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L’hivernage de la dimorphotheca

Daria · 07.05.2025.

La dimorphotheca, également connue sous le nom de souci africain ou marguerite du Cap, est une plante d’une beauté impressionnante originaire d’Afrique du Sud, qui conquiert les jardins et les balcons avec ses fleurs aux couleurs vives ressemblant à des marguerites. Grâce à sa nature héliophile, elle se sent le mieux dans les endroits ensoleillés et chauds, et récompense les soins attentifs par une floraison abondante pendant les mois d’été. Dans son pays d’origine, elle pousse comme une plante vivace, cependant, dans nos conditions climatiques, où les hivers peuvent être rigoureux, elle nécessite une attention particulière si nous souhaitons en profiter également la saison suivante. La question de l’hivernage se pose donc chez de nombreux amateurs de jardinage, car cette magnifique plante, en raison de sa sensibilité au gel, ne survivrait très probablement pas aux mois froids si elle était laissée à l’extérieur.

La dimorphotheca est particulièrement sensible au gel ; même quelques degrés en dessous de zéro peuvent lui causer des dommages importants, voire entraîner sa mort. Dans son habitat naturel, dans certaines régions d’Afrique du Sud, les hivers sont doux et sans gel, de sorte que la plante survit à cette période sans problème. En revanche, les hivers tempérés de nos régions représentent un défi majeur pour elle. C’est pourquoi beaucoup la traitent comme une plante annuelle, lui disent au revoir à l’automne et achètent de nouveaux plants au printemps, bien qu’il soit possible de l’hiverner en lui assurant des conditions adéquates.

Un hivernage réussi présente de nombreux avantages. D’une part, au printemps suivant, nous pouvons commencer la saison avec des plantes plus fortes et plus développées, qui devraient fleurir plus tôt et plus abondamment que les jeunes spécimens fraîchement achetés. D’autre part, si nous avons réussi à obtenir une variété de couleur ou une cultivar particulièrement beau, nous pouvons ainsi préserver son patrimoine génétique pour les années à venir. Enfin, et ce n’est pas négligeable, cela peut également être une solution rentable, car nous n’avons pas à dépenser chaque année pour de nouvelles plantes.

Il est important de savoir que, bien que l’hivernage de la dimorphotheca soit possible, le succès n’est pas toujours garanti et les besoins spécifiques de la plante doivent être pris en compte au maximum. Beaucoup pensent à tort qu’il suffit de la rentrer dans un endroit à l’abri du gel, mais la réalité est plus nuancée. La clé du succès réside dans une préparation adéquate, la garantie de bonnes conditions d’hivernage et une réacclimatation progressive au printemps, ce dont nous parlerons plus en détail ci-dessous.

Choix de l’emplacement idéal pour l’hivernage

L’un des points cruciaux pour la réussite de l’hivernage est le choix judicieux de l’emplacement. Trois facteurs principaux doivent être pris en compte : la lumière, la température et la ventilation. Chacun de ces facteurs est également important pour la survie saine des plantes. Un emplacement mal choisi, par exemple une cave trop sombre ou trop chaude, peut facilement entraîner l’affaiblissement ou même la mort des plantes, c’est pourquoi cette étape mérite une attention particulière.

En ce qui concerne la température, l’idéal est un local frais mais à l’abri du gel. Optimalement, la température pendant l’hivernage devrait se situer entre 5 et 10 degrés Celsius. Dans un environnement plus chaud, la plante peut commencer à pousser prématurément, ce qui peut entraîner des tiges faibles et allongées, tandis que des températures proches du point de congélation ou inférieures peuvent endommager les tissus. Une relative constance de la température est également importante, car les fortes fluctuations stressent la plante.

Le besoin de lumière pendant l’hivernage diminue, mais la dimorphotheca ne doit pas être conservée dans l’obscurité totale. Une fenêtre de cave lumineuse, une véranda non chauffée ou la partie sud d’une serre peuvent convenir. Si la lumière naturelle est insuffisante, la quantité manquante peut être complétée par des lampes horticoles, avec quelques heures d’éclairage par jour. L’objectif est que la plante reste en repos végétatif, mais ne souffre pas d’un manque total de lumière.

Une ventilation et une humidité de l’air adéquates sont également cruciales pour prévenir les maladies fongiques. Dans les locaux trop humides et mal aérés, la moisissure ou d’autres agents pathogènes peuvent facilement apparaître. Assurez un apport d’air frais par une aération occasionnelle, mais évitez les courants d’air froid. Un air trop sec n’est pas non plus souhaitable, car il peut favoriser la prolifération des parasites, tels que les tétranyques.

Préparation des plantes pour l’hivernage

La préparation des plantes pour l’hivernage doit commencer à temps, avant l’arrivée des premières gelées sérieuses. En général, cela correspond à la période allant de fin septembre à mi-octobre, en fonction des conditions météorologiques de l’année. Observez l’état des plantes et les prévisions météorologiques afin d’agir au bon moment. L’essence de la préparation est d’habituer progressivement les plantes aux conditions modifiées et de les amener à leur lieu d’hivernage dans le meilleur état possible.

L’une des premières étapes importantes est la taille. Il est conseillé de tailler la dimorphotheca avant l’hivernage, environ de moitié ou même des deux tiers. Cela réduit la surface d’évaporation, rend la plante plus compacte, ce qui facilite son placement et réduit le risque de maladies. Éliminez impérativement toutes les feuilles et tiges sèches, malades ou endommagées, afin de ne conserver que les parties saines.

Avant de transporter les plantes vers leur lieu d’hivernage, inspectez-les soigneusement à la recherche de parasites et de maladies. Portez une attention particulière à la face inférieure des feuilles et à la base des tiges, où les parasites se cachent souvent. Si vous observez une infestation, par exemple des pucerons ou des cochenilles, traitez la plante avant de la rentrer avec un produit phytosanitaire approprié, de préférence biologique. Cela empêchera les parasites de se propager dans le lieu d’hivernage et d’infester d’autres plantes.

Si les dimorphothecas étaient plantées en pleine terre, déterrez-les avec précaution, en veillant à endommager le moins possible le système racinaire. Choisissez un pot adapté à la taille de la motte, muni de trous de drainage au fond. Utilisez un terreau frais et bien drainant, par exemple un mélange de terreau universel et de sable. Pour les plantes en pot, vérifiez la qualité du terreau et, si nécessaire, complétez ou remplacez la couche superficielle.

Soins pendant l’hivernage

Pendant l’hivernage, les soins apportés aux plantes diffèrent considérablement de ceux habituels pendant la période de végétation, principalement en raison de la réduction des besoins en eau et en nutriments. L’erreur la plus courante que l’on puisse commettre est l’arrosage excessif. Dans un environnement frais, les processus vitaux des plantes ralentissent, de sorte que leur absorption d’eau diminue également au minimum. N’arrosez que lorsque la couche supérieure du sol est presque complètement sèche, et même alors, avec modération, en donnant juste assez d’eau pour que le sol soit légèrement humide.

L’apport de nutriments, c’est-à-dire la fertilisation, est généralement inutile pendant l’hivernage, voire nuisible. Étant donné que la plante est en repos, elle ne peut pas utiliser les nutriments, qui peuvent s’accumuler dans le sol et endommager les racines. Une exception peut être faite lorsque l’hivernage se déroule dans des conditions très douces et lumineuses, et que la plante montre une croissance minimale ; dans ce cas, on peut lui donner très rarement une solution nutritive très diluée, mais en général, cela n’est pas nécessaire avant le printemps.

Même si les plantes sont en repos, leur inspection régulière est essentielle pendant toute la période d’hivernage. Examinez-les de temps en temps pour détecter à temps d’éventuels parasites, tels que les cochenilles farineuses ou les tétranyques, qui peuvent être plus fréquents dans les locaux à air sec. Soyez également attentif aux signes de maladies fongiques, par exemple la pourriture grise, qui peuvent être la conséquence d’une humidité excessive ou d’une mauvaise ventilation, et prenez les mesures appropriées si nécessaire.

Les soins doivent toujours être adaptés aux conditions actuelles et à l’état de la plante. Si, par exemple, la température du lieu d’hivernage augmente temporairement, la plante peut avoir besoin d’un peu plus d’eau. Observez l’état des feuilles : le flétrissement peut être un signe de manque d’eau, mais aussi d’un arrosage excessif. L’hivernage est un processus dynamique, où une observation attentive et une réaction rapide et appropriée sont cruciales pour le succès.

Réveil printanier et réacclimatation

Avec la fin de l’hiver, à mesure que les jours rallongent et que la température commence à augmenter, il est temps de « réveiller » les dimorphothecas. On peut généralement commencer ce processus de la mi-mars à la fin mars, mais il faut toujours tenir compte des conditions météorologiques actuelles et de la fin du risque de gel. Recherchez sur la plante des signes de nouvelle vie, par exemple de petits bourgeons frais, qui indiquent qu’elle est prête à commencer la saison de croissance. Il est important de ne pas précipiter ce processus, car un réveil trop précoce peut avoir des conséquences négatives.

La première étape du réveil consiste à augmenter progressivement la quantité et la fréquence d’arrosage, à mesure que la plante devient plus active. Parallèlement, si possible, on peut la déplacer dans un endroit un peu plus chaud, mais toujours lumineux. Évitez les changements brusques et drastiques, car ils peuvent provoquer un choc pour la plante. La patience est également cruciale ici ; laissez à la plante le temps de s’adapter lentement aux conditions modifiées et de redémarrer ses processus vitaux.

Lorsqu’il n’y a plus de risque de gelées nocturnes et que la température diurne dépasse durablement 10-15 degrés Celsius, on peut commencer à acclimater les plantes à l’extérieur, ce que l’on appelle l’endurcissement. C’est un processus extrêmement important, au cours duquel on habitue progressivement les plantes aux conditions extérieures : lumière plus intense, vent et fluctuations de température. Au début, ne les sortez que quelques heures dans un endroit abrité et semi-ombragé, puis augmentez progressivement le temps passé à l’extérieur et la quantité de soleil direct, sur une période d’environ une à deux semaines.

Après une acclimatation réussie, généralement à partir de la mi-mai, lorsque le risque de gel est définitivement écarté, les dimorphothecas peuvent être plantées à leur emplacement définitif dans le jardin ou sorties sur le balcon ou la terrasse. Si nécessaire, rempotez-les dans un pot plus grand avec du terreau frais, afin qu’elles aient suffisamment d’espace et de nutriments pour leur croissance. Lors de la plantation en pleine terre, choisissez un emplacement ensoleillé et bien drainé, et préparez le sol en y incorporant un peu de compost ou de fumier bien décomposé.

Erreurs fréquentes et solutions aux problèmes durante l’hivernage

L’une des erreurs les plus fréquentes commises pendant l’hivernage, et en même temps la principale cause de mortalité des plantes, est l’arrosage excessif. Dans des conditions fraîches et de repos, l’absorption d’eau par les plantes diminue considérablement, et l’eau stagnante peut entraîner la pourriture des racines. Les symptômes en sont le jaunissement et le flétrissement des feuilles, même si le substrat est humide. Comme solution, cessez immédiatement l’arrosage, laissez la terre sécher et, par la suite, n’ajoutez de l’eau que très prudemment. Un substrat de plantation bien drainant et des trous au fond du pot sont d’une importance fondamentale.

Un autre problème courant est la quantité insuffisante de lumière, en particulier son absence, ce qui conduit à l’étiolement des plantes. Dans ce cas, les tiges deviennent minces, faibles, et les feuilles petites et pâles. Bien que le besoin de lumière diminue pendant l’hivernage, dans l’obscurité totale, la plante s’affaiblit. Si vous observez cela, essayez de déplacer la plante dans un endroit plus lumineux ou utilisez un éclairage d’appoint avec une lampe horticole. Les tiges étiolées, malheureusement, ne se renforceront plus, mais elles peuvent être éliminées lors de la taille printanière.

En particulier sur les plantes hivernées dans des locaux chauffés à air sec, des parasites tels que les tétranyques ou les cochenilles farineuses peuvent souvent apparaître. Leur présence peut être indiquée par de fines toiles sur les feuilles, des déformations ou un revêtement collant. Pour la prévention, assurez une humidité de l’air adéquate (par exemple, en plaçant les pots sur des soucoupes remplies de gravier) et inspectez régulièrement les plantes. Si vous observez une infestation, dans les cas plus légers, il peut suffire d’essuyer les parasites avec un chiffon humide, et dans les cas plus graves, utilisez un spray d’eau savonneuse ou un insecticide approprié.

Il peut arriver occasionnellement que la plante hivernée semble morte, que ses feuilles soient tombées et que ses tiges paraissent sèches. Cependant, avant d’y renoncer définitivement, il vaut la peine de faire un test simple : grattez doucement l’écorce de la tige ou d’une pousse plus épaisse avec votre ongle. Si vous trouvez en dessous un tissu vert et vivant, alors la plante est encore en vie et, avec des soins appropriés, elle peut repartir au printemps. Dans ce cas, soyez patient et continuez l’arrosage minimal jusqu’à ce qu’elle montre des signes de vie.

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