation complémentaire au cours de la saison de croissance.

Le choix du bon engrais

Le marché offre une vaste gamme d’engrais, et il est important de sélectionner celui qui est le mieux adapté aux dahlias. Les engrais spécifiquement formulés pour les « plantes fleuries », les « rosiers » ou les « tomates » sont souvent d’excellents choix, car ils présentent généralement le profil N-P-K recherché, c’est-à-dire pauvre en azote et riche en phosphore et en potassium. Il est conseillé de lire attentivement les étiquettes pour vérifier la composition. Des ratios comme 5-10-10 ou 10-20-20 sont des exemples de formulations bien équilibrées pour la floraison.

On distingue principalement deux grandes familles d’engrais : les engrais minéraux (ou chimiques) et les engrais organiques. Les engrais minéraux offrent des nutriments directement assimilables par la plante, ce qui leur confère une action rapide, un « coup de fouet ». Ils existent sous forme liquide, à diluer dans l’eau d’arrosage, ou sous forme de granulés. Les engrais organiques, d’origine végétale ou animale (corne broyée, sang séché, guano, vinasse de betterave), doivent d’abord être décomposés par les micro-organismes du sol avant de libérer leurs nutriments. Leur action est donc plus lente, plus progressive et plus durable, et ils ont l’avantage de nourrir également la vie du sol.

L’utilisation combinée des deux types d’engrais peut être une stratégie très efficace. Un apport de fond avec un engrais organique granulé au début de la saison assure une nutrition de base continue. Ce programme peut être complété par des apports d’engrais liquide minéral pendant le pic de floraison pour soutenir l’effort intense de la plante. De nombreuses alternatives naturelles existent également, comme le purin de consoude, très riche en potassium et en oligo-éléments, qui constitue un excellent fertilisant pour la floraison lorsqu’il est utilisé en dilution.

Il faut être prudent avec les engrais dits « universels » ou « pour gazon », qui sont souvent très riches en azote et totalement inadaptés à la culture du dahlia. L’utilisation d’un tel produit entraînerait presque à coup sûr une croissance excessive du feuillage et une absence de fleurs. La clé est de toujours privilégier les formulations qui favorisent la floraison plutôt que la croissance verte.

Le calendrier de fertilisation

Le programme de fertilisation doit suivre le rythme de croissance de la plante. Il ne sert à rien de fertiliser un tubercule qui vient d’être planté et qui n’a pas encore développé de racines pour absorber les nutriments. Le premier apport d’engrais complémentaire ne devrait intervenir que lorsque la plante est bien établie et que la croissance est visible, généralement environ un mois après la plantation. À ce stade, un engrais équilibré peut être utilisé pour soutenir le développement initial de la plante.

La phase de fertilisation la plus intensive correspond à la période de floraison, qui s’étend de juillet à fin septembre. Durant ces mois, la plante consomme une quantité considérable d’énergie et de nutriments pour produire continuellement de nouvelles fleurs. C’est le moment d’utiliser un engrais riche en phosphore et potassium. Si l’on utilise un engrais liquide, la fréquence d’application est généralement d’une fois toutes les deux semaines. Pour un engrais granulé, une application toutes les quatre à six semaines peut être suffisante, en fonction de sa durée d’action.

Il est crucial de respecter les dosages prescrits par le fabricant. Une erreur commune est de penser que « plus, c’est mieux ». Un surdosage d’engrais est toxique pour la plante : il peut brûler les racines, perturber l’équilibre chimique du sol et, paradoxalement, inhiber la croissance. Il est toujours préférable de sous-doser légèrement que de sur-doser. L’application de l’engrais doit toujours se faire sur un sol préalablement humidifié pour éviter les brûlures racinaires et faciliter la diffusion des nutriments.

À l’approche de l’automne, il est impératif de cesser toute fertilisation. En général, le dernier apport d’engrais se fait fin septembre. Continuer à nourrir la plante à cette période encouragerait une nouvelle croissance tardive et tendre, qui n’aurait pas le temps de s’aoûter avant les premières gelées. L’arrêt de la fertilisation est un signal pour la plante qu’il est temps de ralentir son métabolisme et de concentrer ses réserves dans le tubercule en vue de la dormance hivernale, une étape essentielle pour sa survie et sa vigueur l’année suivante.

Les signes de carences et d’excès

Une observation attentive du feuillage du dahlia peut donner de précieuses indications sur son état nutritionnel. Une carence en azote se manifeste généralement par un feuillage pâle, de couleur vert clair à jaune, en commençant par les feuilles les plus anciennes à la base de la plante. Une carence en phosphore peut donner une teinte violacée aux feuilles, tandis qu’une carence en potassium se traduit souvent par un jaunissement ou un brunissement du bord des feuilles les plus âgées. Une chlorose (jaunissement des feuilles alors que les nervures restent vertes) indique fréquemment une carence en fer, souvent due à un pH du sol trop élevé qui bloque son assimilation.

Identifier ces signes permet de corriger rapidement le programme de fertilisation. Un apport ciblé d’un engrais correcteur ou un ajustement de la formulation de l’engrais principal peut résoudre le problème. Cependant, il est important de s’assurer que ces symptômes ne sont pas dus à d’autres problèmes, comme un arrosage inadéquat, un mauvais drainage ou une maladie, qui peuvent également provoquer des décolorations du feuillage.

Les signes d’un excès d’engrais peuvent être plus subtils au début. Un excès d’azote, comme mentionné, se traduit par une croissance foliaire luxuriante mais une faible floraison. Un excès général de sels minéraux dans le sol, dû à une surfertilisation, peut se manifester par un brunissement et un dessèchement de la pointe et des bords des feuilles, un symptôme souvent confondu avec un manque d’eau. Dans les cas graves, la croissance de la plante peut être complètement stoppée.

En cas de suspicion de sur-fertilisation, la première mesure à prendre est de cesser tout apport d’engrais. Si le problème est sévère, un « lessivage » du sol peut être tenté. Cela consiste à arroser abondamment la plante à plusieurs reprises pour tenter de drainer l’excès de sels minéraux en profondeur, loin de la zone racinaire. Pour la culture en pot, cela est plus simple : il suffit de laisser l’eau s’écouler généreusement par les trous de drainage. La meilleure approche reste cependant la prévention, en suivant un programme de fertilisation raisonné et en respectant scrupuleusement les dosages recommandés.

La fertilisation des dahlias en pot

Les dahlias cultivés en pot ont des besoins nutritionnels encore plus importants que ceux en pleine terre, car le volume de substrat est limité et les nutriments s’épuisent très rapidement. Le lessivage des nutriments par les arrosages fréquents contribue également à cet épuisement rapide. Une fertilisation régulière et constante est donc absolument essentielle pour maintenir une belle floraison en pot tout au long de la saison.

Le programme de fertilisation pour les dahlias en pot commence environ deux à trois semaines après le rempotage. On peut utiliser un engrais liquide pour plantes fleuries, dilué dans l’eau d’arrosage, à une fréquence d’une fois par semaine ou une fois toutes les deux semaines, selon la concentration du produit. Il est important de suivre les instructions sur l’emballage. L’utilisation d’engrais à libération lente sous forme de granulés ou de bâtonnets à insérer dans le terreau est également une excellente option, car elle assure une diffusion continue de nutriments et réduit la fréquence des interventions.

Le substrat utilisé pour le rempotage doit être de haute qualité et déjà enrichi. Un bon terreau pour plantes fleuries ou un terreau de plantation mélangé à un peu de compost constitue une base nutritive de départ idéale. Cependant, même le meilleur terreau verra ses réserves nutritives épuisées après quelques semaines de croissance active, d’où la nécessité des apports complémentaires.

Comme pour la culture en pleine terre, il est crucial d’arrêter la fertilisation à l’automne pour permettre à la plante d’entrer en dormance. Pour les dahlias en pot que l’on souhaite conserver, on cesse les apports d’engrais fin septembre et on réduit les arrosages. Le pot peut ensuite être rentré dans un abri hors gel pour l’hiver, ou le tubercule peut être retiré du pot, nettoyé et stocké au sec comme ceux cultivés en pleine terre.

Ça pourrait aussi te plaire