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Maladies et ravageurs de la marguerite du Cap

Daria · 14.03.2025.

La marguerite du Cap, également connue sous le nom de dimorphotheca ou souci pluvial, est une plante annuelle ou vivace de courte durée originaire d’Afrique du Sud, d’une beauté impressionnante, appréciée des jardiniers pour ses fleurs aux couleurs vives, semblables à des marguerites. Bien qu’elle soit généralement considérée comme une plante ornementale relativement résistante, elle n’est malheureusement pas complètement à l’abri de diverses maladies et ravageurs qui peuvent occasionnellement causer de sérieux tracas à son soigneur. Avec les connaissances adéquates, cependant, ces problèmes peuvent être prévenus et traités efficacement, assurant ainsi le développement sain de nos plantes et une floraison abondante. Dans cet article, nous présentons en détail les pathogènes et ravageurs les plus courants qui affectent la marguerite du Cap, et nous abordons les méthodes de lutte possibles, afin que chacun puisse profiter longtemps de ces fleurs ensoleillées qui rayonnent de joie.

Apparition et caractéristiques des maladies fongiques

Les marguerites du Cap sont le plus souvent attaquées par diverses infections fongiques, en particulier dans des conditions météorologiques humides et chaudes, ou si les plantes sont plantées trop densément, ce qui entrave une circulation d’air adéquate. Ces maladies peuvent provoquer des symptômes variés sur les feuilles, les tiges et même sur les fleurs, affectant de manière significative la valeur esthétique et la vitalité de la plante. Une détection précoce et une intervention rapide sont cruciales pour une lutte réussie, car une infection étendue est beaucoup plus difficile à gérer. Il est important de se rappeler que la prévention est toujours plus simple et plus efficace que la lutte contre une maladie déjà installée.

Parmi les maladies fongiques les plus courantes figure l’oïdium, qui forme un revêtement poudreux blanc caractéristique sur le dessus et le dessous des feuilles, ainsi que sur les jeunes pousses. Ce revêtement inhibe la photosynthèse, les feuilles peuvent se déformer, jaunir, puis tomber prématurément, et dans les cas graves, cela peut entraîner l’affaiblissement de toute la plante. Un autre problème fréquent est le mildiou, qui provoque plutôt une efflorescence grisâtre-blanchâtre ou violacée principalement sur la face inférieure des feuilles, tandis que sur la face supérieure de la feuille apparaissent des taches jaunâtres et diffuses. Le mildiou préfère également un environnement humide et peut se propager rapidement au sein du peuplement végétal.

La fonte des semis est un complexe de maladies fongiques qui menace spécifiquement les jeunes plantes, en germination ou fraîchement repiquées, et qui est causée, entre autres, par des champignons des genres Pythium, Fusarium et Rhizoctonia. Suite à l’infection, la tige des jeunes plantes près de la surface du sol s’amincit, se ramollit, puis la plante se couche simplement et meurt. Pour prévenir cela, il est crucial d’utiliser un terreau de semis de bonne qualité et stérile, d’éviter un arrosage excessif et d’assurer une ventilation adéquate. La pourriture grise (Botrytis cinerea) peut également être un invité fréquent, surtout par temps frais et humide, et s’installe principalement sur les parties blessées de la plante et les fleurs fanées, où elle forme un feutrage gris et velouté.

La base de la lutte contre les maladies fongiques est la prévention, qui comprend la garantie de conditions de culture appropriées, telles qu’un emplacement ensoleillé, un sol bien drainé, le respect d’une distance de plantation optimale entre les plantes pour une bonne circulation de l’air, et l’évitement d’une fertilisation azotée excessive. Il est également important de bien programmer l’arrosage ; arroser si possible le matin pour que le feuillage puisse sécher pendant la journée, et éviter de mouiller inutilement les feuilles. Si l’infection apparaît néanmoins, dès les premiers symptômes observés, les parties malades de la plante doivent être immédiatement enlevées et détruites pour empêcher une propagation ultérieure. Dans les cas plus graves, l’application de fongicides appropriés peut être nécessaire, mais il faut toujours tenir compte des aspects environnementaux et des instructions d’utilisation du produit.

Dangers des maladies des racines et du collet

Les maladies des racines et du collet représentent un problème insidieux pour la marguerite du Cap, car leurs symptômes ne deviennent souvent évidents que lorsque l’infection est déjà à un stade avancé. Ces maladies sont généralement causées par des champignons du sol qui pénètrent dans la plante par le système racinaire ou la partie inférieure de la tige. Un arrosage excessif, un sol mal drainé et compacté, ainsi que l’eau stagnante favorisent grandement la prolifération de ces pathogènes et le développement de l’infection. La prévention est ici aussi d’une importance capitale, car un système racinaire gravement endommagé se régénère difficilement.

Parmi les champignons les plus courants causant la pourriture des racines figurent les espèces de Phytophthora, Pythium et Rhizoctonia. Au stade initial de l’infection, la croissance de la plante ralentit, les feuilles commencent à jaunir, à flétrir, même si le sol semble humide. Cela se produit parce que les racines endommagées ne peuvent pas absorber suffisamment d’eau et de nutriments. Si la plante est retirée avec précaution du pot ou du sol, les racines peuvent être brunâtres, molles, se désagrégeant, au lieu de racines saines, blanches et vigoureuses. Dans les cas graves, le collet peut également pourrir, ce qui entraîne la mort rapide de la plante.

La fusariose vasculaire, causée par des champignons du genre Fusarium, peut également représenter une menace sérieuse. Ce pathogène infecte par les racines, puis se propage dans les tissus conducteurs de la plante, les obstruant et empêchant ainsi la circulation de l’eau et des nutriments. En conséquence, un côté de la plante ou certaines pousses commencent soudainement à flétrir, à jaunir, puis à se dessécher, tandis que le reste de la plante peut paraître temporairement sain. À mesure que la maladie progresse, toute la plante meurt. Une caractéristique de l’infection par la fusariose peut être une décoloration brunâtre visible dans la section transversale de la tige, le long des faisceaux conducteurs.

Pour prévenir les maladies des racines et du collet, il est essentiel d’utiliser un sol de bonne qualité, à structure meuble et à bonne capacité de drainage. En cas de culture en conteneurs, il faut assurer des trous de drainage au fond du pot et utiliser une couche de drainage. Il faut éviter l’arrosage excessif, en laissant toujours la couche supérieure du sol sécher légèrement entre deux arrosages. Il est important d’appliquer la rotation des cultures dans les parterres de jardin pour réduire la quantité de pathogènes accumulés dans le sol. Si des signes d’infection sont observés, les plantes affectées doivent malheureusement souvent être enlevées et détruites pour empêcher une propagation ultérieure, et il est conseillé de désinfecter ou de remplacer le sol environnant.

Attaque des pucerons et autres ravageurs suceurs

Les marguerites du Cap peuvent être attaquées non seulement par des maladies fongiques, mais aussi par divers ravageurs suceurs qui causent des dommages en aspirant la sève des plantes. Parmi ceux-ci, les pucerons sont les plus courants et les plus connus, mais d’autres petits insectes peuvent également représenter un problème sérieux. Les ravageurs suceurs n’affaiblissent pas seulement la plante par leurs dommages directs, mais ils peuvent souvent aussi transmettre des virus, et le miellat qu’ils excrètent, sur lequel la fumagine se développe, peut encore aggraver l’état de la plante et son aspect esthétique. Une inspection régulière aide à détecter à temps l’apparition des ravageurs.

Les pucerons sont de petits insectes, généralement de couleur verte, noire ou jaunâtre, qui apparaissent en colonies sur les jeunes pousses, sur la face inférieure des feuilles et sur les boutons floraux. Avec leurs pièces buccales piqueuses-suceuses, ils aspirent la sève des plantes, ce qui entraîne la déformation des feuilles, leur jaunissement et l’arrêt de la croissance des pousses. De plus, ils excrètent du miellat, une substance collante et sucrée qui attire les fourmis et sert de milieu de culture aux champignons de la fumagine, qui forment une pellicule noire sur les feuilles, inhibant la photosynthèse. Les pucerons se reproduisent rapidement, c’est pourquoi une intervention précoce est importante.

Les tétranyques tisserands peuvent également être des invités fréquents, surtout par temps chaud et sec. Ces minuscules acariens vivent sur la face inférieure des feuilles et tissent une fine toile. Suite à leur succion, de petits points jaunâtres ou blanchâtres apparaissent sur les feuilles, puis les feuilles prennent une teinte bronzée, se dessèchent et tombent. En cas de forte infestation, toute la plante peut être recouverte d’une toile d’araignée. La présence des tétranyques tisserands est difficile à détecter en raison de leur taille, c’est pourquoi il est conseillé d’inspecter régulièrement la face inférieure des feuilles, même avec une loupe.

Les thrips sont de petits insectes minces et ailés qui aspirent également la sève des plantes, mais qui, en plus, avec leurs pièces buccales râpeuses, endommagent également les tissus foliaires. Suite à leurs dommages, des taches ou des stries argentées ou blanchâtres apparaissent sur les feuilles, les pétales des fleurs peuvent se déformer et se décolorer. Les excréments des thrips sont visibles sous forme de petits points noirs sur les feuilles. Ces ravageurs peuvent également transmettre des virus. Leur lutte peut être difficile en raison de leur mode de vie caché et de leur reproduction rapide, c’est pourquoi il est conseillé de privilégier les mesures préventives et les méthodes de lutte biologique.

Ravageurs broyeurs et autres invités occasionnels

Bien que la marguerite du Cap ne figure pas parmi les cibles principales des ravageurs broyeurs, diverses chenilles, limaces ou même sauterelles peuvent occasionnellement endommager les feuilles et les fleurs. Ces ravageurs rongent généralement des trous de forme irrégulière, des excavations dans les parties de la plante, ce qui peut causer des problèmes esthétiques et, dans les cas plus graves, peut également inhiber le développement de la plante. L’ampleur des dégâts n’est généralement pas aussi importante que dans le cas des ravageurs suceurs ou des maladies fongiques, mais mérite attention.

Les chenilles de différentes espèces de papillons peuvent apparaître occasionnellement sur la marguerite du Cap et causer des dommages en rongeant les feuilles, plus rarement les pétales des fleurs. L’ampleur des dégâts dépend du nombre et du stade de développement des chenilles. En cas de faible nombre d’individus, les chenilles peuvent être collectées manuellement et éliminées. En cas d’infestation plus importante, des insecticides biologiques, tels que les préparations à base de Bacillus thuringiensis, peuvent être utilisés, car ils agissent sélectivement sur les chenilles tout en protégeant les insectes utiles. Une inspection régulière est importante pour détecter les dégâts à temps.

Les limaces et les escargots peuvent causer des problèmes surtout pendant les périodes humides et pluvieuses ou dans les zones plus ombragées et humides du jardin. Ils sont actifs la nuit et laissent derrière eux des trous rongés irrégulièrement sur les feuilles et les jeunes pousses, ainsi qu’une traînée de mucus caractéristique. La lutte contre eux peut se faire de plusieurs manières : la poudre de chaux, la sciure de bois ou les coquilles d’œufs broyées, répandues autour des plantes, peuvent former une barrière physique. Divers pièges à limaces (par exemple, le piège à bière) peuvent également être efficaces, et des granulés anti-limaces écologiques sont disponibles dans le commerce.

Occasionnellement, d’autres ravageurs broyeurs, tels que certains coléoptères ou sauterelles, peuvent également goûter aux feuilles de la marguerite du Cap. Leurs dégâts sont généralement sporadiques et peu importants, de sorte qu’ils nécessitent rarement des mesures de lutte particulières. Le plus important est de maintenir la biodiversité du jardin, ce qui favorise la présence d’ennemis naturels, tels que les insectes prédateurs et les oiseaux, qui aident à maintenir sous contrôle les populations de ces ravageurs. La lutte chimique ne devrait être appliquée qu’en cas de nécessité justifiée, en dernier recours.

Maladies virales et leurs symptômes

Bien que chez la marguerite du Cap les maladies virales soient moins fréquentes que les infections fongiques ou les problèmes causés par les ravageurs suceurs, leur apparition est possible. Les virus sont des pathogènes microscopiques qui, en pénétrant dans les cellules de la plante, subordonnent son métabolisme à leur propre reproduction. Il n’existe actuellement aucun traitement phytosanitaire spécifique contre les infections virales, c’est pourquoi l’accent principal doit être mis sur la prévention et l’empêchement de la propagation. Les virus sont souvent transmis par des ravageurs suceurs, tels que les pucerons ou les thrips, d’une plante à l’autre.

Les symptômes des infections virales peuvent être extrêmement variés et souvent difficiles à distinguer des altérations causées par d’autres maladies ou des carences nutritionnelles. Un symptôme fréquent est la décoloration en mosaïque des feuilles, qui consiste en des taches ou des rayures jaunâtres ou vert clair sur le tissu foliaire vert normal. Il peut également y avoir une déformation des feuilles, un enroulement, un aspect en cuillère, ainsi qu’un nanisme des plantes et un développement rabougri. La couleur des fleurs peut changer, elles peuvent devenir tachetées ou les pétales des fleurs peuvent se déformer. Il est important de noter que l’intensité des symptômes dépend du type de virus, de la variété de la plante et des facteurs environnementaux.

Le diagnostic des infections virales est souvent incertain sans analyses de laboratoire, car les symptômes peuvent également indiquer d’autres problèmes. En cas de suspicion, il est conseillé d’isoler la plante des autres pour éviter une éventuelle propagation ultérieure. La stratégie de prévention la plus importante est la lutte efficace contre les vecteurs viraux, c’est-à-dire les insectes qui transmettent les virus. Cela comprend la surveillance régulière des pucerons, des thrips et d’autres ravageurs suceurs et, si nécessaire, leur réduction. Il faut également veiller à ce que les outils utilisés pour la taille et la division des touffes soient toujours propres et désinfectés.

Si des signes clairs d’infection virale sont observés sur une plante et que son état se détériore considérablement, la solution la plus sûre est malheureusement l’enlèvement complet et la destruction de la plante malade (pas de compostage !), pour protéger les autres plantes encore saines de l’infection. Il est important d’utiliser uniquement des semences et des plants sains, provenant de sources fiables, car certains virus peuvent également se transmettre par le matériel de plantation. Le choix de variétés résistantes peut également réduire le risque de maladies virales, bien que dans le cas de la marguerite du Cap, peu d’informations soient disponibles sur les variétés spécifiquement résistantes aux virus.

Stratégies générales de prévention et gestion intégrée des ravageurs

Pour maintenir la santé de la marguerite du Cap, la méthode la plus efficace est de se concentrer sur la prévention et d’appliquer les principes de la gestion intégrée des ravageurs. Cette approche implique l’utilisation coordonnée de différentes méthodes de lutte, en privilégiant les solutions respectueuses de l’environnement et en limitant l’utilisation des pesticides chimiques aux seuls cas absolument nécessaires. Les plantes saines et en bon état sont moins sensibles aux maladies et aux attaques de ravageurs, c’est pourquoi la garantie de conditions de culture appropriées est fondamentale.

La première étape de la prévention est le choix d’un emplacement de plantation adéquat. La marguerite du Cap est une plante qui aime le soleil, il faut donc lui assurer au moins 6 à 8 heures d’ensoleillement direct par jour. Le sol doit être bien drainé, avec une structure meuble, pour éviter l’asphyxie des racines et l’eau stagnante, qui favorise les champignons causant la pourriture des racines. Il est également important de respecter une distance appropriée entre les plantes, ce qui assure une bonne circulation de l’air, de sorte que les feuilles sèchent plus rapidement après la pluie ou l’arrosage, réduisant ainsi les risques d’infections fongiques.

Les habitudes d’arrosage jouent également un rôle important dans la prévention des maladies. Il faut éviter l’arrosage excessif et, si possible, arroser tôt le matin, pour que le feuillage ait le temps de sécher pendant la journée. L’eau d’irrigation doit être dirigée directement sur le sol, et non sur les feuilles. Un apport équilibré en nutriments contribue également à augmenter la résistance des plantes, mais il faut éviter une fertilisation azotée excessive, car cela conduit à des tissus lâches, qui rendent la plante plus sensible aux maladies et aux ravageurs suceurs.

La gestion intégrée des ravageurs comprend la surveillance régulière des plantes pour détecter à temps les premiers signes de maladies ou de ravageurs. L’enlèvement et la destruction immédiats des parties infectées ou endommagées de la plante peuvent empêcher la propagation du problème. Les méthodes de lutte biologique, telles que l’introduction ou l’attraction d’insectes utiles (coccinelles, chrysopes) dans le jardin, могут aider à la régulation naturelle des populations de ravageurs. Ce n’est qu’en dernier recours, et de manière ciblée, qu’il faut utiliser les produits phytosanitaires qui nuisent le moins à l’environnement, en respectant toujours les instructions d’utilisation et les réglementations environnementales.

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