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L’hivernage du fuchsia

Daria · 17.01.2025.

Le fuchsia, cette plante originaire d’Amérique du Sud avec ses fleurs fascinantes, est une plante ornementale extrêmement populaire dans nos régions. Cependant, pour pouvoir en profiter année après année, un hivernage expert est essentiel, car la plupart de ses variétés ne résistent pas au gel. En adoptant les procédures d’hivernage appropriées, nous pouvons garantir que nos spécimens de fuchsia préférés fleuriront en pleine splendeur également la saison prochaine. Ce processus ne sert pas seulement à la survie de la plante, mais contribue également à son renforcement et au développement d’une floraison plus abondante après le réveil printanier. La clé d’un hivernage réussi réside dans la connaissance exacte des besoins de la plante et dans la garantie de facteurs environnementaux optimaux pendant la période de repos.

L’importance et les principes fondamentaux de l’hivernage du fuchsia

L’hivernage du fuchsia est d’une importance fondamentale pour la culture pluriannuelle de la plante dans un climat tempéré. Comme ces plantes proviennent principalement de régions tropicales ou subtropicales, elles ne possèdent pas les mécanismes de défense naturels qui leur permettraient de survivre à des gels plus intenses. En l’absence de ceux-ci, les températures négatives endommageraient les parties aériennes de la plante et, dans les cas plus graves, également le système racinaire, entraînant sa mort. Un hivernage soigneux n’est donc pas seulement une possibilité, mais une obligation directe pour le cultivateur de plantes responsable qui souhaite profiter à long terme de sa collection de fuchsias.

Pendant l’hivernage, le fuchsia entre dans une sorte d’état de dormance, ses processus vitaux ralentissent et le besoin en eau et en nutriments diminue. Cette période donne à la plante l’occasion de se régénérer après les efforts de la saison de croissance et de se préparer au prochain cycle printanier de croissance et de floraison. Suite à un hivernage correctement effectué, la plante pousse plus vigoureusement au printemps et récompense souvent les soins prodigués par une floraison plus abondante. Il est important de comprendre que l’hivernage n’équivaut pas à négliger la plante ; c’est un processus actif qui nécessite une attention constante, bien que réduite.

Les principes fondamentaux comprennent le bon moment, la préparation de la plante, le choix de l’emplacement idéal pour l’hivernage et les soins minimaux mais nécessaires pendant la période de repos. Toutes les variétés de fuchsia ne réagissent pas de la même manière aux conditions d’hivernage ; certaines tolèrent mieux les endroits plus sombres et plus frais, tandis que d’autres nécessitent un environnement plus lumineux pour un hivernage réussi. Par conséquent, il est crucial de connaître les besoins spécifiques des variétés que nous possédons, bien que des directives générales puissent être appliquées à tous les fuchsias pour assurer le succès.

Le succès de l’hivernage dépend en grande partie de la santé et de la vigueur de la plante que nous mettons au repos. Les spécimens qui se sont affaiblis pendant l’été, qui luttent contre des maladies ou des parasites, ont des chances de survie significativement plus faibles. Par conséquent, la protection préventive des plantes et l’apport adéquat de nutriments pendant la période de végétation contribuent indirectement au succès de l’hivernage. Un fuchsia bien nourri et vigoureux résiste beaucoup mieux au stress de l’hivernage et aux conditions moins favorables.

Préparation du fuchsia pour le repos hivernal

La préparation du fuchsia pour l’hivernage commence bien avant les premières gelées, généralement à la fin de l’été ou au début de l’automne. En premier lieu, il est nécessaire de réduire progressivement l’arrosage et la fertilisation de la plante. Cette étape encourage la plante à ralentir sa croissance et à se préparer à la période de repos imminente. Un apport excessif d’eau et de nutriments pendant cette période peut entraîner la formation de pousses tendres et sensibles au gel, ce qui compromettrait le succès de l’hivernage.

Une partie importante de la préparation est la taille de la plante. Celle-ci doit généralement être effectuée avant de transférer la plante à son lieu d’hivernage. Le but de la taille est, d’une part, de réduire la taille de la plante afin qu’elle s’adapte plus facilement au lieu d’hivernage et, d’autre part, d’éliminer les parties malades ou endommagées, ainsi que de façonner la plante. Il est conseillé de raccourcir les pousses d’environ un tiers ou de moitié, en veillant à laisser des bourgeons dormants sur les parties restantes de la tige, à partir desquels de nouvelles pousses pourront se développer au printemps.

L’élimination des feuilles est également une pratique courante, en particulier en cas d’hivernage à l’obscurité. Bien que cela puisse paraître drastique, cela présente plusieurs avantages : cela réduit la transpiration, minimise les risques que les parasites et les maladies hivernent sur les feuilles et économise de l’espace. Si les plantes hivernent dans un endroit lumineux, laisser quelques feuilles, voire toutes, est également une option, mais dans ce cas, il faut prêter une attention accrue aux parasites. Les feuilles mortes doivent dans tous les cas être retirées du pot et du lieu d’hivernage pour prévenir les maladies fongiques.

Enfin, et ce n’est pas le moins important, une inspection approfondie des plantes à la recherche de parasites et de maladies est essentielle. Avant de les transférer au lieu d’hivernage, nous devons nous assurer que nos fuchsias sont en bonne santé. Si des parasites (par exemple, pucerons, aleurodes, tétranyques) ou des signes de maladie (par exemple, oïdium, pourriture grise) sont détectés, un traitement phytosanitaire approprié doit être effectué. Un insecticide systémique ou un traitement fongicide peut aider à prévenir la propagation de ces problèmes pendant l’hivernage et à causer des dommages supplémentaires.

Lieux et conditions idéales pour l’hivernage

Le choix d’un emplacement idéal pour l’hivernage du fuchsia est crucial pour une survie hivernale réussie. En général, on peut dire que les fuchsias préfèrent un environnement frais mais à l’abri du gel pendant la période de repos hivernal. La température optimale se situe généralement entre 5 et 10 degrés Celsius. Dans des conditions plus chaudes, la plante ne peut pas entrer correctement en dormance, elle pourrait éventuellement commencer une croissance précoce des pousses, ce qui l’affaiblit. Une température trop froide, inférieure au point de congélation, peut entraîner la mort de la plante.

En ce qui concerne les conditions de luminosité, il existe deux approches principales : l’hivernage à la lumière et l’hivernage à l’obscurité. En cas d’hivernage à la lumière, les plantes doivent être placées dans un endroit où elles reçoivent un peu de lumière diffuse, par exemple une véranda fraîche, une cage d’escalier non chauffée ou près de la fenêtre d’une cave lumineuse. Dans ce cas, les plantes peuvent conserver une partie de leurs feuilles et la photosynthèse peut se poursuivre à un niveau minimal. Cette méthode est particulièrement recommandée pour les variétés plus persistantes ou sensibles. Cependant, il faut éviter la lumière directe et intense du soleil, car elle pourrait réveiller la plante de son état de dormance.

L’hivernage à l’obscurité, comme son nom l’indique, nécessite peu ou pas de lumière. Dans ce cas, les plantes sont complètement taillées et leurs feuilles sont également enlevées. Un excellent emplacement peut être une cave à l’abri du gel, un garage ou un cellier où la température reste stable et basse. Dans ce cas, les plantes entrent en dormance complète et arrêtent leurs fonctions végétatives. Il est important que le local soit bien ventilé pour prévenir la formation de moisissures dues à une humidité de l’air élevée.

L’humidité de l’air est également un facteur important, bien que son importance soit souvent sous-estimée. L’air trop sec peut entraîner le dessèchement des plantes, même en état de dormance. D’autre part, une humidité de l’air trop élevée, en particulier avec une mauvaise ventilation, favorise le développement de maladies fongiques, comme la pourriture grise. Il est difficile de déterminer avec précision le niveau d’humidité idéal, mais généralement un niveau moyen (40-60%) est le plus approprié. Si nécessaire, l’humidité de l’air peut être augmentée en plaçant des plateaux avec de l’eau près des plantes ou en humidifiant occasionnellement le local.

Différentes méthodes d’hivernage

Il existe plusieurs méthodes éprouvées pour l’hivernage des fuchsias, parmi lesquelles nous pouvons choisir en fonction des besoins de la plante, de l’espace disponible et du climat local. L’une des méthodes les plus courantes est l’hivernage dans un endroit frais et lumineux, par exemple dans une serre non chauffée, un jardin d’hiver ou sur un rebord de fenêtre exposé au nord, où la température peut être maintenue entre 5 et 10 °C. Dans ce cas, les plantes ne doivent être taillées que modérément et quelques feuilles peuvent être laissées. L’arrosage doit être réduit au minimum, juste assez pour que la motte de terre ne se dessèche pas complètement.

Une autre procédure populaire est l’hivernage à l’obscurité et au frais, pour lequel une cave à l’abri du gel, un garage ou même une fosse bien isolée peuvent convenir. En appliquant cette méthode, les fuchsias doivent être taillées plus sévèrement et presque toutes leurs feuilles enlevées pour réduire la transpiration et le risque de maladies. Les plantes peuvent être placées dans des pots, ou leurs mottes de terre peuvent être enveloppées dans de la tourbe humide, du sable ou de la sciure et placées dans des caisses. L’arrosage est ici encore plus rare, il faut seulement veiller à ce que les racines ne se dessèchent pas de façon permanente.

Une méthode moins connue, mais applicable dans certains cas (principalement pour les espèces plus robustes et résistantes, comme Fuchsia magellanica) est l’hivernage en pleine terre avec une couverture adéquate. Cela n’est possible que dans les régions où les hivers ne sont pas trop rigoureux. Dans ce cas, la base de la plante doit être abondamment buttée avec de la terre en automne et recouverte de feuilles, de paille ou d’un autre matériau organique, éventuellement complété par un géotextile. Au printemps, une fois le risque de gelées passé, la couverture doit être retirée avec soin.

Certains jardiniers préfèrent l’hivernage des fuchsias combiné à la multiplication, surtout s’ils ont un espace limité ou s’ils veulent travailler avec des plantes jeunes et vigoureuses la saison suivante. À la fin de l’été ou au début de l’automne, ils prélèvent des boutures sur les plantes mères, qu’ils font ensuite raciner et cultiver pendant l’hiver dans de petits pots dans un endroit lumineux et frais (par exemple un rebord de fenêtre). Les vieilles plantes mères sont alors soit compostées, soit on essaie de les hiverner avec l’une des méthodes mentionnées ci-dessus, mais l’accent est mis sur la conservation du jeune matériel végétal. Cette méthode est excellente pour la conservation de la variété et le renouvellement du patrimoine végétal.

Soins du fuchsia pendant les mois d’hiver

Pendant les mois d’hiver, les soins du fuchsia diffèrent considérablement de ceux habituels pendant la période de végétation, car la plante est en état de dormance. L’une des tâches les plus importantes est un arrosage extrêmement modéré. La motte de terre ne doit être maintenue que juste assez humide pour qu’elle ne se dessèche pas complètement et que les racines ne soient pas endommagées. En cas d’arrosage excessif, les racines peuvent facilement commencer à pourrir dans l’environnement frais, ce qui peut entraîner la mort de la plante. Selon la méthode d’hivernage (à la lumière ou à l’obscurité) et la température, cela peut signifier une petite quantité d’eau toutes les 3 à 6 semaines.

Le contrôle des parasites et des maladies est également essentiel pendant la période hivernale, bien que l’apparition de problèmes soit généralement plus rare pendant la période de repos plus froide. Il est utile d’inspecter de temps en temps les plantes, en particulier le dessous des feuilles et les éventuels résidus de pousses plus fraîches, s’il y en a. Si, néanmoins, des parasites (par exemple, pucerons hivernants ou cochenilles) ou des signes initiaux de maladie (par exemple, moisissure) sont détectés, il faut agir immédiatement. Les petites infestations suffisent souvent à être éliminées mécaniquement et, dans les cas plus graves, il faut envisager l’utilisation d’un produit phytosanitaire doux, éventuellement biologique, en faisant attention à la ventilation.

La ventilation du local d’hivernage est également un aspect important. Même pendant les journées d’hiver les plus froides, il est utile d’aérer brièvement et avec précaution lorsque la température extérieure ne descend pas en dessous de zéro. Cela empêche l’air de devenir vicié et le développement de maladies fongiques, comme la pourriture grise, qui peut facilement se propager dans un environnement humide, frais et mal ventilé. Lors de l’aération, il faut veiller à ne pas exposer les plantes à des courants d’air froid directs, car cela pourrait les choquer.

La fertilisation pendant la période de repos hivernal n’est absolument pas nécessaire. Les processus vitaux de la plante ralentissent, de sorte qu’elle ne serait pas en mesure d’utiliser les nutriments fournis, de plus les sels accumulés pourraient endommager les racines. L’apport de nutriments ne doit être repris qu’au printemps, au réveil de la plante, avec le rempotage ou avec l’apparition des premières pousses fraîches. Les soins hivernaux se concentrent donc principalement sur le maintien du statu quo et la prévention des effets néfastes.

Le réveil printanier et le redémarrage du fuchsia

Le réveil printanier du fuchsia est un processus progressif qui doit généralement commencer à la fin du mois de février ou au début du mois de mars, en fonction de la rapidité avec laquelle on souhaite obtenir des plantes fleuries. La première étape consiste à déplacer les plantes dans un endroit légèrement plus chaud et plus lumineux. Cela stimule le gonflement des bourgeons et l’apparition de nouvelles pousses. Évitez les changements environnementaux soudains et drastiques, par exemple ne déplacez pas la plante d’une cave sombre directement dans une pièce ensoleillée et chaude, car cela pourrait causer du stress.

Une partie importante du réveil est la taille printanière. Même si une taille plus énergique a déjà été effectuée en automne, il est utile d’inspecter à nouveau la plante au printemps. Enlevez les éventuelles parties de pousses gelées, sèches ou malades. Cette taille offre l’occasion de façonner la plante et de stimuler la ramification. Raccourcissez les parties saines et vivantes jusqu’à la première ou la deuxième paire de bourgeons robustes, stimulant ainsi une nouvelle croissance vigoureuse.

Le rempotage est également une étape cruciale dans le redémarrage printanier du fuchsia. Pendant l’hivernage, le vieux terreau peut s’être épuisé et sa structure détériorée. Transplantée dans un terreau frais, de bonne qualité et léger pour fleurs, la plante peut commencer à pousser avec une vigueur renouvelée. Lors du rempotage, retirez avec soin une partie du vieux terreau de la motte de terre et inspectez les racines. Coupez les parties de racines mortes et brunes avec des ciseaux aiguisés et propres. Le nouveau pot ne doit être que légèrement plus grand que le précédent ou, si le système racinaire n’a pas beaucoup grandi, il peut rester de la même taille.

Après le rempotage et la taille, nous pouvons commencer l’arrosage et la fertilisation progressifs du fuchsia. Au début, n’arrosez que modérément jusqu’à ce que de nouvelles pousses apparaissent et commencent à pousser. Lorsque la plante pousse déjà activement, nous pouvons augmenter progressivement la quantité d’eau. Commencez également la fertilisation avec précaution, initialement avec une concentration plus diluée d’un engrais équilibré et, à mesure que la croissance s’intensifie, nous pouvons passer à des préparations qui stimulent la floraison, avec une teneur plus élevée en potassium et en phosphore. Une fois le risque de gelées passé, généralement à partir de la mi-mai, nous pouvons acclimater progressivement les plantes à l’extérieur.

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